Le président de la République arabe sahraoui démocratique (Rasd), M. Mohamed Abdelaziz, a demandé jeudi à l'Union européenne de convaincre le Maroc à revenir à la table des négociations, suspendues depuis le mois d'août dernier. “Lors de cette rencontre, la première de ce niveau entre les responsables du Sahara occidental et ceux de la Commission européenne, nous avons demandé à ce que l'Union européenne œuvre pour convaincre le Maroc à revenir à la table des négociations et de lever son veto sur la nomination du nouvel envoyé spécial personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara”, a déclaré M. Abdelaziz à l'issue de l'entretien, lors d'une conférence de presse organisée au Centre international de presse (IPC) à Bruxelles. Il a également souligné que cette rencontre est “très importante” parce qu'elle intervient à “un moment opportun”, caractérisé par trois données essentielles : “La situation qui ne cesse de durer, alors que les négociations au niveau de l'ONU pour trouver une solution au problème du Sahara occidental sont dans une impasse réelle en raison des blocages marocains, la situation grave dans laquelle se trouvent les droits de l'Homme dans les territoires occupés au Sahara occidental, et la dernière décision prise cette année par l'Union européenne qui a accordé un statut avancé au Maroc.” Au sujet du statut avancé, Mme Ferrero-Waldner a affirmé au président sahraoui que l'article 94 de l'accord conclu entre les deux parties est “explicite” sur la question du Sahara occidental et l'exclut “clairement” de l'accord. M. Abdelaziz, dont la visite de travail à Bruxelles va durer jusqu'à la fin de la semaine, a déclaré que Mme Ferrero-Waldner, à qui il a demandé que l'UE soit une partie qui participe à la recherche d'une solution au conflit, et non pas qui complique le problème, a écouté avec “considération” nos doléances. “L'Europe, avec ses relations qui sont importantes, devrait faire pression sur les autorités marocaines pour qu'elles respectent les droits de l'Homme”, a soutenu M. Abdelaziz qui s'est interrogé sur la décision de l'UE d'accorder un “statut avancé” au Maroc du moment que ce pays “ne respecte pas les droits de l'Homme”. Le président sahraoui a également expliqué à Mme Ferrero-Waldner que la poursuite de l'occupation marocaine du Sahara occidental va encore retarder la consolidation de l'Union du Maghreb arabe (UMA), objectif auquel aspirent les peuples de la région ainsi que l'UE. “De notre point de vue, notre message a été transmis de façon claire et franche, et je pourrais dire qu'au niveau des principes, nous sommes en accord”. R. N.