La cybercriminalité fait des ravages en Algérie. Les autorités publiques ne veulent plus rester indifférentes face à ce fléau qui ne cesse de prendre des proportions alarmantes dans notre société. En effet, de la propagande terroriste du GSPC véhiculée par les «portails djihadistes» à la dépendance des mineurs aux sites pornographiques, en passant par la diffusion d'images pédophiles, de méthodes pour se suicider, de recettes d'explosifs ou d'injures raciales, la Toile est de plus en plus utilisée, avertissent les experts, à mauvais escient, en Algérie, notamment par des jeunes qui mésestiment son influence nocive sur leurs comportements. La considérant plus que jamais comme une menace majeure pour la sécurité des citoyens, le gouvernement s'apprête à mettre en œuvre un projet de loi portant règles particulières relatives à la prévention et à la lutte contre les infractions liées à la technologie moderne. Il s'agit en réalité d'un nouveau mécanisme juridique qui vise à faire respecter les droits de l'Homme sur la Toile. L'objectif affiché est d'assurer le juste équilibre entre le respect sacré du droit citoyen dans sa vie de tous les jours et le développement formidable des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Elaboré par un groupe de travail pluridisciplinaire, ce nouveau texte de loi apportera un «dispositif réglementaire cohérent» de lutte contre la criminalité informatique qui prend des formes très diverses, mais aussi dangereuses l'une que l'autre. Il est à souligner par ailleurs que les spécialistes sont unanimes à ce sujet. Les bases de données des entreprises publiques et privées algériennes ne sont guère à l'abri des attaques et des tentatives de piratage. Par le passé, des hackers ont même «squatté» les portails des institutions étatiques. L'Algérie doit donc se préparer à une véritable guerre contre la cybercriminalité. D'autant plus qu'elle comprend plus de 6 000 cybercafés, 200 000 accès à l'ADSL et au moins 3 000 sites Web. C'est dans ce contexte que le ministère de la Justice organisera samedi et dimanche prochains à l'Ecole supérieure de la magistrature à Alger un séminaire sur la cybercriminalité et ce, en collaboration avec l'Ecole nationale française de la magistrature.Ce séminaire, organisé au profit des magistrats et des cadres du secteur de la justice, de la Sûreté nationale, de la Gendarmerie nationale et de la sécurité militaire, sera animé par deux experts français et portera sur différents thèmes d'importance majeure notamment la lutte contre la cybercriminalité, a-t-on indiqué. A cette occasion, les participants seront amenés à examiner les lois internationales concernant notamment la criminalisation de la cybercriminalité, la compétence judiciaire et la qualification pénale. Enfin, ce séminaire fournira à nos magistrats une importante opportunité pour acquérir de l'expérience en matière de lutte contre la cybercriminalité tout en adaptant leurs connaissances juridiques aux changements enregistrés au niveau mondial. Grâce à cette initiative, l'Algérie pourra rattraper le retard qu'elle a accusé dans ce domaine par rapport à d'autres pays. A. S.