L'Afrique est appelée à définir une nouvelle stratégie agricole et tirer les enseignements des politiques agricoles menées jusque-là et dont les résultats «n'ont pas été probants», selon la Banque africaine de développement (BAD), citée par l'APS. Les résultats des politiques agricoles menées depuis 40 ans, «n'ont pas été probants… Nous sommes encore, en Afrique, dans une agriculture qui dépend de la pluviométrie», a indiqué la BAD reprenant une déclaration de son président, M. Donald Kaberuka, faite mardi dernier à Paris, à une conférence internationale sur la relance de l'agriculture africaine. «Ce n'est pas tant le financement qui a manqué dans le secteur agricole, mais c'est surtout la façon dont l'argent a été dépensé qui n'a pas toujours été très efficace», a-t-on précisé de même source. «Nous devons sortir de la situation où tous les bailleurs de fonds font la même chose sans aucune concertation et trouver les moyens d'agir avec plus d'intelligence», a-t-on ajouté en appelant «à une meilleure coordination des interventions entre les bailleurs de fonds, conformément à l'esprit de la Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide». On a cité, à cet égard, l'exemple de complémentarité créée par le groupe de la BAD et le Fonds international pour le développement agricole (FIDA), deux institutions qui représentent, à elles seules, 50% des financements de l'agriculture en Afrique et «qui ont décidé de travailler ensemble, chacune apportant son expertise dans le domaine où elle a obtenu d'excellents résultats». Le président du groupe de la BAD a, par ailleurs, souligné l'importance attachée par cette institution financière au secteur agricole qui ne saurait, selon lui, être efficacement financé par le micro-crédit. «Près de 4 milliards de dollars sont consacrés au portefeuille de l'agriculture, auquel il a été décidé, avec la récente crise alimentaire, de concéder une augmentation d'un milliard de dollars», a-t-il rappelé. D'après la BAD, les participants à la conférence de Paris, dont une trentaine de ministres africains et européens, ont convenu que «la relance de l'agriculture africaine nécessite des investissements publics et privés dans la construction des routes, l'irrigation, la production, la commercialisation et la transformation». «Ils ont en outre insisté sur l'accélération des intégrations régionales afin de favoriser l'émergence des marchés régionaux viables.» R. I.