Les investissements dans l'hydraulique agricole sont essentiels pour réaliser les Objectifs de développement pour le Millénaire. La Banque africaine de développement (BAD), le Nouveau partenariat pour le développement en Afrique (Nepad), et la Banque mondiale lancent un appel en vue de l'augmentation du financement et d'un engagement renouvelé en faveur de l'hydraulique agricole en Afrique, notamment l'irrigation, le drainage et la récupération de l'eau de pluie.Les représentants de la BAD, du Nepad et de la Banque mondiale ont lancé l'appel à l'issue d'une session spéciale sur la gestion de l'hydraulique agricole en Afrique, tenue à Tunis à l'occasion de la première Semaine africaine de l'eau. La réunion s'est penchée sur les défis posés par le développement de l'hydraulique agricole en Afrique et a examiné une proposition de nouvelle Initiative visant à relever le niveau des investissements et à assurer le financement plus fiable, plus soutenu et à plus grande échelle de l'hydraulique agricole, ainsi que la promotion du travail d'analyse et l'appui aux stratégies sectorielles dans ce domaine.L'initiative encouragera le partage du savoir, sa diffusion, et le renforcement des capacités. Elle lancera des produits et services innovateurs à l'appui de la gestion de l'hydraulique agricole et du développement durable, et promouvra l'intégration régionale, la coordination et les partenariats, et l'autonomisation des parties prenantes nationales et régionales. Le dernier Rapport sur le développement dans le monde de la Banque mondiale indique que la croissance du secteur agricole en Afrique est indispensable pour assurer la réduction de la pauvreté et la réalisation des Objectifs du développement pour le Millénaire (ODM). «On ne pourra pas faire l'économie de l'investissement stratégique public et privé dans le secteur de l'eau si l'on veut assurer l'intensification de la production agricole et la réalisation des objectifs de réduction de la pauvreté et de relance de la production alimentaire et de l'économie d'ici à l'échéance de 2015», affirme Richard Mkandawire, conseiller pour l'agriculture du Nepad. «Dépendre de pluies irrégulières et incertaines pour la production agricole, c'est hypothéquer gravement la productivité des cultures dans la région», ajoute M. Mkandawire. En réponse au désir du Nepad de voir mis en œuvre le Pilier 1 - gestion des terres et de l'eau - du Programme détaillé pour le développement de l'agriculture africaine (PDDAA), la réunion de Tunis a examiné le document sur la stratégie de développement de l'hydraulique agricole : investir dans l'hydraulique agricole en vue de la réduction de la pauvreté et de la croissance économique en Afrique subsaharienne. Ce document a été conjointement préparé par la Banque mondiale, la BAD, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA) et l'Institut international de gestion de l'eau (IWMI). Le PDDAA vise, entre autres objectifs, l'augmentation de la zone de gestion durable des eaux en Afrique, en la portant de moins de 7 millions d'hectares actuellement à 20 millions d'hectares. «Le développement des ressources en eau et de l'infrastructure rurale figurent au nombre des secteurs prioritaires clés de la BAD en Afrique. Le portefeuille agricole en cours de la Banque africaine de développement comprend 240 projets dans 28 pays, pour un investissement total de 3 milliards de dollars. Plus d'un tiers du portefeuille d'investissement, à savoir 1,37 milliards de dollars, est affecté au développement de l'hydraulique agricole, dans le cadre de 53 projets et programmes dans 23 pays africains», a déclaré Aly Abou-Sabaa, directeur du département de l'agriculture et agro-industrie de la BAD. «L'initiative vient à point nommé eu égard à la montée des prix des denrées alimentaires à travers le globe, et la Banque mondiale est résolue à faire des investissements à concurrence de 1 milliard de dollars dans des projets viables d'hydraulique agricole durant les cinq prochaines années», explique-t-on.