évoquer le problème de la drogue, c'est parler de toute une mafia qui cherche à déstabiliser le pays et à déboussoler la jeunesse. Aujourd'hui, cette drogue est devenue une culture, notamment chez les jeunes qui la consomment à outrance. Des saisies record ont été effectuées à Tlemcen depuis le début de l'année par les éléments de la gendarmerie, des Douanes et de la police, ce qui explique que le phénomène a atteint son paroxysme. Annuellement, des tonnes de haschisch traversent le territoire vers d'autres cieux, et les saisies enregistrées ne représentent qu'un faible taux par rapport aux quantités ayant réussi à passer. A ce titre, notons les saisies effectuées par les Douanes algériennes et qui dépassent les 1 200 kilos durant cette année (de janvier à fin septembre). Toute cette marchandise vient du Maroc, devenu l'empire du trafic de drogue, parce que considéré comme premier producteur mondial de cannabis. Il faut dire qu'à Tlemcen le trafic de drogue illicite est stimulé par une demande du consommateur qui n'est pas près de baisser. Ce marché demeurera la principale source de gains illégaux des groupes du crime organisé. Ce constat est largement confirmé à la frontière où les effets du crime organisé nous touchent tous. Ces effets peuvent se traduire par un sentiment d'insécurité personnelle et économique… Le crime organisé porte également atteinte au pays en mettant des drogues illicites entre les mains de toxicomanes, en introduisant des produits de contrefaçon dangereux sur le marché, en traitant les êtres humains comme des marchandises ou en délestant le citoyen de son argent durement gagné. Aujourd'hui, et avec la venue et l'accessibilité aux nouvelles technologies, le crime organisé a la possibilité de porter atteinte surtout à l'économie nationale. Les contrebandiers possèdent pratiquement des moyens de haute technologie, entre autres «scanner, portable thuraya, outils informatiques sophistiqués…» Et la plupart ont recours à la violence, comme l'a souligné le nouveau directeur régional de la Douane qui n'a pas manqué de noter que ses troupes sont souvent exposées aux agressions. Et comme la région continue d'être à la fois un lieu de transit et de destination pour les migrants clandestins, les observateurs ont, à maintes reprises, abordé ces problématiques mais le remède efficace n'est pas encore mis en place. En attendant, les nouveaux postes de surveillance, qui seront réceptionnés prochainement, pourront donner leurs fruits et réduire un tant soit peu le phénomène puisque anéantir la contrebande relève de l'utopie, cette pandémie étant enregistrée à l'échelle mondiale. Cependant, notons que, devant cette situation, les Douanes algériennes ont été dotées d'un important matériel roulant, en attendant la réception de 23 postes de surveillance entrant dans le cadre des nouvelles mesures, afin de lutter contre la fuite de nos produits alimentaires vers le Maroc et protéger par là même notre économie.