De notre correspondant à Tlemcen Fath Allah Chawki Depuis l'assassinat d'un étudiant et la séquestration de directeurs de cités universitaires il y a quelques années, au point que l'université de Tlemcen a failli vivre une véritable crise, les responsables de cette université, qui compte actuellement quelque 32 000 étudiants, ont mis en place un système pour juguler la violence autrefois récurrente. Un meilleur contrôle des conditions de vie des étudiants, au sein du campus, a été enregistré. Selon des enseignants, tout un dispositif a été mis en place afin d'instaurer la démocratie qui permet aux étudiants d'être représentés, avec des moyens, et éviter tout dérapage. Ces actions et cette politique ont permis de créer les conditions d'études et de vie favorables pour les étudiants et d'éviter des affrontements entre étudiants relevant de plusieurs organisations. Cependant, ces dernières années, ces derniers ont compris que le campus doit devenir un lieu de réalisation personnelle. En effet, des étudiants ont déclaré que leur communauté n'est plus comme celle d'hier, en précisant que l'université de Tlemcen se trouve devant de nouvelles perspectives : davantage de responsabilité et d'autonomie dans ses décisions, un territoire en pleine mutation. L'université qui porte un nom illustre, celui du défunt Abou Bakr Belkaïd, doit profiter de ses atouts et démontrer, à ceux qui en douteraient encore, quels enjeux elle représente pour la population. Il est vrai que l'université n'est pas un pôle replié sur soi, mais bien une structure ouverte, qui, en se développant, participe au développement de la région et contribue à revaloriser l'image de Tlemcen et de tout le pays. Des enseignants interrogés sur la violence ont tenu à indiquer que les étudiants ne sont pas des «barbares», et qu'ils s'intéressent à la recherche qui a toujours été une priorité de l'université de Tlemcen. «L'excellence de nos laboratoires, nos relations académiques et de recherche avec de nombreux pays, notamment la France, apportent aux étudiants une formation de haut niveau, grâce à l'enseignement vivant et à l'accompagnement des enseignants chercheurs de qualité, et par la même occasion une ouverture culturelle indéniable.» Un témoignage qui démontre qu'à Tlemcen, les étudiants ont appris à respecter ce lieu du savoir qu'est l'université.