Louisa Hanoune lève petit à petit le voile qui entoure sa participation à la prochaine élection présidentielle. Au cours d'une conférence donnée, hier, à la fin d'une réunion de l'organisation des jeunes de son parti, la secrétaire générale du Parti des travailleurs a laissé entendre que sa candidature est «presque acquise» mais qu'elle «doit se soumettre aux dispositions statutaires». Autrement dit, le dernier mot revient au conseil national du parti et à son comité central qui doivent trancher dans ce genre de décision. Mais, en attendant, la pasionaria des travailleurs algériens, qui abuse de plus en plus du concept de souveraineté, a dit prendre acte «de la demande de certains élus et militants» qui lui demandent de se présenter. «C'est presque acquis», a-t-elle répété, avant de souligner que son parti n'est «pas pressé» et attend l'évolution de la situation pour décider définitivement. Sauf que, affirme Louisa Hanoune, il ne faut pas lier la décision du PT à une éventuelle candidature d'Abdelaziz Bouteflika. «Nous avons nos échéances et nous prenons nos décisions de manière souveraine», a encore précisé la secrétaire générale du PT qui se dit opposée à la présence d'observateurs étrangers malgré les manques enregistrés dans la loi électorale. La seule femme candidate à l'élection de 2004 a néanmoins réitéré, même de manière enveloppée, sa demande d'aller vers des élections législatives anticipées, sans toutefois fixer d'échéance. Pourquoi ? Louisa Hanoune pense que l'actuelle Assemblée a perdu toute sa crédibilité. Et, par conséquent, «il faut donner une autre alternative» au peuple. En tout cas, a-t-elle encore soutenu, «au PT, nous n'avons pas peur des urnes». Cela dit, la secrétaire générale du Parti des travailleurs a encore une fois développé les thèses qui lui sont chères depuis des années, à savoir son opposition aux privatisations, sa lutte «pour la sauvegarde de la souveraineté nationale» et le refus d'adopter la loi sur le domaine privé de l'Etat. Si le PT s'est abstenu lors du vote sur le plan d'action du gouvernement présenté la semaine dernière à l'Assemblée populaire nationale, c'est parce que, a dit Louisa Hanoune, le texte comporte beaucoup d'insuffisances. Bien sûr, dit-elle, qu'il y a du positif (à l'image des gros investissements publics), mais elle note tout de même des carences. Entre autres insuffisances citées, on trouve la faiblesse, à ses yeux, des transferts sociaux. De même que la chef du PT réclame désormais un SNMG à 35 000 DA. «Cela va coûter au Trésor 4 milliards de dollars seulement», a-t-elle argumenté, citant le ministre des Finances, Karim Djoudi. A. B.