Synthèse de Wafia Sifouane Inauguré l'année dernière, le Festival national consacré à l'ahellil, genre poétique et musical emblématique des Zénètes du Gourara, classé patrimoine universel oral le 5 novembre 2005 par l'Unesco, revient ce mois-ci. Ouverte jeudi dernier à la place du 1er Novembre à Timimoun, dans la wilaya d'Adrar, cette 2ème édition s'étalera jusqu'à mercredi prochain. Plus de 16 troupes folkloriques originaires de la région et de quelques communes : Ouled Sad, Aougrout et Adgha, animeront les soirées sahariennes avec des spectacles de karkabou et de baroud dans la pure tradition des gens du Sud. En plus, 18 groupes donneront des représentations nocturnes dans divers lieux, en l'occurrence les places de l'hôpital, de l'APC et de l'Office du tourisme. Aussi, des compétitions à la place Akhbount Ghouni sont venues enrichir le menu de l'ahellil. La fin de cette compétition sera marquée par une soirée de remise des prix par le jury à trois lauréats qui seront jugés pour leur qualité d'interprétation. Une nouveauté marque cette édition : la participation de deux groupes de femmes, l'un de Timimoun et l'autre de Charouine. Ils présenteront une variante féminine de l'ahellil dont la particularité est d'être strictement réservé aux hommes. L'ahellil est une tradition de la région des Gourara. Il est pratiqué régulièrement lors des fêtes religieuses ou de pèlerinage, mais aussi à l'occasion des mariages. C'est une formation polyphonique qui comprend un instrumentaliste (goumbri ou bien flûte), un soliste et un chœur qui peut atteindre la centaine de personnes, se tenant épaule contre épaule et exécutant un mouvement circulaire. Au centre du cercle s'assoient le musicien et le soliste. Le chœur donne la réplique au soliste. Une séance d'ahellil comprend une série de chants religieux spécifiques. Le 1er mouvement, appelé «lemserreh», consiste en des chants courts et connus qui durent jusqu'au milieu de la nuit. Puis, les plus expérimentés restent pour «aougrout» qui se poursuit jusqu'à l'apparition de l'étoile du matin. Le «tra» se termine avec le lever du jour et ne retient que les véritables connaisseurs.