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Un mode d'expression ancestral
«L'AHELLIL DU GOURARA» DE MOULOUD MAMMERI
Publié dans L'Expression le 26 - 04 - 2004

L'écrivain a laissé sa place à l'anthropologue qui s'est évertué à redonner toute sa signification sociale et culturelle à l'ahellil
Connu comme romancier, Mouloud Mammeri était d'abord et avant tout un anthropologue de formation, c'est-à-dire quelqu'un dont la formation est de rechercher dans le passé les signes identitaires et culturels d'un peuple. C'est ainsi que l'écrivain n'a pu faire abstraction de l'anthropologue et sociologue qu'il était. Cette dualité est très perceptible dans ses romans notamment dans La colline oubliée et Le Sommeil du juste qui font la part elle à cet aspect structurant de la société en Kabylie. Dans l'Ahellil du Gourara, Mammeri s'est efforcé de retrouver les origines spécifiques à cette population des ksour du Gourara au coeur du Sahara algérien. Une culture qui par l'écrit, le tifinagh, et le parler, le zénète, se rapproche beaucoup des cultures kabyle, mozabite et chaouie des Aurès, ce qui dénote une parenté certaine entre eux, encore que peu de livres ont été consacrés à cette région atypique du Sud algérien, le Gourara. C'est en fait cette lacune que Mouloud Mammeri tente de lever dans «l'Ahellil du Gourara». L'ahellil représente un mode de vie et de comportement dont les traces se retrouvent aujourd'hui encore dans les contes et poésies qui ont pu traverser les âges pour constituer un témoignage probant de l'activité culturelle et sociale qui était celle du Gourara. Ce sont ces contes et poèmes, du moins ce qui a pu en subsister, que l'auteur de l'Opium et le bâton rapporte et annote dans ce recueil qui reste l'unique exemple de cette culture ancestrale de la population saharienne. L'ahellil du Gourara a, sous certains de ses aspects, beaucoup de ressemblances avec les contes des Isefra, recueils du poète kabyle Si M'Hand ou M'Hand
Un travail colossal en vérité qu'a entrepris là l'anthropologue Mouloud Mammeri en recueillant et en reconstituant les bribes d'une culture zénète dont des pans entiers ont été oubliés sinon incomplètement conservés. Durant huit ans, Mouloud Mammeri parcourant les régions du Gourara, visitant ksour et foggaras, ce qui va l'emmener au coeur de l'Erg Occidental, va rassembler patiemment tout ce que les anciens gardèrent de cette culture berbéro-zénète. Cela s'est passé entre 1971 et 1979, époque où Mammeri dirigeait le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (Cnrpah). C'est ce travail de recherche pointu et documenté que le Cnrpah a rassemblé en volume, réédité l'année dernière et mettant à la disposition des chercheurs et anthropologues algériens un outil de travail irremplaçable sur les traditions et cultures des régions du Gourara.
Mouloud Mammeri approfondit ainsi la connaissance de l'ahellil. Il fera découvrir qu'il s'agit d'une parole complexe et structurée que même les Gouraris, du moins ceux d'aujourd'hui, ne maîtrisent qu'après une longue initiation. Cette recherche nécessitait un travail rigoureux et strict de vérification et de recoupement des données recueillies d'une personne à une autre. Mouloud Mammeri, qui a appris à connaître et a aimer cette forme de culture, éprouvait une véritable fierté à l'endroit de l'ahellil qu'il considérait comme une création digne de figurer dans le patrimoine universel des cultures orales. Cette connaissance qu'il a acquise du berbère et particulièrement du zénète, parler dans lequel se dit l'ahellil, lui a permis de traduire de nombreux textes qu'il adapta à la langue française. A propos de la traduction, Mouloud Mammeri écrit ceci : «Partant de la pensée qu'une traduction littérale est en réalité une trahison et une traduction littéraire un risque constant d'infidélité, on a choisi la voie moyenne qui consistait à rendre le texte d'aussi près qu'il était possible, sans pour cela tomber dans la fausse rigueur du jargon mot à mot». C'est cette honnêteté intellectuelle de Mammeri qui permet, à l'instar des Isefra de Si M'Hand ou M'Hand, à l'Ahellil du Gourara de paraître à la lumière du jour.
La réédition du travail de Mouloud Mammeri sur l'Ahellil du Gourara est une excellente initiative qui mérite d'être relevée


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