Après avoir été largement ignorées depuis l'arrivée des molécules synthétiques, les plantes médicinales, anciennes thérapies, sont en vogue et ont de nouveau refait surface. C'est l'avis partagé des médecins et des spécialistes mais qui divergent en même temps quant à l'utilisation des plantes médicinales et vieilles herbes en médecine appelée communément la phytothérapie. Cette dernière, considérée par certains spécialistes comme une médecine parallèle, suscite aujourd'hui un débat passionné sur les capacités thérapeutiques de cette «médecine douce». Aux yeux de M. Khiari Mohamed El Mohktar, professeur au service de pédiatrie du CHU de Beni Messous, le recours des gens à cette médecine alternative devient de plus en plus courant, ce qui, dira-t-il, n'est pas très bon car cette thérapie peut pousser les patients à ne pas prendre les médicaments prescrits par leur médecin. «La phytothérapie n'est pas nuisible pour la santé quand ces plantes sont prescrites par un connaisseur», soulignera-t-il, avant d'ajouter : «Malheureusement, aujourd'hui, plusieurs médecins ont recours à cette pratique juste pour avoir de la clientèle. C'est un vrai commerce et c'est vraiment désolant pour la santé !» notera le professeur. D'ailleurs, il a expliqué, dans ce sens, qu'«il n'y a pas de mal à faire appel à cette médecine mais il ne faut pas croire qu'elle aide autant à la guérison. Elle donne juste de l'espoir aux gens qui sont en détresse». De son côté, Mme Naïma Hammoudi, professeur au service de cardiologie de l'établissement spécialisé Maouche Mohand Arezki (ex-CNMS), a fait savoir que «l'utilisation ou la consommation de ces plantes peut être nuisible à la santé et provoquer d'autres maladies et affections, notamment quand nous ne connaissons pas la plante et ses effets secondaires». Elle a cité comme exemple le recours des hypertendus à l'ail comme remède pour la baisse de la tension artérielle. Elle a, par ailleurs, préconisé à ce qu'il soit prescrit par des médecins pour qu'il soit consommé ou pris en traitement. Quant à M. Ghemri, maître-assistant au service de cardiologie du même établissement, il a déduit que le traitement par les plantes médicinales est «éphémère». «Le traitement peut compléter un traitement médical, mais prendre seulement des plantes peut engendrer des troubles.» N. B.