C'est sans doute par imitation des animaux que les hommes primitifs ont dû découvrir les vertus médicinales des plantes. Certains animaux consomment régulièrement certaines plantes, ce qui a poussé les hommes à en faire autant : on a ainsi découvert que certaines plantes facilitent la digestion, d'autres relâchent les ventres tendus, certaines renforcent la résistance, etc. «En Tanzanie, certains singes ont l'habitude de consommer, à des moments précis, les feuilles d'une petite plante ressemblant à une marguerite. Ils sélectionnent les feuilles en les goûtant sans les détacher. Celles qui conviennent sont avalées sans être mâchées. La plante a été analysée et un composé abondant a été isolé et caractérisé : la thiarubrine-A. Cette molécule est très active vis-à-vis des champignons et des levures. Elle a aussi une action très toxique vis-à-vis des vers intestinaux qui parasitent régulièrement le tube digestif des singes. Mais un autre fait plus curieux encore a retenu l'attention des scientifiques : certaines femelles chimpanzés mangent trois fois plus de feuilles de cette plante que leurs congénères mâles. Deux autres molécules furent isolées : les acides kaurénoïque et grandiflorénique. Testées chez le rat, ces substances stimulent la production d'une hormone : la progestérone. Cette surconsommation momentanée de feuilles de cette plante ont conduit les chercheurs à penser que cette marguerite tanzanienne permet aux chimpanzés de réguler leur fertilité. D'autres espèces animales savent reconnaître les vertus curatives de certaines plantes et il est probable que l'homme a procédé de même dans les temps anciens et de plus a codifié ce savoir qui a ainsi servi de base à la pharmacopée actuelle.» (article, Les plantes médicinales, de la plante à l'homme).