La baguette promet d'être chaude aujourd'hui. Elle sera présente, en même temps que la dissension qui s'installe dans la profession, au congrès national organisé par la corporation des boulangers. Une corporation qui n'arrête pas de faire parler d'elle depuis quelques années et qui n'arrive pas à se regrouper au sein d'une même structure. Le congrès qui se tient aujourd'hui est une initiative de l'aile issue de la scission de la commission nationale des boulangers. Elle tient aujourd'hui son congrès pour donner à son organisation une assise règlementaire. Cette noble profession semble ne pas échapper aux luttes intestines, à voir la rivalité affichée par les deux clans. Les deux ailes se disputent la représentativité au sein des professionnels de la panification et entament une bataille de leadership. Une bataille qui semble toutefois être gagnée par cette partie des professionnels qui se réunit sous le parrainage du président de la République. Ce que l'aile dissidente n'entend pas ainsi, elle qui, dans une tentative de court-circuiter la rencontre de l'aile adverse, a organisé une conférence de presse pour discréditer celle-ci (l'aile adverse), et la présenter comme une faction non représentative, et usurpatrice de légitimité, et pour qualifier son congrès de «manœuvres» visant à s'approprier l'organisation des boulangers. Tout en promettant, dans la foulée, la tenue de son propre congrès à la fin du mois de janvier prochain. Le tout dans un contexte de conflit qui n'a pas trouvé son issue aux yeux des boulangers, quant à la nécessité d'augmenter leur marge de profit. La flambée des prix du blé et des ingrédients entrant dans la composition de la baguette et l'augmentation des charges sont les principaux arguments avancés par les professionnels de la panification qui ont pendant longtemps revendiqué le relèvement du prix du pain. Une revendication demeurée un point d'achoppement entre les boulangers qui revendiquaient une baguette à 12 DA et le ministère du Commerce qui exclut toute augmentation de cet aliment. La doléance prend son appui sur le fait que le prix de revient d'une baguette dépasse largement son prix de vente, et, de ce fait, ils estiment que l'Etat doit soutenir les matières de base. Afin de sauver un métier en péril, selon les professionnels de la panification qui arborent des chiffres pour dire que des centaines de boulangers ont baissé rideau. La révision de la loi de 1996, considérée comme obsolète, s'avère de ce fait incontournable pour les gens du métier. R. M.