Les boulangers ne semblent pas au bout de leur peine. Confrontés à la cherté de la matière première pour confectionner l'aliment de base de tous les Algériens, les 14.000 boulangers affiliés à l'UGCAA estiment que l'heure est à la prise en charge des revendications de la corporation. « Nous ne demandons pas au gouvernement d'augmenter le prix de la baguette de pain. Nous demandons aux pouvoirs publics de subventionner la matière première (sel, levure, améliorant… ) et de nous accorder certaines facilitations », a souligné hier le président la Fédération nationale des boulangers, M. Kalafat Youcef, lors d'une conférence de presse tenue au siège de l'union. Le pain est depuis 1996 cédé à 8,50 DA alors que les prix de la matière première ont pratiquement doublé. Cédée à 750 DA le quintal en 1996, la farine est vendue actuellement à 1000 DA aux boulangers. Idem pour la levure, acquise actuellement à 300 DA, contre 150 en 1996, alors que le prix de l'améliorant est fixé à 2500 DA / 10kg. Selon M. Kalafat, l'utilisation de l'améliorant est loin d'être une option, encore moins un choix du boulanger. « Avant, les boulangers utilisaient les fours à dalle, alors nul besoin d'améliorant. Mais aujourd'hui, avec l'acquisition des fours rotatifs, l'améliorant s'est avéré indispensable. Le fonctionnement de ces machines est adapté à cette composante chimique», a souligné le conférencier espérant voir également le prix du sel et de l'améliorant baisser. Un autre problème, non des moindres, intervenant fréquemment en période estivale a été soulevé par le conférencier. Il s'agit des dommages causés par les fréquentes coupures d'électricité. Selon M. Kalafat, une coupure d'électricité d'une heure engendre une perte de 7500 DA. «Les coupures sont préjudiciables mettant les boulangers dans une situation insurmontable. C'est ce qui a amené la Sonelgaz à indemniser, par le biais de l'agence Assurance Alliance, les boulangers ayant eu à subir de pertes pareilles. Et pour mieux gérer la situation, en cas de coupure de courant, la fédération a demandé le 8 août 2009 à la Sonelgaz l'acquisition de groupes électrogènes au profit des boulangers. La fédération a vainement émis le vœu de parvenir à un payement échelonné, inclus dans la facture trimestrielle. « Rien n'a été fait. Aucune réponse ne nous a été donnée alors que les coupures persistent au grand dam de la corporation », a souligné M. Kalafat, annonçant la convocation en mars prochain du conseil national pour étudier l'attitude à adopter. Les boulangers reprochent au gouvernement leur exclusion de la mesure portant suppression définitive des impôts au profit de tous les artisans. Même si l'activité est considérée au vu de la loi comme une corporation artisanale, il n'en demeure pas moins que tous les boulangers ne bénéficient pas des mêmes avantages. «Les boulangers, ne produisant que du pain traditionnel de campagne ou autres, n'ont pas de registre de commerce, ils détiennent seulement une carte d'artisans, ce qui confirme d'ailleurs l'aspect artisanal de l'activité», a tenu à préciser M. Kalafat, alors que les boulangeries-pâtisseries et les boulangeries-viennoiseries ont un autre statut. l La Coupe du monde des boulangers aura lieu au Maroc L'Algérie participera du 6 au 10 mars prochain au Master de la boulangerie. C'est un concours qui se tiendra en mars prochain à Lille (France) et verra la participation de plusieurs pays. Pour ce qui est de la participation algérienne, la liste est ouverte à tous ceux qui désirent et méritent de décrocher un titre. Les boulangers participeront également à la Coupe du monde des boulangers prévue l'année prochaine à Casablanca. Une autre manifestation sera organisée à l'échelle nationale. Il s'agit selon M. Kalafat du concours national des boulangers qui se tiendra le 10 avril au Palais des expositions.