Photo : S. Zoheir Par Mekioussa Chekir Les participants à la 15ème conférence ministérielle du Forum méditerranéen (Algérie, Espagne, France, Italie, Grèce, Malte, Maroc, Portugal, Turquie, Tunisie et Egypte), la Libye et la Slovénie ayant pris part à cette rencontre en tant qu'invités de la présidence, ont adopté une déclaration commune dans laquelle ils réaffirment leur «attachement» au Forum méditerranéen en tant que cadre «informel et de dialogue» entre pays du Bassin méditerranéen. Un espace qui sera renforcé à la faveur de la création de l'union pour la Méditerranée (UPM), est-il précisé. «Le Forum continuera à servir de laboratoire d'idées au profit de cette nouvelle initiative à l'effet de promouvoir une vision convergente sur les questions du partenariat euro-méditerranéen.» Passant en revue les acquis et insuffisances de 13 années d'existence du processus de Barcelone, les auteurs de la déclaration commune ont souligné la nécessité de construire la future union, considérée comme un prolongement de ce processus, sur «la base d'une évaluation globale du partenariat euro-méditerranéen, afin d'y apporter les innovations qui s'imposent». Les participants ont également convenu que l'UPM devrait avoir pour «plus-value la réalisation de projets concrets bénéficiant aux populations de la région et ce, à travers un partenariat revigoré, visant à réduire l'écart de développement entre les deux rives de la Méditerranée». Et de mettre l'accent sur «le potentiel considérable que pourrait contenir le mécanisme de coopération renforcée pour la réalisation de projets à géométrie variable». Une démarche, est-il précisé, qui permettrait aux pays membres «présentant des affinités et des complémentarités géo-économiques d'imprimer une cadence plus rapide à la réalisation des objectifs de la déclaration de Barcelone». A l'occasion de la rencontre d'Alger, les ministres participants ont passé en revue les grandes préoccupations de la scène internationale, dont la nécessité d'une «stratégie globale et solidaire pour faire face au renchérissement des cours des matières premières et des produits industriels». A ce propos, les ministres concernés ont pris note d'une proposition italienne de coopération dans le domaine de «la sécurité partagée», à savoir la sécurité maritime, le transport d'énergie, les désastres naturels, la protection civile, la criminalité transitionnelle et la pêche illégale. Les ministres participants ont, enfin, pris note de la volonté de la Libye et de la Slovénie d'adhérer au Forum méditerranéen, dont la présidence a été confiée à l'Italie qui abritera en automne 2009 à Naples la 16ème conférence ministérielle. A l'ordre du jour également de cette conférence ministérielle, d'autres questions liées à la scène internationale, à savoir le Liban et le Proche-Orient, deux dossiers qui ont été examinés par les participants pour leur caractère «sensible» . Au sujet du Liban, ces derniers ont d'abord exprimé leur satisfaction suite à l'accord de Doha «qui remet le Liban sur la voie de la normalisation institutionnelle». Tout en soutenant la mise en œuvre de cet accord et en déclarant vouloir «accompagner» les efforts des président et chef du gouvernement libanais dans ce sens, ces derniers espèrent voir la formation de l'équipe gouvernementale dans les tout prochains jours. De même que l'instauration d'un «dialogue au Liban en vue de consolider la paix et l'unité nationale». S'agissant de la situation au Proche-Orient, les participants ont exprimé leur inquiétude quant au «rythme» auquel évolue le processus de paix dans la région. Les négociations devant être bouclées avant la fin de l'année en cours, tout porte à croire que le rythme actuel va a contrario de ces prévisions, au moment où il y a nécessité de respecter ces dernières «en vue d'éviter l'implantation d'autres colonies en Israël». Priorité a été, par ailleurs, donnée lors de la rencontre d'Alger à la «restauration de l'unité palestinienne sans laquelle il ne pourra y avoir de projet de l'UPM». Les pays présents à la conférence ministérielle ont également interpellé la communauté internationale en vue de «développer des efforts plus importants dans le processus d'intégration du Golan et du retour des Palestiniens à leurs terres». L'effort de la Turquie pour faire s'entendre, à travers des négociations, la Syrie et Israël a été également salué par les participants.