Le Forum méditerranéen qu'abritera la capitale algérienne sera une opportunité pour les partenaires des deux rives de mieux réfléchir au processus méditerranéen. Avant Paris, l'Union pour la Méditerranée «sera étudiée en profondeur» à Alger ce week-end. Une douzaine de ministres des Affaires étrangères des deux rives décortiqueront formellement ce projet. Cette réunion s'inscrit dans le cadre du Forum méditerranéen, (FM), qu'accueillera la capitale algérienne, jeudi et vendredi prochains, à l'hôtel Sheraton. C'est ce qu'a appris L'Expression d'une source diplomatique. Outre la Libye et la Slovénie, invités d'honneur en leur qualité de présidentes, respectivement de l'UMA et de l'UE, la même source confirme que 11 pays prendront part à cet événement. Il s'agit de la Libye, de l'Algérie, de l'Egypte, du Maroc et de la Tunisie du côté des pays arabes. Pour ce qui est des pays européens, on note la présence de l'Espagne, la France, l'Italie, la Grèce, le Portugal et Malte en sus de la Slovénie. Il y a lieu d'ajouter la participation de la Turquie. S'expliquant sur le choix de ce thème, la même source a indiqué que l'ordre du jour de cet événement important pour l'Algérie tant sur le plan politique que diplomatique, a été arrêté après plusieurs concertations et consultations entre les pays membres. «Tous les pays membres sont d'accord sur le choix de ce thème», est-il indiqué. Aux yeux des pays riverains, c'est la conjoncture qui a imposé ce sujet. Car la rencontre d'Alger intervient à la veille du Sommet de Paris prévu le 13 juillet prochain, auquel prendront part les chefs d'Etat des 27 pays de l'Union européenne, plus les pays du sud du pourtour méditerranéen. Selon les informations réunies, les chefs de la diplomatie méditerranéens débattront du projet portant «UPM» «en toute liberté et dans un cadre convivial». Ça sera une occasion d'élargir les consultations sur un sujet très important qui concerne tous les pays de la Méditerranée, souligne la même source. A noter que la conférence d'Alger réunit, pour la première fois un certain nombre de pays de la région, concernés par la problématique de la création de cette institution interméditerranéenne. Jamais, ce sujet n'a été discuté lors de rendez-vous politiques réunissant autour de la même table les représentants diplomatiques des deux rives. Même la réunion du Caire, le mois dernier, n'a vu la participation que de quelques pays arabes concernés par le projet. Le même constat s'applique à la dernière réunion des 5+5. La réunion d'Alger est donc nimbée d'un cachet particulier, caractérisé, entre autres, par une forte participation au niveau ministériel. De fait, Alger sera une étape de plus dans l'affinement du projet «UPM» et constitue, de ce fait, une halte importante. Certes, ce dernier ne constitue pas une halte décisive, mais une étape importante. Une déclaration d'Alger pourrait conclure le conclave algérois des ministres méditerranéens. Depuis sa création en 1994, le FM a constitué une boîte à idées pouvant aider à la réussite d'autres processus existants ou en gestation. Il a ciblé et traité des sujets bien précis. Sur le plan politique, le Forum méditerranéen a donné une nouvelle dynamique à certaines questions liées, notamment, à la sécurité et à la stabilité de la région. Il s'est doté d'un code de conduite de lutte antiterroriste. C'est ce document qui a inspiré le partenariat euro-méditerranéen qui, à son tour, a adopté, en 2005, un code similaire. Le FM a apporté son soutien au Processus de Barcelone en organisant son travail autour des thèmes qui relèvent du partenariat euro-méditérranéen. Durant 14 ans d'existence, le Forum est devenu un véritable laboratoire où les pays riverains testent leurs idées auprès de leurs partenaires avant de les formuler, éventuellement, en propositions. Dans les différentes décisions, l'Algérie a su apporter sa propre contribution en développant ses propres thèses sur les thèmes examinés. Alger a produit, conjointement, des documents de substance avec l'Italie sur la PEV (Politique européenne de voisinage) et la Tunisie sur le terrorisme et la migration. Il convient de noter que l'Algérie ne s'est pas prononcée sur l'UPM, attendant toujours les nécessaires clarifications de la part des maîtres de l'oeuvre du projet d'Union pour la Méditerranée. Notre source indique, d'autre part, qu'il «ne faut pas s'attendre à une décision définitive de l'Algérie» dans le cadre de la conférence de ce week-end. En outre, les participants débattront d'un autre sujet lié à l'examen de la situation au Moyen-Orient. Cette question est inscrite comme premier point de l'ordre du jour et sera débattue jeudi, après la séance d'ouverture des travaux du Forum de la Méditerranée.