Photo : Sahel Par Amar Rafa Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation, a souligné hier la nécessité d'instaurer une culture de la défense nationale, notamment de la défense économique, au sein de la société algérienne. A l'ouverture des 4èmes journées d'étude parlementaires sur la défense nationale, organisées par le Conseil de la nation sous le thème de «la défense économique», M. Bensalah a indiqué que la crise alimentaire mondiale a remis en cause la «stabilité, la paix et la cohésion d'un grand nombre de pays», soulignant que la protection de l'économie revêt une «nécessité vitale» afin d'assurer la sécurité et la stabilité surtout pour les pays en voie de développement. Selon lui, la question de la défense économique mérite, plus que par le passé, une attention particulière depuis l'émergence de la mondialisation qui a complètement remis en cause les relations internationales durant les deux dernières décennies. Aussi, il est attendu de ces JEP de «définir les points faibles et la force de notre politique économique et sociale, de considérer les menaces et les éventuels dangers, de recenser les potentialités dans ce domaine et d'attirer l'attention sur la nécessité de mobiliser les moyens susceptibles de redynamiser l'outil économique». «Il est attendu également de faire un choix des mécanismes juridiques et institutionnels à adopter afin d'organiser ou de réorganiser davantage notre économie de manière globale et intégrée dans les secteurs stratégiques», dira encore M. Bensalah. Le président du Conseil de la nation a résumé les attentes de ces JEP dans «la recherche, et la définition du concept de la défense économique. Il doit également alerter contre les lacunes dans nos politiques économiques et proposer des formules à même d'assurer son adaptation aux changements qui ont lieu et la protection des inserts économiques du pays». Il s'agit aussi de définir les éléments aidant à mettre en place une stratégie et l'adapter à notre projet de société et à la stratégie de développement socio-économique. Pour Mustapha Cheloufi, le président de la commission de défense nationale au Conseil de la nation, «la finalité de ces JEP est, principalement, de débattre de manière transparente et objective des questions de défense nationale». En plaidant pour un débat citoyen autour de la question, il a indiqué que pour les parlementaires doivent privilégier une démarche d'apprentissage de la démocratie dans l'Etat de droit. Enfin, estime-t-il, «il ne peut y avoir de défense crédible sans une économie forte». Dans son intervention portant sur «les mécanismes de la défense économique, l'expérience algérienne», Mahmoud Khoudri, ministre des Relations avec le Parlement, a indiqué que le concept de défense économique est intimement lié à la souveraineté des nations et à leurs intérêts vitaux et stratégiques. Le ministre a averti contre les conséquences de la signature de l'accord d'association avec l'UE sur l'économie nationale indiquant qu'il est programmé la suppression des taxes douanières sur 6 000 produits étrangers et que, à l'entrée en vigueur de cet accord, en 2012, il n'en restera aucune. Il a appelé à mettre en place de nouveaux mécanismes pour défendre notre économie, notamment par la dynamisation des objectifs légaux prévus par l'OMC, dont la défense de la sécurité du citoyen. Il a appelé en outre à redynamiser les mécanismes de contrôle, notamment les instituts et laboratoires de contrôle de la normalisation intellectuelle. Pour sa part, Nicolas Sarkis, dans son intervention sur «les mutations énergétiques mondiales et leurs conséquences économiques et politiques pour l'Algérie», a, d'abord, indiqué qu'il est nécessaire d'adopter des mesures de défense contre les menaces et dangers extérieurs. Il a rappelé quelques constats, notamment les menaces d'ordre politico-militaire qui pèsent sur les pays exportateurs de pétrole, les menaces financières et économiques sur ces pays, pour le maintien à un niveau inférieur des prix du pétrole. Selon lui, il est nécessaire de développer des sources d'énergie alternatives au pétrole et au gaz, considérées comme «tarissables». Les prix du pétrole continueront à augmenter sur le court terme pour atteindre de nouveaux records, en dépit d'une offre suffisante sur le marché, a indiqué l'expert. L'Algérie enregistre une hausse de ses revenus pétroliers qui sont passés de 15 milliards de dollars, il y a quelques années, à près de 60 milliards en 2007, soulignant la nécessité de mettre à profit une partie de ces revenus pour développer d'autres secteurs, notamment le tourisme et l'agriculture.