Investir dans le matériel mais pas dans l'homme. Et encore ! Avec tout ce que cela induit comme frustration, démotivation… et dysfonctionnements qui tombent sur le citoyen pour en faire la première victime. Les services de santé à travers le pays traînent à atteindre le niveau souhaité, promis pourtant par les différents responsables du secteur. Ces derniers qui s'appuient sur une liste d'objectifs définis dans une réforme mise en œuvre dans un cadre gouvernemental et pour laquelle beaucoup d'argent et de moyens matériels ont été déployés. La réforme annoncée en grande pompe trottine. En effet, de nouvelles structures hospitalières sont construites dans les différentes wilayas du pays, de nouveaux matériels sont acquis et une nouvelle carte sanitaire est adoptée, avec de nouveaux responsables et un nouveau mode de gestion. La prise en charge des malades est, toutefois, en deçà des attentes. C'est malheureusement le constat constaté actuellement, en ces derniers jours de la fin de l'année 2008, dans ce secteur ô combien important dans le développement du pays. Les grèves cycliques des syndicats du secteur -des organisations autonomes unies autour des mêmes revendications et d'un même plan d'action- sont le signal d'alarme d'une situation on ne peut plus préoccupante. Les organisations syndicales réclament leur droit d'être considérées comme partenaire social à part entière, sollicitées donc pour faire part de ses positions et de ses propositions en ce qui concerne tous les sujets qui engagent l'avenir de toute la profession de médecine. Les syndicalistes estiment, par ailleurs, que la base de toute réforme réside dans le développement de la ressource humaine. Un volet qui n'est pas inscrit en priorité, du moins pour le moment. La grève illimitée des hospitalo-universitaires -à partir du 3 janvier 2009 prochain- annonce la couleur de la nouvelle année. K. M.