C'est avec la bénédiction de la «civilisation» occidentale que les Israéliens poursuivent leur génocide à Ghaza en pilonnant sans répit les localités palestiniennes causant mort et désolation. Israël fait la sourde oreille aux appels à la trêve et s'acharne sur la population de la miséreuse bande de terre annonçant être prêt à davantage de carnage. L'Etat hébreu, comme une bête déchaînée contre sa proie déjà malmenée par deux années de blocus, semble vouloir en finir avec un peuple qui refuse d'abdiquer. Tel-Aviv ne veut plus désormais faire arrêter les malheureuses roquettes artisanales des résistants palestiniens. L'annonce a été faite hier de vouloir faire tomber «le régime du Hamas» dans une hystérique fuite en avant militaire. Un scénario qui n'est pas sans nous rappeler un certain juillet 2006 quand les responsables militaires israéliens annonçaient avoir décidé d'éradiquer le Hezbollah. On connaît la suite. Le leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui a donné une leçon de résistance à l'armada israélienne et son mentor américain, a eu raison de souligner dans un discours prononcé lundi dernier à Beyrouth que le Hamas n'est qu'un prétexte comme l'a été son mouvement durant l'agression du Liban à l'été 2006. La similitude est en effet frappante. Avec le fallacieux argument des tirs de roquettes et la volonté d'en finir avec un mouvement de résistance émanant des couches populaires. A l'évidence, le Hamas, force politique importante en Palestine, est aujourd'hui à l'avant-garde de la résistance pour les droits du peuple comme l'ont été les mouvements de gauche type FPLP, FDLP durant les années 80. Et ce ne seront pas les bombes qui feront disparaître un courant politique de cette profondeur. L'offensive terrestre annoncée comme imminente par les officiels israéliens pourrait être une erreur stratégique pour l'armée d'occupation. Elle ne fera qu'unir les Palestiniens dans leurs différences et les pousser vers ce qui fait désormais leur raison d'être : mourir au service de leur noble cause. Livni et Olmert annoncent l'invasion terrestre et l'envoi des blindés dans la bande de Ghaza. Ce serait le vrai test pour la lutte des volontés. Une lutte entre un boucher arrogant, assoiffé de sang et des résistants valeureux, défendant leur terre, leur honneur et leur dignité nationale bafouée par des voleurs occupants. Enfin, la nouvelle guerre de Ghaza risque surtout, en s'éternisant, d'être fatale pour des régimes arabes déjà mal en point sur le plan populaire. L'Egypte de Moubarak est de ce point de vue dans la tourmente la plus complète. Pour la grande masse des populations arabes et musulmanes, c'est suite au quitus du Caire que le massacre en cours a commencé. La désapprobation populaire accentue davantage la position délicate de l'Egypte, Etat central et seul pays arabe à partager une frontière avec Ghaza. Et le fait que la rue arabe fustige Moubarak et Aboul Gheit au même titre que Livni, Olmert et Barak confirme le fatal discrédit de la nation de Abdel Nasser. M. B.