Des chasseurs F16 israéliens ont effectué six raids dans la nuit de jeudi à vendredi contre l'enclave palestinienne, blessant trois enfants, selon des sources hospitalières et les forces de sécurité du Hamas. Israël a menacé hier le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Ghaza, d'une nouvelle opération punitive d'ampleur si les tirs de roquettes ne cessent pas contre son territoire, après des raids nocturnes menés contre l'enclave palestinienne. «Si les tirs de roquettes contre Israël ne cessent pas, il semble que nous allons devoir intensifier nos actions contre le Hamas», a prévenu le vice-Premier ministre Sylvan Shalom à la radio publique israélienne. «Nous ne permettrons pas à nouveau de voir des enfants terrorisés dans des abris, et cela, finalement, nous obligera à lancer une nouvelle opération militaire», a averti M.Shalom. «J'espère que nous allons pouvoir l'éviter, mais c'est l'une des options dont nous disposons, et si nous n'avons pas le choix, nous l'utiliserons à l'avenir», a-t-il insisté. Des chasseurs F16 israéliens ont effectué six raids dans la nuit de jeudi à vendredi contre l'enclave palestinienne, blessant trois enfants, selon des sources hospitalières et les forces de sécurité du Hamas. Ces frappes surviennent après plusieurs tirs de roquettes palestiniennes ces derniers jours vers le sud d'Israël. «Nous appelons la communauté internationale à intervenir pour mettre fin à cette escalade et à l'agression israélienne», a dit hier le Premier ministre du Hamas Ismaïl Haniyeh dans un communiqué. A Londres, le ministère britannique des Affaires étrangères s'est dit «préoccupé par les frappes d'aujourd'hui et par l'escalade de la violence à Ghaza et dans le sud d'Israël au cours de la semaine passée», et a appelé les parties à faire preuve de «retenue». Trois des raids israéliens ont visé un secteur à l'ouest de Khan Younès (sud de la bande de Ghaza). Deux missiles ont touché un camp de gardes des Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont indiqué les sources. Un quatrième raid a détruit un atelier mécanique dans le camp de réfugiés de Nusseirat (centre de la bande de Ghaza). Enfin, les chasseurs israéliens ont mené deux autres raids contre des objectifs à l'ouest de la ville de Ghaza, dont une laiterie qui a été complètement détruite, selon des témoins. Dans un communiqué, les forces d'occupation israéliennes ont précisé avoir atteint «deux ateliers de fabrication et deux entrepôts d'armes». Trois enfants, âgés de 2, 4 et 11 ans, ont été blessés par des éclats de verre lors de ce raid à Sabra, a-t-on indiqué de source médicale à Ghaza. Auparavant, vers minuit, une roquette lancée de la bande de Ghaza avait atterri dans la région de la ville israélienne d'Ashkelon (sud), causant des dégâts mais sans faire de victime, selon l'armée israélienne. Les groupes armés palestiniens de Ghaza ont multiplié les attaques à la roquette depuis plusieurs semaines, dont l'une a tué un ouvrier agricole thaïlandais dans un kibboutz (village collectiviste) du sud d'Israël. Israël tient le Hamas pour le seul responsable des attaques à la roquette, en tant que maître de Ghaza, même si ce dernier dit observer une trêve de facto de ces tirs. Plus de 40 roquettes et obus de mortier ont été tirés de Ghaza contre Israël depuis le début de l'année, dont près de 20 pour le seul mois de mars, selon un bilan des forces d'occupation israéliennes publié jeudi. La bande de Ghaza connaît une flambée de violence, la plus sérieuse depuis la fin de l'agression dite «Opération Plomb Durci» de l'armée d'occupation israélienne, censée mettre fin aux tirs de roquettes, qui avait fait plus de 1400 morts palestiniens à l'hiver 2008-2009. Des accrochages violents ont eu lieu le week-end dernier près de Khan Younès entre l'armée israélienne et des combattants palestiniens qui ont coûté la vie à deux soldats et à deux Palestiniens. Mardi, un adolescent de 15 ans a été tué et 10 autres Palestiniens blessés par des tirs israéliens à Ghaza lors de la «Journée de la terre» qui commémore chaque année les spoliations de terres arabes, selon les services d'urgence locaux.