A le voir sur un terrain de football, Saïbi ne donne pas l'impression d'un joueur qui a connu la misère dans son enfance. A le voir sur un terrain de football, Saïbi ne donne pas l'impression d'un joueur qui a connu la misère dans son enfance. Beau et élégant, ce jeune de 26 ans, au gabarit imposant, donne plutôt l'impression d'un enfant issu d'une famille aisée et qui n'a jamais connu la misère. En fait, il y a huit ans Saïbi se levait à quatre heures du matin pour aller travailler et subvenir aux besoins de sa famille. Issu du quartier La Montagne dans la commune de Bourouba, considérée à l'époque comme la plaque tournante du commerce d'alimentation générale, Saïbi travaillait comme docker. Dès l'aube, il était déjà dehors en train d'attendre l'arrivée des premiers camions semi-remorques chargés de sacs de farine ou de sucre, et parfois de haricots ou de lentilles. Des jeunes étaient embauchés pour décharger ces camions et percevoir 200 dinars après avoir bossé durement plus de deux heures. Saïbi en faisait partie. C'est peut-être grâce à ce travail que Saïbi possède ce gabarit d'athlète qui lui permet de percer les défenses les plus imperméables de notre championnat. L'attaquant harrachi a, en effet, roulé sa bosse avant de connaître ce début de gloire avec ce statut de meilleur buteur du championnat qui est à l'origine de sa convoitise par les clubs des pays du Golfe.
De la JSHD au Ahly Djeddah Sur le plan sportif, on ne peut pas dire que Saïbi a échoué puisque même à 26 ans on peut démarrer une grande carrière professionnelle. Pour un début à la JSHD, le club du quartier de La Montagne, Saïbi a fait du chemin avant d'arriver. Après avoir passé plus de cinq ans au club de son quartier, Saïbi a dû attendre l'âge de 23 ans pour enfin changer la couleur du maillot et opter pour le Widad de Bentalha où il a gravi les échelons.
L'USMH, le grand tournant de sa vie Si Saïbi peut aujourd'hui dire adieu à la misère, c'est surtout grâce à l'USMH. Sinon, là où il est passé cela n'a rien changé dans sa vie sociale. En quittant la JSHD, Saïbi rejoint le Widad de Bentalha où il évolue pendant quelques mois avant que Hannachi ne vienne le prendre. Après une saison passée au WR Bentalha et malgré son titre de meilleur buteur, cela n'a pas pour autant amélioré les conditions de vie de ce jeune attaquant qui, au vu de ses qualités et ses capacités, méritait de vivre bien mieux que dans ce F2 situé dans une vieille maisonnette dans le quartier populaire de Boubsila avec son père, sa mère et ses deux petites surs. « A la JSK, je pensais que c'était pour moi le départ d'une grande carrière, malheureusement cela n'a pas été le cas. Deux saisons passées au club kabyle où je n'ai jamais pu m'imposer. Les blessures ne m'ont pas épargné. Quand l'été dernier les dirigeants de l'USMH sont venus me proposer de signer je n'ai pas hésité un seul instant, pensant que c'est de là que j'allais décrocher un contrat professionnel. En optant pour l'USMH, je pensais plutôt à relancer ma carrière. Finalement, le destin a voulu que ce sera d'El Harrach que démarrera ma carrière professionnelle. Je reconnais aujourd'hui qu'en optant pour l'USMH, cela a été le meilleur choix », a dit Saïbi. N. R.