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Zywotko révèle : «Je suis parti parce que j'ai été menacé»
Publié dans Le Buteur le 16 - 07 - 2009


«Bencheikh était un grand joueur»
«Saïb a eu tort de quitter la JSK»
- «L'Algérie qui se fait former ses meilleurs joueurs à l'étranger, c'est grave»
- «Saïb a eu tort de partir de la JSK»
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Continuez-vous à suivre le football algérien ?
Oui, bien sûr ! Je capte Canal Algérie à la maison et j'essaye de m'informer comme je peux. Par exemple, j'ai regardé le match ESS-JSK d'il y a quelques mois. J'ai eu l'occasion de découvrir un bon élément : Meftah. Est-ce le frère de «Tchico» (Mahieddine Meftah, ndlr) ?
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Non, c'est son cousin.
En tout cas, il joue avec la même hargne et le même caractère ! Il joue juste. C'est cela le plus important.
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Ses détracteurs disent pourtant de lui qu'il n'est pas très technique, pas très élégant…
C'est un discours que j'entends depuis que j'ai mis les pieds en Algérie. On a l'impression que beaucoup de joueurs algériens jouent avant tout pour la galerie, pour plaire, pour le spectacle. Certes, un football spectaculaire est esthétiquement beau, mais s'il n'est pas accompagné d'efficacité, à quoi bon ? Un match se gagne sur le nombre de buts inscrits contre l'adversaire, pas sur le nombre de dribbles réalisés.
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Sinon, quelle appréciation faites-vous du football algérien actuel ?
Il vit la même situation que celle du football polonais : un recul net. Durant les années 70 et 80, l'Algérie et la Pologne étaient parmi les meilleures nations de football dans leurs continents respectifs. La Pologne avait même atteint les demi-finales de la Coupe du monde. Qu'en est-il à présent ? Les deux pays végètent. La cause ? Elle est la même pour les deux : il y a trop d'argent, mais pas assez de travail. Quand j'apprends qu'il y a des footballeurs en Algérie qui touchent un milliard et plus chacun pour un rendement si dérisoire, je dis que c'est honteux. Même chose ici en Pologne : les joueurs gagnent beaucoup d'argent facilement et c'est ce qui fait qu'ils n'ont pas besoin de travailler assez.
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Vous pensez donc que la solution est dans le travail ?
Mais ça l'a toujours été ! Vous croyez que la sélection algérienne de 1982 est venue comme ça ? Les performances de la JSK, c'était du hasard ? Non. C'était le fruit d'un travail. Or, la vertu du travail s'est perdue à présent. Les mentalités ont changé. Donc, il faut une révolution des mentalités. Prenons le match de la JSK face à l'ESS : l'équipe a joué durant 80 minutes sur le même rythme. Il n'y a jamais eu un moment d'accélération, sauf lorsque l'équipe a été menée au score. Ce n'est pas la JSK telle que je l'ai connue.
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Vous pensez donc que la situation du football algérien est catastrophique ?
Ce sont les faits qui le disent. Prenez un club comme le MCA. A l'époque, c'était notre plus grand rival. Les matches qui nous opposaient étaient attendus des mois à l'avance, car il y avait toujours du spectacle, des buts et des exploits. Eh bien, le Mouloudia qui lutte chaque année pour sa survie parmi l'élite, ce n'est pas normal ! Le MCO qui a rétrogradé, ce n'est pas normal ! Le RCK et le NAHD, deux écoles de formation historiques, qui font l'ascendeur entre la première et la deuxième division, ce n'est pas normal ! Il y a des choses insensées qui se passent dans le football algérien.
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Pourtant, l'Algérie est bien partie pour se qualifier pour la Coupe du monde…
Oui, mais avec qui ? Ziani joue dans quel club algérien ?
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Il a été formé en France et a joué à Marseille.
Vous voyez ! Ce n'est pas l'Algérie qui l'a produit. Voilà la situation : l'Algérie se fait former ses meilleurs joueurs ailleurs. C'est ça le drame. J'ai vu Algérie-Egypte, j'ai été séduit par la sélection algérienne, mais je n'ai reconnu personne sur le terrain. Il n'y avait aucun des joueurs que je vois parfois à travers les matches du championnat sur Canal Algérie. Donc, il y a une bonne équipe algérienne, mais le football en Algérie n'est plus performant. Pourquoi ? Parce qu'on ne travaille plus assez. Je le répèterai mille fois s'il le faut.
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Vous insistez beaucoup sur le travail…
Parce que c'est la seule vraie solution. Je vous donne un exemple : pourquoi la JSK avait-elle dominé outrageusement la saison 1985-1986 au point où elle comptait 18 points d'avance à la fin du championnat ? Parce que, durant l'été 1985, nous avons pu faire une préparation complète, suivant des méthodes scientifiques. La JSK avait fait la différence dès le début du championnat en alignant neuf victoires d'affilée, parce qu'elle s'était bien préparée durant l'été. La saison d'avant et celle d'après, nous avions le même effectif, mais la JSK n'était pas aussi performante, parce que le travail de préparation avait été perturbé à cause de la Coupe du monde et des convocations en équipe nationale car, à l'époque, les équipes devaient se passer de leurs internationaux durant les stages. Cela m'avait même amené à me disputer avec le président de la FAF de l'époque, Omar Kezzal.
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Racontez-nous…
Plusieurs fois, je me retrouvais avec un effectif décimé : des joueurs convoqués en équipe nationale A, d'autres chez les Espoirs ou les juniors, des blessés… Il m'arrivait de me retrouver avec cinq ou six éléments seulement. Alors, j'ai dit à Kezzal qu'il était impossible de travailler dans ces conditions et qu'il devait mettre les internationaux à la disposition du club. «Mais il faut qu'ils participent aux regroupements de préparation des sélections», m'a-t-il expliqué. «Sachez qu'à la JSK, ils seront très bien préparés», lui ai-je répondu. Il m'avait fait confiance une fois et il a vu qu'effectivement, les joueurs de la JSK se présentaient en sélection dans une très bonne condition physique. Depuis, nous avons fait la paix.
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Vous avez dit que vous ne reconnaissez plus la JSK. Pourtant, elle a continué à gagner des titres après votre départ et le dernier remonte à la saison passée…
Oui, je le sais. C'était avec Moussa Saïb. Mais ce que je ne comprends pas, c'est la raison pour laquelle il a quitté le club, après avoir été champion.
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Il avait déclaré qu'il trouvait que l'effectif n'était pas assez étoffé et qu'il n'était pas satisfait du recrutement effectué.
Là, je ne suis pas d'accord avec lui. Ce n'est pas les joueurs qui font une équipe, mais c'est l'entraîneur. Partir après seulement une saison et avec le titre de champion gagné de surcroît, c'est de l'aberration ! Déjà que je milite pour qu'un entraîneur reste plus de trois ans dans un même club, je ne peux pas admettre qu'il ne reste qu'une seule saison. Je lui dis : Moussa, mon fils, ce n'est pas ainsi qu'on agit. Il aurait fallu que tu restes et que tu poursuives ton travail avec l'effectif que tu as sous la main. Si chaque entraîneur devait choisir son effectif pour travailler, il y aurait plein d'entraîneurs au chômage !
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Justement, comment se fait-il que vous aviez quitté la JSK en 1991, alors que vous pouviez continuer quelques années encore ? Est-ce à cause de l'âge ?
Pas du tout. J'avais 71 ans, mais je pouvais encore travailler. Or, c'était, à ce moment-là, le début des troubles en Algérie. Les étrangers étaient mal vus par les islamistes. En fait, tout a basculé pour moi le jour où j'étais allé à la poste de Tizi Ouzou pour retirer de l'argent. J'ai trouvé la poste fermée et une vingtaine de barbus qui rôdaient autour du portail. On m'a dit que ça n'allait ouvrir qu'à 11h00. Puis, certains d'entre eux me toisaient du regard, comme s'ils s'interrogeaient sur l'identité de cet étranger que j'étais. J'avais même cru qu'on allait m'agresser, tellement il y avait de l'électricité dans l'air. Heureusement pour moi, l'un des barbus m'a reconnu et a dit à ses amis : «C'est l'entraîneur de la JSK.» Mais à ce moment-là, la décision avait été prise dans ma tête : je devais rentrer en Pologne, car ma vie et celle de ma femme étaient en danger.
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Non seulement vous avez été contraint de partir, mais vous l'avez fait sur une mauvaise note : une défaite en finale de la Coupe d'Algérie face à l'USM Bel-Abbès…
C'était une déception pour moi. Pourtant, nous avions fourni une prestation éclatante en demi-finale face à l'ES Sétif, mais les choses n'ont pas marché comme prévu lors de la finale. Je crois que le tournant du match a été le penalty raté. Sur le premier but de l'USMBA, Mourad Rahmouni a commis une erreur. Ce n'était pas dramatique, car ça pouvait arriver. Ce qui n'est pas normal, c'est qu'il ait insisté pour tirer le penalty que nous avions obtenu après. Je comprends qu'il veuille se racheter de son erreur, mais il n'était pas dans les meilleures conditions psychologiques pour marquer. Ce que je craignais est arrivé : il a raté le penalty. A partir de là, le moral était à plat et tout était perdu.
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Qui auriez-vous voulu voir tirer le penalty ?
Quelqu'un de calme et d'adroit comme Saïb, Medane ou même Sadmi. Enfin, ce qui est fait est fait et on ne peut rien reprocher à Rahmouni. Lors de la cérémonie de remise des médailles, le président Chadli Bendjedid m'avait dit : «Qu'est-ce qu'elle a eu votre équipe ? Elle était méconnaissable.» Je lui ai répondu que, tout simplement, c'était ça le football.
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C'est le fait d'être parti sur un échec que vous regrettez ?
Pas seulement ça. C'est surtout le fait de ne pas avoir remporté la Coupe d'Algérie contre Bel Abbès pour accomplir remporter le triplé. J'avais remporté le championnat avec Khalef en juin 1990, puis la Coupe d'Afrique des Clubs champions avec Fergani en novembre 1999 et j'aurais aimé remporter la Coupe d'Alger en 1991. Ce n'est pas arrivé. Dommage !
Entretien réalisé à Szczecin par
Farid Aït Saâda
Bencheikh nous a fait des misères, mais il est venu m'embrasser sur la tête»
Il n'y a pas que les supporters de la JSK qui respectent et aiment Stefan Zywotko. Même les joueurs des autres clubs algériens lui vouent un grand respect. «Je n'ai jamais eu de problème avec quiconque, ni dirigeants ni joueurs adverses. Une fois le match terminé, c'était discussions et accolades. Croyez-moi, c'était une belle époque», a-t-il insisté. Le plus grand geste de reconnaissance qu'il a vu émane de Ali Bencheikh, ancienne gloire du MC Alger. «Lui, c'était un grand joueur à son époque et il nous a fait des misères, mais lors du jubilé de «Tchipalo», il était venu me saluer en m'embrassant sur front. Je ne vous cache pas que cela m'avait très touché. Nacer Bouiche, son coéquipier, en avait fait de même.» Il n'a pas été totalement surpris par ce geste «car le fair-play, à l'époque, n'était pas un vain mot. Je doute que ce soit le cas aujourd'hui».
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«Jamais un supporter adverse ne m'a manqué de respect»
Même avec les supporters adverses, les choses se sont toujours très bien passées. «Il m'arrivait de croiser des supporters dans les aéroports, surtout ceux du Mouloudia qui étaient notre principal rival à l'époque. Nous discutions de tout et de rien, mais il n'y a jamais eu, je dis bien jamais, un mot de travers ou un éclat de voix. Le respect total. C'était une autre génération, d'autres mentalités.» De plus, aucun d'eux ne s'avisait, même sur le ton de la plaisanterie, à lui demander de venir entraîneur le MCA. «Déjà, ils savaient que c'était impossible. Et puis, ils n'osaient jamais le faire parce que, justement, ils avaient trop de respect pour moi pour franchir ce cap.»
F. A-S.
En 2003, il a reçu une proposition pour entraîner… l'USMA
La révélation est aussi insolite qu'amusante : lors de sa visite en Algérie en 2003 pour assister au jubilé de «Tchipalo», Stefan Zywotko a reçu une proposition pour entraîner… l'USMA. «C'est «Tchico» Meftah qui m'a fait l'offre. Il jouait à l'USMA et m'a dit que c'était sérieux. Je lui ai répondu qu'à 83 ans, j'avais dépassé l'âge de supporter la pression du travail», nous a-t-il affirmé. On ne sait pas si la proposition était sérieuse ou destinée uniquement à narguer la JSK, dans un contexte marqué, à l'époque, par la guerre froide entre les deux clubs et leurs deux présidents Saïd Allik et Mohand-Cherif Hannachi.
Aït Tahar a noté tous les entraînements
Mourad Aït Tahar a été un très bon footballeur en même temps qu'un brillant étudiant en médecine. Il se révèle qu'il ne prenait pas note seulement de ses cours de médecine, mais même des… cours d'entraînement de Zywotko et Khalef. «Mahieddine Meftah m'a montré des cours que je prodiguais. Je lui ai demandé de qui il les tenait. Il m'a répondu que c'est Aït Tahar qui les lui a refilés, car il les avait tous notés», explique le Polonais. Meftah fait bon usage de ces cours précieux car «il m'a dit qu'il les utilisait à l'USMA». Quand Zywotko disait que «Tchico» était un vrai professionnel et ne lâchait rien…


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