En prenant la mesure sur une excellente équipe de Koléa venue à Réghaïa avec la ferme intention de glaner les trois points de la victoire, les hommes de Teriaki ont prouvé que les victoires qu'ils ont remportées ne sont pas le fait du hasard. Avant le match, les joueurs étaient déterminés à jouer avec les tripes pour ne pas rater le rendez-vous avec leurs supporters qui s'étaient donné le mot pour envahir les gradins du stade Bouraâda. Sur le terrain et dès les premières minutes du match, on a senti que les camarades de l'excellent Merbah n'allaient pas faire de concessions aux Koléens qui ont été surpris par le rythme endiablé donné à la rencontre mais aussi par la rage des Réghaouis. Malgré la résistance des Koléens valeureux, les banlieusards n'ont jamais douté et sont arrivés à conjurer le sort en évitant d'encaisser un but sur penalty et d'en marquer un dans la minute qui a suivi. La bonne série continue et il est fort probable qu'elle continuera pour les camarades de Abdouni qui ne jurent que par la victoire à M'sila. A. Ahnia Oughalim : «Mes joueurs ont été approchés par les Koléens» Juste avant le début du match, alors que les deux équipes étaient en train de s'échauffer dans les couloirs menant aux vestiaires des deux équipes, Oughalim s'est approché de nous pour nous dire que certaines personnes proches du club koléen ont tenté de soudoyer ses joueurs. «Ce que je dis n'engage que ma personne et tant que je suis à la tête de la section, je ferai respecter l'éthique sportive. Des gens malintentionnés ont contacté certains de mes joueurs pour lever le pied. Dès que je l'ai su, j'ai tenu un langage franc et rigide avec mes poulains qui m'ont fait le serment de jouer le match de leur vie. Je ne pouvais pas passer sous silence un tel événement, car je veux éviter qu'on nous colle cette étiquette à Réghaïa comme ce fut le cas lors du fameux match contre Boussaâda. Le NARBR passe pour un club qui verse dans les malversations. Si par le passé, il y a eu ce genre de problème, je dirai que maintenant ce temps est révolu. Notre seul souci est de voir Réghaïa retrouver la Super D2, une division qu'elle n'aurait jamais dû quitter. De toute évidence, nous sommes en train de jouer le jeu à fond en respectant l'éthique sportive. Hadjout, qui joue le titre, a mordu la poussière à Réghaïa. Le même sort a été réservé à Koléa et nous attendons de pied ferme Boufarik et d'autres encore», martèlera le président de section. Abdi a cloué le bec à ses fossoyeurs La domination des Koléens au retour des vestiaires a fait délier certaines langues qui se sont mises à faire des supputations quant à l'arrangement du match. Et à cinq minutes de la fin quand Bouabdallah a touché le ballon de la main par inadvertance, ces mêmes personnes, qui avaient pris place dans la tribune officielle, bombaient le torse pour dire que ce qu'ils avaient avancé était bel et bien fondé. Mais ils se feront tout petits quand Abdouni ira cueillir le bel essai en coin du jeune Ouaïl et surtout quand moins d'une minute après, Abdi délivrera définitivement son équipe en prenant le meilleur sur l'excellent Benrabah. L'élégant gaucher clouera le bec aux fossoyeurs du NARBR qui disaient quelques minutes avant la réalisation réghaouie que les Koléens allaient repartir avec les trois points de la victoire. D'aucuns à Réghaïa disent qu'il y a des personnes malintentionnées dans le cercle réghaoui qui ne veulent pas admettre le fait que le NARBR relève la tête . Merbah-Aït Tahar : un match dans le match La rencontre NARBR-ESMK a valu par son niveau au-dessus de la moyenne, son intensité, son suspense mais aussi par ce match dans le match et ce duel sans merci que se sont livré Merbah, le stoppeur réghaoui, et Aït Tahar, le buteur patenté de Koléa. Il faut dire que les deux joueurs ont gratifié le public d'un spectacle qui les honore. A la technique très raffinée du jeune prodige koléen et son jeu en mouvements, le défenseur réghaoui répondra par un calme olympien par ses interventions de bon aloi. Tantôt c'était Aït Tahar qui prenait le-dessus, tantôt c'était Merbah qui était le premier sur la balle. Ce qu'il faut signaler, c'est que les deux joueurs ne se sont laissés aller à aucun moment ni à l'énervement ni à l'antijeu. Mais ce que l'on ne comprend pas, c'est la sortie injustifiée de Aït Tahar qui constituait un danger permanent pour la défense de Réghaïa. Teriaki était aux anges car il avait demandé, avant le match, à Merbah de coller aux basques du buteur koléen, auteur de dix réalisations cette saison, tout en recommandant à Bouabdallah de prêter main-forte à son coéquipier le cas échéant. Sa sortie a, en effet, fait baisser la pression sur la défense de Réghaïa. Un public en or «Ils sont là ! Ils sont revenus !», se lançaient les joueurs lorsqu'ils pénétrèrent sur la pelouse du stade Bouraâda. Les camarades de Si Kaddour, revenu à son meilleur niveau, étaient ravis de voir enfin les gradins bien garnis. Il faut dire que depuis le fameux match contre El Harrach et la suspension du club contraint de jouer six matchs à huis clos, les supporters ont laissé tomber leur équipe favorite qui enregistrait déconvenue sur déconvenue. Cette saison et durant la phase aller, le club a joué devant des gradins presque vides, en dépit de la gratuité de l'accès au stade. Mais le retour en force de l'équipe durant ces trois dernières semaines a fait plaisir aux fans de Réghaïa qui ont repris graduellement le chemin du stade allant jusqu'à remplir les gradins avec la venue de Koléa, une équipe très respectée. Jeudi dernier, il régnait une folle ambiance d'autant que les Koléens étaient eux aussi présents au stade pour donner de la voix et encourager leur équipe. Mis à part quelques «amabilités» langagières échangées entre les deux galeries, il n'y a eu aucun dépassement ni petit accroc soit-il durant ce match. Les spectateurs ont, en quelque sorte, suivi l'exemple des joueurs sur le terrain qui ont évolué sans aucune animosité, en dépit de l'envergure de la rencontre surtout pour les Koléens qui ne devaient pas rater ce rendez-vous. Signalons que le directeur de jeu n'a attribué le premier carton qu'à la 64 minute de jeu, ce qui dénote de la sportivité des 22 acteurs. Un grand bravo donc aux deux équipes mais aussi à leurs galeries qu'il faut féliciter. A. Ahnia