Plus que tout, la télévision nous a permis de faire partie d'une famille pas comme les autres. Depuis que j'ai commencé à écrire des chroniques à l'adresse des amoureux du football en Algérie, le contact n'a jamais été rompu avec mon cher public qui voudrait que j'évoque des sujets liés au football, à la FAF et la sélection nationale et d'autres en relation avec mon parcours à la télévision algérienne, avec ses joies et ses peines. Je parle de ces requêtes par respect à leurs auteurs, tout en saisissant cette occasion, non pas pour m'excuser de ne pas y répondre favorablement, car j'aborderai tous ces sujets sans aucun doute, mais plutôt pour insister sur la difficulté d'écrire lorsqu'on est animé par le sens des responsabilités et tenu par l'obligation de réserves, lorsqu'il s'agit de questions d'intérêt national, que ce soit sur le sport ou autre. Ce sont des vertus que ne perd pas un homme, quel qu'il soit et où qu'il soit. Parler de la télévision serait pour moi comme parler de ma famille et du foyer où j'ai grandi. Ce serait aussi fuir la responsabilité en tentant de l'imputer à autrui. Si je la critique, je serais ingrat pour tout ce qu'elle m'a donné et qui restera éternellement dans mon cœur. Le public est en droit de critiquer et il est de notre devoir d'accepter ses critiques, mais il doit savoir que les enfants de la télévision, à travers l'Histoire, ont toujours été plus impitoyables que lui en matière d'autocritique et d'insatisfaction. Quoi qu'a été ce que nous avons donné, on n'était jamais content car, en Algérie, on a affaire à des publics, non pas à un seul public et on doit faire avec des conditions, des contextes et des données spécifiques à l'Algérie. Le fait d'avoir pu être plus ou moins à la hauteur de ces multiples attentes est un exploit en soi, nonobstant la qualité. La télévision algérienne, en tant qu'école, est comme ce journal que le lecteur tient dans ses mains ou toute autre institution algérienne : elle est influente et influençable, en miroir fidèle de l'état des institutions et de la société en général. Par exemple, lorsque certains critiquent la qualité de la réalisation des matches de football par la télévision algérienne, savent-ils seulement qu'aucun réalisateur et aucune télévision au monde n'accepterait de retransmettre les matches du championnat d'Algérie à partir des stades algériens où il n'y a aucun emplacement spécifique aux caméras ? En Europe, lorsque des stades sont construits, les emplacements des caméras, des journalistes et des commentateurs sont prévus. Savent-ils également que l'acquisition des droits de retransmission de 22 matches de la Coupe du monde 2010 a coûté à la télévision l'équivalent de son budget annuel de fonctionnement et que, à la fin des mois, l'administration trouve des difficultés à payer ses employés ? Si je cite ces exemples, ce n'est pas pour cacher le soleil avec un tamis, comme on dit, mais c'est pour réaffirmer que la télévision demeure mon école et ma famille et que je ne cesserai de la défendre aujourd'hui et demain contre ceux qui veulent la salir de l'intérieur ou de l'extérieur, en dépit du mal que certains ont pu me faire. La télévision algérienne, avec ses qualités et ses défauts, nous a appris les secrets du métier et a fait de nous des hommes et des femmes, ce qui nous a ouvert des horizons nouveaux afin d'affirmer notre existence. Plus que tout, la télévision nous a permis de faire partie d'une famille pas comme les autres. H. D.