Il était sur le point de prendre l'avion lorsque nous l'avons joint au bout du fil. Aimablement, Karim Matmour a pris le temps de répondre à nos questions. Il était sur le point de prendre l'avion lorsque nous l'avons joint au bout du fil. Aimablement, Karim Matmour a pris le temps de répondre à nos questions. Naturellement, la discussion a tourné autour de la soirée du Ballon d'Or Le Buteur-El Heddaf à laquelle l'international a été convié en sa qualité de révélation de l'année. Une soirée qu'il dit avoir appréciée. Entretien. Quelle impression garderez-vous de cette soirée du Ballon d'Or, Le Buteur-El Heddaf ? Une belle impression, en somme. C'est la première fois que je viens. J'ai passé de très bons moments. Il y avait les copains de la sélection… C'était très réussi. Je dis bravo au Buteur ! Bravo à Magic pour son trophée. Vous avez aimé l'ambiance ? Oui, très ! C'était en fait très agréable. Vous nous aviez pourtant quitté plus tôt que prévu, pourquoi donc ? Il rit franchement. Je ne te cache pas que j'aurais aimé rester jusqu'à la fin, mais j'avais éprouvé le besoin de me reposer un peu. Je reprends l'avion ce matin. (entretien réalisé hier, ndlr). Sinon, je serai resté jusqu'au bout. Ce n'est pas que j'ai pas aimé. Loin de là ! Qu'est-ce que cela vous a fait d'être récompensé avec les autres joueurs de la sélection présents pour la qualification au Mondial ? Un moment de plaisir. Nous avons vécu tellement de choses ensemble que nous constituons une famille aujourd'hui. On s'est battus ensemble. On a souffert ensemble et on a fêté la qualif' ensemble. Ce trophée, c'est celui de la sélection. J'ai une petite pensée pour ceux qui n'étaient pas là. Ce trophée, c'est aussi le leur. C'est une belle récompense pour les efforts consentis pendant ces deux dernières années. Personnellement, vous avez été sacré meilleure révélation de l'année ; que représente pour vous cette distinction ? Une grosse fierté. Je suis très heureux d'être reconnu par mes pairs. (Après un court silence) Sincèrement, je ne trouve pas les mots pour exprimer ce que je ressens là au fond. Je suis très ému, voilà. Surtout que c'est votre premier trophée personnel … Voilà ! C'est la première fois que je suis individuellement récompensé. J'en suis heureux. D'autant que je ne m'y attendais pas. C'est toujours gratifiant d'être reconnu pour ce qu'on fait. Cela prouve qu'il y a des gens qui ont aimé mes prestations. Ça m'encourage à continuer à travailler dans ce sens. Ça vous a fait quoi de le recevoir des mains de Lakhdar Belloumi ? Lakhdar est quelqu'un que j'apprécie beaucoup. Pas seulement pour le joueur qu'il était, mais aussi pour l'homme qu'il est au quotidien. C'est un grand honneur de recevoir ce trophée de ses mains. J'aurais voulu discuter un peu plus avec lui, mais l'occasion ne s'est pas présentée. Il y avait beaucoup de monde, donc voilà… Un coéquipier à vous, Bougherra en l'occurrence, a été sacré Ballon d'Or Le Buteur-El Heddaf ; un commentaire ? Je suis très heureux pour Magic. Je pense que c'est le plus méritant de tous les nominés. Il a réalisé une saison extraordinaire avec les Rangers. Il a sorti de gros matches, que ce soit en club ou en sélection. Ce qui est bien avec cette édition, c'est que c'est un défenseur qui a été primé. Partant du principe que les défenseurs ne sont pas toujours mis sous les feux de la rampe, Magic a vraiment été au-dessus du lot. Il a été époustouflant. Je le lui ai dit. Après, je ne peux qu'être heureux pour lui. C'est un bon gars, il mérite tout le bonheur du monde. Bougherra succède à un autre international, Saïfi en l'occurrence, lequel avait succédé à un autre international, Ziani, deux fois primés, vous voyez-vous remporter le Ballon d'Or, Le Buteur-El Heddaf à court terme ? Ça serait un honneur pour moi. Je pense que c'est une distinction qui ferait le bonheur de tout joueur ambitieux. Après, je ne cours pas derrière ces choses-là. Si ça vient, je serai très heureux, sinon, je continuerai à travailler dur pour progresser. C'est les autres qui décident qui sera nominé. Je n'en fais pas une fin en soi, autrement dit. Que vous manque t-il pour être sacré ? Juste de continuer à travailler. Comme je te l'ai dit, je n'en fais pas une fixation. Quoi que je serais très ravi, si je venais à être récompensé . Hier soir, une partie du groupe de la sélection a été reconstituée avec vous, Gaouaoui, Bougherra, Zaoui, Ziaya, Achiou…etc, ça vous a certainement retrempé dans l'ambiance de l'EN ? Ouais, c'est vrai. Ça m'a fait très plaisir de revoir tous les copains. J'ai bien aimé le fait de partager ces moments avec eux. On s'était tous retrouvés sur la scène ! C'était un peu drôle, mais toujours aussi naturel. On n'a pas beaucoup discuté, mais j'aurais le plaisir de les revoir tous durant le prochain stage. Justement, le stage du Castellet débutera dans moins de cinq jours ; dans quel état d'esprit allez-vous l'aborder ? Avec beaucoup de sérieux. On ira préparer une compétition majeure, la CAN en l'occurrence. On y pensera dès lors que le stage débutera. Je suis très concentré. J'y vais, après, avec plaisir. C'est toujours une joie de retrouver la sélection. Mönchengladbach vous laissera-t-il partir facilement pour un mois ? Ce n'est jamais facile pour le club qui a besoin de tous ses joueurs. On lutte toujours pour rester en D1. Idem pour moi. Je sais que le coach va se mettre à me chercher un remplaçant. C'est une situation un peu difficile pour tout le monde. Seulement, personne ne me met de pression au club. Je pars, parce que c'est la sélection. On a une CAN à préparer et c'est sur cet objectif que mon attention est focalisée à l'heure qu'il est. Après, on verra comment évolueront les choses après la CAN. En parlant de la CAN, comment voyez-vous les chances de l'Algérie ? J'avoue que ça s'annonce serré pour tout le monde dans notre groupe. Avec le pays organisateur (l'Angola, ndlr) et le Mali, il ne faudra pas s'attendre à de la tarte ! Après notre qualification au Mondial, on est bien obligés de confirmer. On sait qu'on est attendus. Tout le monde est conscient de la tâche qui l'attend. On va faire en sorte d'aller là-bas en conquérants. Vous deviez, par ailleurs, faire un saut à Tiaret, votre ville natale, mais vous ne l'avez pas fait, pourquoi ? Mon emploi du temps ne me le permet pas. J'avais vraiment prévu d'y aller. J'ai tout programmé, mais encore une fois, je suis obligé de remettre ça à plus tard. Je dois prendre l'avion dans quelques minutes pour l'Allemagne. J'ai encore des trucs administratifs à régler. Par la suite, je vais voir ma mère. J'ai prévu de passer un moment avec elle, avant d'aller en stage avec la sélection. Une fois encore, je suis pris par le temps. Ce n'est que partie remise … Voilà. J'espère y aller un de ces jours. Peut-être après la CAN. On verra bien. Allez, bonne rentrée … Merci ! Entretien réalisé par Achour Aït Ali