Le Buteur a accompagné la délégation algérienne à son retour au pays La veille de la rencontre de classement Algérie-Nigeria, les Verts s'étaient entraînés au stade de Lobito, pas loin de leur lieu de résidence depuis leur qualification aux demi-finales. Pendant l'entraînement, M. Saïd Selhani, responsable des médias à la fédération, est venu nous annoncer une bonne nouvelle : M. Mohamed Raouraoua était d'accord pour permettre aux journalistes de rentrer au pays dans le même avion qui ramènera les joueurs et leur éviter ainsi des plans de vol souvent longs et éprouvants. C'était aussi une opportunité pour vous faire vivre le voyage du retour de Ziani et ses frères et de l'accueil chaleureux qui leur sera réservé. 23h30, les Verts débarquent à l'aéroport de Katumbela Rater le vol Benguela-Alger voulait dire rester encore quelques jours supplémentaires en Angola pour nous envoyés spéciaux de cette CAN. Il fallait donc prendre ses dispositions pour pointer à l'aéroport militaire de Katumbela à la sortie de la ville. La quarantaine de journalistes algériens était là à 21h 30, alors que le vol était prévu à minuit. C'est Walid Sadi, véritable cheville ouvrière de la sélection, qui est arrivé le premier en possession des passeports des membres de la délégation algérienne pour les formalités d'usage. Les joueurs arriveront à bord d'un bus de la CAF vers 23h30. «S'il vous plaît chers confrères, les joueurs ont déjà parlé dans la zone mixte, donc pas d'interviews dans l'avion, ils ont besoin de se reposer». Ces mots du responsable de presse de la sélection ont été accueillis normalement par les journalistes. En effet, le voyage sera long et éprouvant et les joueurs qui devront rallier le même jour leurs clubs respectifs auront besoin de se reposer enfin. Joueurs-journalistes, la communion A tout seigneur tout honneur, les joueurs ont été placés à l'avant de l'avion et chacun a eu droit à trois sièges pour pouvoir s'allonger et récupérer un tant soit peu des forces, après 37 jours de vie en communauté et d'efforts déployés dans des conditions difficiles. Les journalistes, eux, sont restés à l'arrière du zinc en train de refaire les matchs. Seule la caméra de la télévision algérienne avait le droit de déambuler librement dans l'avion pour immortaliser le voyage. Une fois l'avion dans les airs de l'espace angolais, ce sont les joueurs qui viendront vers les journalistes pour discuter de tout et de rien, scellant définitivement la réconciliation entre les deux parties. Certains joueurs comme Matmour, Abdoun et autres Chaouchi ont profité de la première partie du voyage qui nous a menés de Benguela à Niamey et qui aura duré 5 heures pour tomber dans les bras de Morphée. D'autres ont tué le temps comme ils pouvaient, grâce notamment à la PS Player, très en vogue chez la majorité des joueurs. Les plus malins se sont occupés à prendre des photos des joueurs et des journalistes en plein sommeil pour en rire aux éclats. Le journaliste du Buteur en a été l'une des victimes. Zaoui taquine les hôtesses de l'air Depuis leur qualification héroïque en Coupe du monde, les joueurs de l'Equipe nationale sont devenus de véritables stars dans leur pays. Nous l'avons confirmé encore pendant le voyage avec tous ces stewards et hôtesses de l'air qui se relayaient auprès des joueurs éveillés pour leur demander des autographes. Une autre occasion pour Samir Zaoui de faire valoir son sens d'humour aiguisé et s'en prendre aux hôtesses : «Bon, je vais dire aux joueurs de vous signer des autographes, mais sachez qu'ils sont presque tous pris, si vous avez un peu de chance, vous pourrez vous marier avec l'un des rares joueurs libres.» Prenant la blague du bon côté, les hôtesses ont quand même trouvé la bonne réplique : «Nous aussi nous sommes prises, nous ne sommes que des fans», se sont-elles défendues. En effet, les trois hôtesses présentes à Benguela ont assisté au match de classement. Vers 4h30, l'avion atterrit à Niamey pour s'approvisionner en kérosène. Il y sera immobilisé pendant 45 minutes, avant un deuxième décollage vers Alger où il faisait 8 degrés, alors qu'on avait quitté l'Angola en short et tee-shirt. Les joueurs enfilent leur costume dans l'avion Dès qu'ils ont su qu'ils seront à Alger dans 3h20, les joueurs et les membres de la délégation algérienne, et malgré la grosse fatigue, n'ont pas pu trouvé le sommeil une nouvelle fois. Ils s'interrogeaient sans doute sur l'accueil qui leur sera réservé. Ils savaient que le premier ministre et d'autres personnalités politiques seront là, mais ils voulaient savoir si les supporters étaient contents de leur parcours ou si au contraire ils vont les bouder à cause de la lourde mais injuste défaite face aux Pharaons. Pour être présentables, ils ont rangé leur tenue de sport pour enfiler de beaux costumes bleus avec l'écusson de la FAF. L'occasion pour certains joueurs de chambrer Ziani à cause de sa petite taille. Pourtant et malgré son 1m 69, le numéro 15 algérien était très élégant dans sa tenue classique. Dès que la voix de l'hôtesse annonça que l'avion avait commencé à atterrir, des joueurs n'ont pas pu s'empêcher de jeter un coup d'œil vers le bas à partir des hublots. L'Algérie semblait leur manquer terriblement. Ouyahia et des personnalités politiques à l'accueil Dès que l'avion s'est posé sur le tarmac de l'aéroport Houari-Boumediène, les joueurs ont été orientés vers le salon d'honneur où les attendaient M. Ahmed Ouyahia, le premier ministre, et d'autres personnalités à l'instar de M. Zerhouni, ministre de l'Intérieur, M. Barkat, ministre de la Santé et M. Bouabdellah P. D.-G. d'Air Algérie. Le premier ministre a tenu à remercier les joueurs pour leur brillant parcours réalisé lors de cette CAN angolaise. Mais dehors, ses milliers de supporters étaient déjà là bravant le froid pour venir témoigner leur sympathie pour les Verts. «Cela nous met du baume au cœur et nous encourage à réaliser un bon mondial pour leur donner de la joie», déclarait Matmour en voyant les supporters agglutinés à la sortie de l'aéroport. Des supporters déçus de ne pas avoir pu approcher leurs idoles qui devaient rejoindre leur club le plus tôt possible sous peine d'être sanctionnés. Malheureusement et comme c'est devenu une habitude chez nous, quelques privilégiés ont pu s'introduire grâce à des connaissances jusqu'à la porte du salon d'honneur. Les joueurs quittent Alger à 13h30 Au départ, il était prévu que les joueurs aillent à l'hôtel International pour prendre leur douche et se débrayer, avant de retourner à l'aéroport et rejoindre leurs clubs respectifs. Finalement, les joueurs, et pour ne pas courir le moindre risque, ont préféré rester à l'aéroport. Ils devaient tous prendre le vol de Paris prévu à 13h30. En fait, il s'agissait d'une escale pour certains qui devaient gagner l'Allemagne, à l'instar des Matmour, Yahia et Ziani, la Grande-Bretagne pour Bouazza, Beladj, Yebda et Bougherra, Lorient pour Mansouri, l'Italie pour Ghezzal… Seul Saïfi a dû prendre le vol de Marseille avant de rallier Istres pour y signer son nouveau contrat. Si les joueurs étaient aussi pressés de rejoindre leur club c'est, parce qu'ils ont eu quelques problèmes au lendemain de la qualification en Coupe du monde, les responsables de leurs clubs leur ayant reproché d'avoir prolongé le séjour en Algérie pour être reçus par le Président de la république. Pour les joueurs, la CAN était bel et bien fini. Place maintenant à leur club avant l'essentiel : la Coupe du monde. M. S.