Ce n'est pas à Marseille qu'on fuit la pression Alors que le régime du biquotidien a été décrété par le sélectionneur Rabah Saâdane, la séance matinale d'hier a été réduite à sa plus simple expression. La cause ? Le froid glacial qui sévissait sur les hauteurs du Castellet hier matin. En effet, Il faisait -1° à l'aube et 3° à 10h, heure prévue pour la séance d'entraînement. Comme Saâdane avait laissé à ses joueurs la liberté de faire un entraînement en forêt ou des exercices de musculation dans le gymnase de l'hôtel, c'est l'option musculation au chaud que la majorité des joueurs ont choisie puisque seulement 7 d'entre eux ont participé à l'entraînement en forêt. Les joueurs auraient préféré un pays plus chaud La perturbation qu'a connue l'entraînement d'hier pose une nouvelle fois la problématique de la tenue du stage de préparation de la Coupe d'Afrique des nations dans un site où les conditions climatiques sont diamétralement opposées à celles prévalant dans le pays où aura lieu la compétition. Lors d'une réunion technique, des joueurs en ont fait la remarque à Saâdane, lui expliquant qu'il était dur de travailler dans des conditions climatiques extrêmes. Ils ont relevé qu'il aurait été plus approprié que le stage se déroule dans un endroit où les températures, à défaut d'être similaires à celles prévalant en Angola, seraient au moins assez douces pour permettre que le travail de préparation se déroule dans de bonnes conditions. Saâdane : «Nous avons été trahis par la météo» Dans sa réponse aux joueurs, Saâdane a implicitement reconnu que le choix du Castellet avait été une erreur. «Nous avons été trahis par la météo. Nous croyions que les températures seraient similaires à celles prévalant à Alger et nous avons préféré venir ici afin d'éviter la pression des supporters», leur aurait-il expliqué. Ce qui est certain, c'est que la quasi-suppression de la séance d'entraînement d'hier matin amenuise davantage le temps de préparation du groupe, sachant qu'une semaine seulement nous sépare du premier match que l'Algérie devra disputer contre le Malawi à Luanda. Il ne reste plus que trois jours de préparation effective ici en France. A Luanda, les Algériens pourront s'entraîner trois fois avant le match. Ce n'est pas à Marseille qu'on fuit la pression L'argument de la fuite de la pression des supporters Algériens, brandi pour justifier le choix d'effectuer un stage à l'étranger, est plausible, sauf qu'il l'est moins lorsque le site choisi est le Castellet et que les stades choisis pour les entraînements sont situés dans la périphérie de Marseille, une agglomération qui compte une forte communauté algérienne. Même la «fuite» vers Toulon, comme cela a été le cas hier, ne résout pas le problème puisqu'il y a des Algériens partout en France. Pour vraiment éviter la pression et se préparer dans des conditions similaires à celles de la CAN, il aurait été plus judicieux d'aller dans un pays d'Afrique subsaharienne ou même dans un pays du Golfe persique, comme l'a fait la sélection du Mali. Là, le mal est fait et les joueurs doivent se soumettre aux caprices de la météo. F. A. S. ------------------ Saâdane aurait décidé de démissionner après la CAN Le sélectionneur national Rabah Saâdane aurait pris la décision de se retirer de son poste après la CAN, apprend-on d'une source proche du staff technique national. Toujours selon la même source, il aurait confié à ses proches et aux membres de son staff qu'il ne supporte plus la pression autour de l'équipe nationale et que beaucoup de choses ont changé, particulièrement dans le comportement et la mentalité des joueurs après avoir assuré la qualification au Mondial. Une situation devenue insupportable pour lui au point d'envisager sérieusement de quitter ses fonctions juste après cette phase finale de la CAN 2010. Et l'on s'attend à ce que Saâdane en informe le président de la FAF dès l'arrivée de ce dernier au centre du regroupement de l'EN afin que le premier responsable de la Fédération algérienne de football puisse prendre ses devants dès maintenant pour lui chercher un successeur. Le sélectionneur national aurait senti, en effet, que certains ne veulent plus de lui en EN. R. B.