Quatre arbitres internationaux parqués comme des criminels Lorsque nous sommes arrivés à l'aéroport du 24-Février de Luanda, on pensait qu'on était enfin au bout de nos peines, après un long voyage qui nous a menés d'Alger vers la capitale angolaise via Francfort où on a fait une escale de 13 heures. C'était compter sans l'excès de zèle mêlé à une nonchalance irritante de la police des frontières angolaise qui nous a fait passer une très sale journée. Après une queue interminable, le premier envoyé spécial du Buteur et d'El Heddaf présente tous ses papiers qui étaient en règle, la préposée au guichet consent à lui cacheter son passeport, mais au lieu de le lui remettre, elle le remet à une collègue, sans doute sa responsable hiérarchique. Une troisième employée l'accompagne dans une salle d'attente sans lui fournir la moindre explication. Quelques minutes plus tard, il sera rejoint par les deux autres envoyés spéciaux. Un Jordanien passe 24 heures dans la salle d'attente Dans la salle d'attente austère composée de plusieurs chaises et d'une télé qui diffuse d'interminables informations en continu, on est un peu soulagés d'entendre l'histoire d'un ressortissant jordanien, ingénieur de son état, qui attendait depuis 24 heures alors qu'il avait un visa en règle. «On m'a expliqué que les étrangers qui ont un visa de 30 jours comme le mien doivent faire appel à un résident en Angola pour se porter garant», nous a-t-il expliqué avec un sourire moqueur. Aux Etats-Unis, pays de l'émigration, on ne vivrait pas une telle situation. Notre ami jordanien aura finalement récupéré son passeport et quitté les lieux en nous conseillant de s'armer de patience, car les Angolais allaient nous jouer sur les nerfs. Nous n'aurons pas plus de chance que lui. «Il faut ramener l'accréditation avec vous !» Lorsque nous avons vu que ceux qui nous ont confisqué notre passeport tardaient à revenir pour au moins nous expliquer leur comportement, nous avons décidé de décliner notre profession et l'objet de notre déplacement. Peut-être que cela changerait quelque chose à la situation. Nous avons présenté nos ordres de mission et nos cartes professionnelles à une demoiselle qu'on nous a présentée comme une responsable du Comité d'organisation de la CAN. «Si vous êtes là pour couvrir la Coupe d'Afrique des nations, vous devez me montrer votre accréditation», nous a-t-elle ordonné. Ça commençait vraiment à sentir le roussi, mais comme il n'était que 8h du matin, on a pensé qu'il y avait du temps pour régler cette histoire au plus vite et commencer à vous faire part d'ores et déjà de l'ambiance de la CAN. Djahid Zefzef, l'homme qui tombe à pic Le temps passait et les responsables de la police des frontières ne pointaient pas leur nez. Notre inquiétude cette fois-ci n'était plus le passage des frontières, mais plutôt la récupération de nos bagages, car les passagers du vol Francfort– Luanda, le nôtre, étaient déjà partis. Après moult tractations, on a enfin consenti à nous laisser sortir chercher notre bagages, mais avec un employé à nos trousses. Euréka ! Notre bagage était toujours là mêlé à celui de l'équipe angolaise qui rentrait d'un long stage au Portugal. Mais la plus belle découverte était celle de Djahid Zefzef, membre fédéral responsable de l'Equipe nationale venu en éclaireur. Zefzef ne pouvait pas tomber mieux et comme il était accompagné du chargé d'affaires du consulat d'Algérie à Luanda, Brahim Bennabi, les choses commençaient à s'accélérer. Une très belle coïncidence, car Zefzef, arrivé la veille, était revenu à l'aéroport chercher ses bagages laissés à Paris. La PAF angolaise décide de nous refouler C'était le désespoir, dès lors que la police des frontières angolaise avait déjà pris sa décision : nous refouler. Et ce n'était pas des paroles en l'air puisque lorsqu'on a enfin daigné venir nous voir, c'était pour nous confisquer les billets et nous renvoyer dans le même avion qui nous a ramenés. C'était la course contre la montre et Zefzf ainsi que les diplomates ont accourus au COCAN (Comité d'organisation de la Coupe d'Afrique des nations) pour récupérer un papier attestant que nous étions bel et bien accrédités. Le papier a été récupéré in extremis et on pouvait enfin pousser un ouf de soulagement. Mais non ! On a encore une fois trouvé une parade. «C'est vrai que ce sont des journalistes accrédités, mais ils ont un visa touristique», justifiait-on. Raouraoua s'informe de notre situation Il ne nous restait qu'une dernière tentative : appeler le président de la Fédération, M. Raouraoua que nous avons réussi à joindre, lui qui s'apprêtait à prendre un vol. «Dès l'atterrissage de l'avion, je vous rappellerai», nous a-t-il promis. Vers 17h, M. Raouraoua s'est informée de la situation en nous appelant personnellement. Un geste qui l'honore, mais la situation s'était débloquée quelques minutes auparavant. Quatre arbitres internationaux parqués comme des criminels Pendant tout ce temps, la salle s'attente où on nous a parqués ne désemplissait pas et n'allez pas penser que les Angolais faisaient le tri. Il y avait de tout : des Indiens, des Sri Lankais, sept journalistes égyptiens, des Portugais, des Anglais et surtout quatre arbitres internationaux venus officier à la CAN. Vous ne rêvez pas, un arbitre soudanais, deux saoudiens et un érythréen ont eu tort d'établir un visa d'un mois sans préciser que c'était un visa CAN. C'est au milieu de tout ce beau monde qu'on a reçu un coup de fil de la part de M. Brahim Bennabi qui nous annonça : «Préparez-vous à rejoindre votre hôtel.» Nous n'y avons pas cru nos oreilles jusqu'à ce que nous ayons quitté l'aéroport de Luanda. En demandant au diplomate comment il avait fait, ce dernier, et sans donner des explications, nous a dit : «J'ai juré que vous ne quitterez pas Luanda sans avoir couvert la Coupe d'Afrique.» Merci Excellence. M. S. ------------------ Trois diplomates en renfort Afin d'assurer une bonne prise en charge des supporters et des journalistes algériens, la diplomatie algérienne sera renforcée par l'arrivée de trois diplomates supplémentaires qui ont déjà exercé en Angola. Ces derniers ne seront pas de trop, même si le chargé d'affaires, M. Bennabi Brahim, et ses autres collègues, Foufou Athmane, Bentoura Rachid, Ould Madi Mouloud et M. Haïchour Khadidja, la secrétaire de l'ambassadeur, font leur travail de la meilleure des manières. C'est grâce à eux et Zefzef qu'aujourd'hui et pendant toute la Coupe d'Afrique vous vibrerez avec les exploits des Verts. Les Verts s'entraîneront au stade Cocairos A l'occasion de leur présence à Luanda lors du premier tour et peut-être même plus tard, les Verts s'entraîneront sur le petit stade de Cocairos qui présente l'avantage d'avoir une belle pelouse et de se situer au centre-ville pas loin du Novotel, lieu de résidence des Verts. Des médecins accompagneront les suporters algériens Les supporters algériens qui feront le déplacement à Luanda ne seront pas seuls. Des médecins les accompagneront pour leur assurer une prise en charge quotidienne durant leur séjour. Nos toubibs séjourneront à la résidence de l'ambassade d'Algérie à Luanda. L'autorisation d'atterrissage pas encore prête Alors que le premier vol à destination de Luanda est prévu pour le 6 janvier, c'est-à-dire demain, les diplomates algériens attendent toujours l'autorisation des autorités aéroportuaires angolaises pour permettre aux neuf avions prévus de transporter les supporters et les journalistes algériens d'atterrir sur le tarmac de l'aéroport 24-Février de Luanda.