«Je me rappelle avoir souvent joué et battu des mondialistes en Coupe d'Afrique.» Comme il nous l'a déclaré dans un précédent entretien, Claude Leroy a débarqué à Luanda jeudi en début d'après-midi en provenance de Dubai pour travailler pour le compte de Orange, l'un des sponsors majeurs de la CAN. * Bonjour M. Leroy, nous sommes des journalistes du Buteur et nous voudrions vous poser quelques questions ? Ah, c'est vous qui me pourrissiez la vie au téléphone à chaque fois que l'Algérie réalise un bon résultat. Et bien, je suis à votre disposition. * Vous êtes à Luanda pour le compte de Orange, mais vous auriez bien pu atterrir sur le banc du Nigeria comme cela a été rapporté par plusieurs médias africains et européens. Qu'en est-il de ces contacts avec les responsables nigérians ? Il y a eu un contact effectivement, mais pas pour la CAN. On souhaitait me voir prendre la sélection du Nigeria en Coupe du monde, mais il y a deux paramètres importants dont je dois tenir compte. Premièrement, ils ont un entraîneur et avant de faire quoi que ce soit, il faut qu'ils règlent leur problème avec mon collègue nigérian. Moi, je ne donne jamais suite à un contact lorsqu'il y a un entraîneur sur place parce que c'est tout simplement inélégant surtout qu'ils ont un entraîneur qui les a qualifiés en Coupe du monde, cela prouve qu'il a de la qualité. Deuxièmement, je suis sous contrat avec la Fédération omanaise et si négociations il y a, elles auront lieu entre la Fédération nigériane et la famille royale. Au jour d'aujourd'hui, mon seul souci c'est de qualifier Oman à la Coupe d'Asie des nations au Qatar en 2011, il nous reste encore un match contre le Koweït. Nous avons gagné hier à Djakarta 1 à 0, ce qui nous a remis dans la course. * Mais participer à une Coupe du monde, c'est plus valorisant, non ? Oui, mais pas au détriment de mes principes. Et puis, je ne cours pas après une Coupe du monde car j'y ai déjà participé et j'ai aussi participé à plusieurs CAN. * Tout à l'heure lorsque vous répondiez aux questions des confrères angolais sur le groupe A, vous n'avez pas parlé de l'Algérie… Parce qu'ils n'ont pas arrêté de me poser des questions sur le match d'ouverture Angola-Mali en oubliant de me parler de l'Algérie. Je pense que dans le groupe A, le Mali aura une légère avance, c'est une équipe qui a éternellement un gros potentiel, mais qui ne fait jamais rien. C'est peut-être l'occasion pour les Maliens de jouer enfin avec leurs qualités et de faire quelque chose avec leur potentiel. Concernant l'Algérie, c'est une équipe qui aura tout à gagner parce qu'elle est euphorique après sa qualification largement méritée en Coupe du monde. C'est que du bonheur pour cette belle génération de joueurs qui baigne dans l'euphorie. Mais attention, cette euphorie là est une arme à double tranchant, il n'y a pas plus dangereux qu'une équipe euphorique. * Selon vous donc, le statut de mondialiste peut jouer de mauvais tours aux Algériens ? Je me rappelle avoir souvent joué et battu des mondialistes en Coupe d'Afrique. L'Algérie en 86 qu'on avait brillamment sortie de la compétition en les battant 3 à 2 avec le Cameroun, le Togo et l'Angola en 2006 avec notre petite équipe locale du Congo. Etre mondialiste ne donne finalement aucun statut et M. Saâdane le sait très bien. Il sait aussi qu'il doit aller le plus loin possible en Coupe d'Afrique pour bien préparer la Coupe du monde. Il faut un maximum de matchs importants aux Algériens ici en Angola. Entretien réalisé par M. S.