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Naturaliser les joueurs étrangers, une solution pour l'Algérie ?
Publié dans Le Buteur le 29 - 01 - 2009

La Tunisie, la France et l'Italie l'ont déjà fait
Même si l'Algérie est parvenue à se qualifier pour le dernier tour des qualifications combinées pour la CAN-2010 et le Mondial-2010, il n'en demeure pas moins que cela ne saurait voiler une vérité : le football algérien est en net recul comparativement à nos voisins ou à d'autres pays africains. Un indice édifiant : notre pays n'exporte plus de joueurs vers les championnats européens, ce qui traduit l'incapacité de l'Algérie à suivre le rythme.
Certes, nous espérons tous que les Verts pourront décrocher la qualification pour le Mondial de l'Afrique du Sud, mais en ont-ils réellement les moyens ? La question en entraîne d'autres : que nous faut-il pour battre les Pharaons chez eux et au stade du 5-Juillet ? ; quelles sont les armes qui nous permettraient de revenir du Rwanda et de la Zambie avec des résultats positifs ?
Le Buteur, sans avoir la prétention de se présenter comme tuteur du football algérien, pose une problématique qui pourrait constituer une solution en associant tous les acteurs à son analyse : pourquoi ne pas octroyer la nationalité algérienne à des joueurs étrangers à même de hisser notre sélection nationale au plus haut niveau, surtout que nos joueurs ont démontré leur niveau limité en étant incapables de se qualifier aux deux dernières éditions de la Coupe d'Afrique des nations et que les clubs et la FAF n'ont pu former une nouvelle génération de joueurs talentueux ? Pourquoi ne pas recourir aux joueurs brésiliens (très nombreux) qui, en dépit de leur grand talent, ne peuvent pas tous être convoqués dans la Seleçao ? Le recours aux Brésiliens constitue-t-il la panacée ? Quelle différence entre un joueur qui ne connaît pas l'hymne national et un étranger ? Quelle différence entre les exigences financières des Algériens émigrés et celles des étrangers désirant la naturalisation ?

Ben Barek, Zitouni, Mekhloufi, les «Français» de la colonisation
Il est nécessaire de revenir aux sources de ce phénomène qui s'est répandu à une grande échelle ces derniers temps au vu du nombre croissant de pays, comme la Belgique, le Costa Rica, le Japon, le Mexique, le Portugal, l'Espagne et la Tunisie, qui font participer dans leurs sélections des joueurs d'origine brésilienne afin d'être plus performants dans les compétitions internationales. Le phénomène de naturalisation des joueurs remonte à loin, mais cela se faisait sous couvert de la colonisation car un pays comme la France avait le droit de faire participer les joueurs autochtones de ses colonies ou territoires sous protectorat comme le Marocain Larbi Ben Barek, surnommé durant les années 1950 «la Perle noire», ou les Algériens Mustapha Zitouni, Rachid Mekhloufi, Abdelaziz Bentifour qui, même s'ils avaient porté les couleurs de la France au départ, ont répondu à l'appel de la patrie lors de la constitution de l'équipe du FLN afin d'être les ambassadeurs sportifs de la cause algérienne.

Platini et Zidane ont fait le bonheur des Bleus
Cette gifle n'a pas découragé les Français de recourir aux services de joueurs d'origine étrangère au motif qu'ils ont grandi en France et qu'il était naturel qu'ils en tirent bénéfice. Cela leur a plutôt bien réussi car la France a remporté le Mondial-98 et l'Euro-2000 avec un groupe composé de beaucoup de joueurs originaires d'autres pays, dont Zinédine Zidane (Algérie), Marcel Desailly (Ghana), Patrick Vieira (Sénégal), Youri Djorkaeff (Arménie) et David Trezeguet (Argentine). Déjà, en 1984, les Français avaient été sacrés champions d'Europe sous la conduite de Michel Platini, originaire d'Italie.

La Belgique, la Tunisie, l'Italie et le Portugal naturalisent sans complexe
La Belgique avait également bénéficié des services de l'Italien Enzo Scifo. Le Portugal, pour sa part, compte plusieurs joueurs d'origine brésilienne comme Deco ou Pepe et, avant eux, au milieu du siècle passé, le phénoménal Eusebio, originaire de l'Angola. Même l'Italie, pourtant connue pour son conservatisme et la qualité de ses joueurs, n'a pas hésité à faire appel à l'Argentin Mauro Camoranesi et pense même recourir aux services du Brésilien Amauri. Pas loin de l'Algérie, la Tunisie a naturalisé deux joueurs brésiliens, le défenseur Clayton et l'attaquant Santos. Même chose pour le Qatar, accusé par Sepp Blatter, président de la FIFA, de recourir systématiquement aux naturalisations, comme c'est le cas plus récemment pour le Bahrein.

La loi favorable si c'est dans l'intérêt suprême de l'Algérie
Au plan de la loi, la nationalité algérienne est octroyée par l'Etat aux individus. Les demandes de naturalisation sont adressées au ministère de la Justice qui a le pouvoir de les rejeter même si les conditions légales sont réunies. Au regard de la loi algérienne, il est difficile, a priori, à un joueur désireux de jouer en sélection d'obtenir la nationalité algérienne car les articles 6 et 7 du code de la nationalité stipule trois cas clairs de nationalité : l'enfant né de père algérien et de mère algérienne, la nationalité d'origine par la naissance sur le sol algérien et la nationalité d'origine par décision de justice (article 36). Ces cas ne correspondent pas à celui qui nous intéresse car, pour les étrangers, il faudra acquérir la nationalité algérienne.
L'article 9 bis du code de la nationalité stipule qu'une personne peut devenir algérienne par mariage si ce dernier est légal et si le postulant répond à trois conditions : marié à un conjoint algérien depuis 3 années au moins au moment du dépôt de la demande, résidence régulière en Algérie, conduite irréprochable et possession de moyens de subsistance. Quant à l'article 10, il stipule qu'un étranger peut introduire une demande d'acquisition de la nationalité algérienne s'il réside en Algérie depuis au moins 6 ans, s'il est majeur, à la conduite irréprochable, jamais condamné à une peine déshonorante, et s'il donne la preuve de son intégration dans la société algérienne.
Il apparait donc clairement qu'il serait difficile de concrétiser l'idée de naturaliser des joueurs étrangers. Cependant, la loi laisse la porte ouverte à certains cas dits exceptionnels. Ainsi, l'article 11 de l'Ordonnance N°05-01 datée du 27 février 2005 stipule qu'un étranger ayant rendu des services inestimables à l'Algérie ou souffrant d'un handicap ou d'une maladie suite à un service rendu à l'Algérie ou à son bénéfice peut obtenir la nationalité algérienne. De même, l'étranger dont la naturalisation serait dans l'intérêt suprême de l'Algérie peut acquérir la naturalisation algérienne. Même l'épouse et les enfants d'un étranger décédé qui aurait pu, de son vivant, obtenir la nationalité algérienne peuvent en bénéficier. Ainsi, si nos responsables veulent réellement naturaliser des joueurs étrangers, ils pourraient le faire en invoquant l'intérêt suprême de l'Algérie.
Badreddine Djaafar

Raouraoua : «Nous n'avons même pas pu naturaliser un joueur de mère
algérienne»
«L'Algérie n'a même pas pu naturaliser un joueur aux grandes qualités dont la mère est algérienne. Comment dès lors penser à naturaliser des joueurs étrangers ? Certes, on a recours à cette option dans d'autres pays qui y ont vu la solution pour hisser le niveau de leur football, mais c'est extrêmement compliqué en Algérie car nous respectons le code de la nationalité. C'est tout ce que j'ai à dire à ce sujet.»

Belloumi «Les meilleurs étrangers jouent pour leur pays et nous n'aurions que les tocards»
«S'il y a sur le marché des joueurs de haut niveau, c'est sûr que leur naturalisation élèverait le niveau de notre football, mais je suis convaincu que les meilleurs étrangers joueront pour la sélection de leur pays. Il ne restera alors que ceux de niveau moyen ou carrément des tocards que certains pays s'empresseront de prendre. C'est le cas du Qatar qui a attiré des tocards étrangers dans son championnat, avant de les naturaliser pour sa sélection. Pour moi, la solution réside plutôt dans la sensibilisation de nos joueurs sur la portée de défendre les couleurs nationales. Actuellement, nos joueurs ne pensent qu'à l'argent et je pense que c'est une erreur de fixer dès maintenant le barème des primes pour la qualification au Mondial, comme l'a fait récemment la FAF en promettant 100 000 euros en cas de qualification. Ainsi, les joueurs penseront seulement à l'argent en occultant la noble mission pour laquelle ils ont été convoqués.»
Kerbadj : «Le joueur étranger ne cherche que l'argent»
«Je suis contre, car le joueur algérien a la sensibilité de ses compatriotes et sait qu'il n'a pas le droit de décevoir le peuple d'un pays pour lequel sont morts un million et demi de martyrs, alors que le joueur étranger ne cherche que l'argent. Le joueur algérien est plus motivé pour voir l'emblème national flotter très haut.»
Megharia «Déjà que je trouve qu'il y a trop d'émigrés, ne me parlez donc pas de naturalisation !»
«N'attendez pas de moi que je sois d'accord pour la naturalisation de joueurs étrangers au profit de la sélection nationale. Déjà, je suis pour la limitation du nombre de joueurs émigrés à 4 ou 5 puisque je ne vois pas l'utilité de ramener un joueur qui ne joue pas dans son club ou qui évolue dans les divisions inférieures. Je préconise la multiplication des stages pour les joueurs locaux qui ne doivent être libérés pour leurs clubs que 48 heures avant les matches du championnat. C'est ça la solution et non pas la naturalisation. Un joueur comme Zaoui évolue sans complexe aucun en sélection. Donc, inutile de marginaliser nos talents.»

Medouar : «La naturalisation serait un aveu d'échec»
«Si on recourt à la naturalisation, non seulement ça ne règlerait pas le problème, mais ce serait un aveu d'échec et de faillite de notre football. Certes, si nous prenons la France comme exemple, 90 % de ses joueurs ne sont pas des Français de souche, mais n'empêche qu'elle est le leader en matière de formation. C'est ce que nous devons faire : la formation. Je n'entends pas par là construire un hôtel ou un restaurant pour les jeunes joueurs, mais mettre à la disposition d'un club 6 terrains d'entraînement au minimum qu'il aura à gérer. Les résultats ne seront pas immédiats, mais apparaîtront après 4 ou 5 ans au moins.»
Zaoui «Donner de la joie aux Algériens nous fait pleurer, alors que l'étranger ne connaît pas la valeur du drapeau»
«Je suis certain qu'au moment où le drapeau national est hissé, le joueur étranger ne ressentirait pas ce que ressent l'Algérien pour la simple raison qu'il ignore qu'un million et demi de martyrs sont morts pour ce pays. Lorsque nous gagnons ou nous réalisons une performance, nous avons les larmes aux yeux à la simple pensée que nous avons procuré de la joie à nos compatriotes. Quant au joueur étranger, il pourrait pleurer, mais seulement pour l'argent et rien d'autre.»
Zenir : «Naturaliser Ronaldo, oui, mais Santos, non !»
«Naturaliser des footballeurs étrangers ? Encore faut-il qu'ils acceptent de jouer pour l'Algérie car je suis intimement convaincu qu'un Brésilien n'acceptera jamais de défendre nos couleurs. Lorsqu'un joueur est de haut niveau, il préfère jouer pour la sélection de son pays plutôt que de jouer pour l'Algérie. Si un joueur comme Ronaldo voudrait défendre les couleurs nationales, ce serait de la folie de le refuser, mais que ce soit un joueur tout ce qu'il y a de plus ordinaire, je le refuse catégoriquement. Si le joueur ciblé n'a pas les qualités du très haut niveau, ce n'est pas la peine de le ramener. Pour prendre l'exemple de la Tunisie, je ne crois pas qu'un joueur comme Santos soit d'un haut niveau.»
Kamel Bouakkaz (acteur) «Les couleurs algériennes, c'est sacré !»
«Recourir à la naturalisation voudrait dire que la sélection algérienne est à vendre. Aurons-nous le sentiment d'être Algériens si nous gagnons la Coupe d'Afrique avec des joueurs étrangers ? Le joueur d'origine étrangère jouera-t-il pour les couleurs nationales ou bien pour l'argent ? Je me rappelle qu'à une certaine époque, des internationaux algériens jouaient gratis. L'étranger accepterait-il d'en faire de même ? Lorsque Noureddine Morceli, Hassiba Boulmerka et Benida Merrah avaient remporté des médailles d'or aux jeux Olympiques, le dénominateur commun du peuple algérien était le sentiment de fierté, mais je ne crois pas qu'il en serait de même s'il s'était agi d'un(e) Algérien(ne) d'origine kényane. Je suis favorable à ramener des joueurs étrangers dans nos clubs pour peut-être hisser le niveau des compétitions, mais qu'ils jouent pour l'Algérie, non et mille fois non car les couleurs algériennes, c'est sacré !»

Blatter redoute la prolifération du phénomène
Le président de la Fédération internationale de football, Joseph Sepp Blatter, a mis en garde, lors de la conférence de presse ayant précédé le tirage au sort des éliminatoires du Mondial-2010, contre la prolifération de joueurs d'origine brésilienne dans les sélections durant les phases finales de la Coupe du monde si on ne mettait pas un terme à la naturalisation à tour de bras des Brésiliens. «Si nous ne faisons pas attention aux envahisseurs venus du Brésil, nous rencontrerons des problèmes durant les Coupes du monde de 2014 et 2018», avait-il déclaré. «Sur les 32 pays qualifiés, il y aura différentes nationalités, mais il y aura des équipes pleines de joueurs d'origine brésilienne. (...) Il y a 60 millions de footballeurs au Brésil, mais il n'y a que 11 places à prendre dans l'équipe nationale brésilienne.»
Platini pour le nationalisme
Le président de l'Union européenne de football (UEFA), Michel Platini, a ouvertement critiqué la naturalisation de joueurs étrangers. «Je pense qu'il faut préserver l'unité nationale des sélections. Il est préférable pour un pays de jouer avec les joueurs autochtones plutôt que d'acheter des joueurs étrangers pour le représenter car ce serait anormal», a-t-il déclaré dans une conférence de presse à Mascate (Oman). Platini a toujours été un fervent défenseur des sélections nationales et de leurs compétitions, n'hésitant pas, pour ce faire, à affronter la résistance des clubs.


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