Des cinq pays participant au Mondial 2006 en Allemagne, qui débute demain, seule la Tunisie avait connu la sensation du plus grand événement planétaire de football. C'est dire que la mission des représentants africains sera très ardue en ce sens où il auront non seulement à confirmer le bouleversement établi dans le continent, mais aussi de le représenter dignement. L'allusion faite pour les pays dont c'est la première participation, à savoir l'Angola, le Ghana, le Togo et la Côte d'Ivoire. Cette dernière, emmenée par l'attaquant de Chelsea, Didier Drogba, aura des atouts à faire valoir et peut créer la surprise comme l'ont fait quatre ans plus tôt les Sénégalais avec leur qualification en quarts de finale. Le capitaine des Eléphants se montre même très confiant et affirme dans une interview accordée à un journal allemand que son équipe peut atteindre la finale. Un sentiment arrogant, voire démesuré eu égard à la difficulté de la tâche dans un groupe qui comporte deux grosses cylindrées et favoris que sont l'Argentine et les Pays-Bas, en plus de la Serbie Monténégro qui rêve, elle aussi, de faire du chemin dans ce tournoi. Mais les Ivoiriens ont bien raison, eux aussi, de rêver. Avec la présence de joueurs talentueux à l'image de Jacques Tizie, Kolo Touré, Bakary Kone et Eboué, qui évoluent dans différents championnats européens, la Côte d'Ivoire possède un effectif riche et suffisamment expérimenté (dont la plupart évoluent dans les meilleurs championnats européens) à même de bousculer la hiérarchie et créer la surprise. L'esprit de groupe que tente de leur inculquer Didier Drogba sera l'autre atout majeur de l'équipe ivoirienne pour espérer refaire le coup du Cameroun (1990) lors du premier match du groupe (C) contre l'Argentine samedi. La Tunisie en revanche, malgré son expérience et sa 4e participation se montre moins gourmand et souhaite passer juste au deuxième tour pour la première fois de leur histoire. Les huitièmes de finale que seuls le Maroc (1986), le Cameroun (1990), le Nigeria (1994) et le Sénégal (2002) ont réussi à atteindre. Tombés dans un groupe relativement équilibré, avec l'Espagne, l'Ukraine et l'Arabie Saoudite, les Aigles de Carthage disposent d'une chance inouïe pour atteindre leur objectif. Il faut pour cela réussir son entame face au seul représentant arabe du continent asiatique, l'Arabie Saoudite. « Notre match contre les Saoudiens sera la clé de la qualification pour le 2e tour », a indiqué Adel Chadli. Le sélectionneur français Roger Lemerre a déclaré de son côté que « les deux premiers matches du groupe seront décisifs. Après cette journée, on saura où chacun se situe et ce qu'il faudra faire », avant d'ajouter que « tout le pays rêve de se qualifier une fois dans son histoire pour les huitièmes de finale du Mondial. C'est aussi mon rêve ». Le Togo quant à lui veut honorer sa première participation. Nouveau football, nouvelles figures Les joueurs on pu régler le problème de prime avec la Fédération afin d'éviter l'humiliation de la CAN 2006 en Egypte où l'équipe est sortie sans gloire. L'évènement n'est pas le même pour les Eperviers qui, le fait d'affronter la France et la Suisse, constituent pour eux une source de motivation. Lors du tirage au sort, à l'annonce de ses adversaires, tout le Togo s'est réjouit d'affronter son ancien pays colonisateur, la France. Même sentiment chez l'Angola qui veut laisser une forte impression dans un groupe où figurent le Portugal, l'Iran et le Mexique. Les Palancas Negras qui se sont qualifiés au dépens des Nigériens n'ont pas convaincu durant la phase finale de la CAN 2006, ni même durant les matches de préparation avec notamment une défaite contre l'Argentine (2-0). Les Ghanéens, malgré leur football chatoyant et leur domination sur le continent pendant des années, il a fallu attendre jusqu'à cette 18e édition pour arracher enfin une place parmi la crème du football mondial. Emmenés par le capitaine Appiah et le milieu de terrain de Chelsea, Essien, les Black Stars disposent de grandes atouts à faire valoir. Les résultats enregistrés durant les matches amicaux face à la Jamaïque (4-1) et le match nul contre la Turquie (1-1), laissent croire que les Ghanéens peuvent triompher dans un groupe qui pratique un football très technique avec l'Italie, les USA et la Tchéquie.