«Yahia pourrait jouer contre l'Angola» «Le cas Lemmouchia est clos» Le sélectionneur national, Rabah Saâdane, visiblement très remonté par les sévères critiques lancées par-ci par-là, après la débâcle concédée face au Malawi dimanche dernier, est revenu hier matin lors de l'émission «Football magazine» de radio Chaîne III sur la déroute de son équipe et l'acharnement qui s'en est suivie. Selon lui, certains de ses confrères et quelques titres de presse font tout pour casser et déstabiliser l'équipe. Contrairement à ses habitudes, Saâdane donnait l'air hier d'être très en colère, voir dégoûté par tout ce qui a été dit sur sa personne. D'ailleurs, il n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger certains journalistes et techniciens qui n'attendent, dira-t-il, qu'un revers de l'EN pour afficher leur haine et leur rancœur. La victoire arrachée par les coéquipiers de Karim Ziani est venue à point nommé pour faire taire ces déstabilisateurs tout en permettant au sélectionneur de retrouver un peu de sérénité et, surtout, de tranquillité avant la prochaine et dernière rencontre de ce groupe A face à l'Angola qui s'annonce difficile et décisive pour la qualification au prochain tour. Pour couper court aux rumeurs faisant état d'une probable démission après la CAN, cheikh Saâdane a déclaré, une fois de plus, qu'il n'envisageait en aucun cas céder sa place ni même démissionner de son poste. Clair, net et précis ! «Cette victoire enregistrée devant le Mali est une réponse à tous ceux qui ont douté de nous en nous critiquant sévèrement, après notre défaite face au Malawi. Certains espéraient même qu'on perde face au Mali, pour me tirer dessus et m'évincer de mon poste. C'est vraiment désolant. Je tiens à affirmer que je ne compte en aucun cas démissionner de mon poste ni maintenant ni après la CAN. Je compte terminer mon travail jusqu'au bout, soit jusqu'à la Coupe du monde 2010.» «Il y en a qui sont des traîtres» «J'ai constaté que notre première défaite face au Malawi a dévoilé certaines choses. Je me demande où étaient tous ces gens qui n'arrêtent pas de nous critiquer, lorsque la sélection nationale était perdue et que personne ne s'intéressait à elle ? Certains entraîneurs, que je qualifierai plutôt de pseudo-techniciens, s'essayent à nous donner des leçons et ne font que dans la critique, de même pour certains journalistes. Je suis arrivé à un point où je me dis que certains sont tout simplement des traîtres.» Sans commentaire ! «Il nous était impossible de gagner face au Malawi» Le sélectionneur national a tenu à revenir sur les conditions de jeu qui ont caractérisé la première rencontre face au Malawi. Pour lui, la défaite était inévitable ce jour-là. «Vous savez, quand vous jouez un match à 14h45, au moment où la température atteint les 35 degrés avec un fort taux l'humidité, les chances de voir l'équipe faire un bon match et gagner sont infimes, pour ne pas dire nulles. Il n'y a aucun joueur qui peut supporter ces conditions-là. Ajouter à cela le stade dans lequel on a joué ce match n'est pas du tout aéré. C'est comme une cocotte minute. On étouffait dedans. Tout ça pour dire que ce n'est pas la volonté qui manquait ce jour-là aux joueurs. Au contraire, ils voulaient absolument gagner, mais ils ne pouvaient pas.» «J'ai été réaliste dès le départ» «Lorsque je disais avant cette CAN que notre équipe n'était pas aussi forte que ne le pensaient certains et qu'il lui manquait un fond de jeu, on n'a pas hésité à me blâmer. Certains sont allés jusqu'à dire que je racontais n'importe quoi. Vous savez, ce ne sera pas une grande catastrophe si on venait à se faire éliminer dès le 1er tour. Le Cameroun, qui avait fait sensation lors du Mondial 1990, a été éliminé dès le 1er tour de la CAN de la même année.» «Je choisis le schéma tactique en fonction de l'adversaire» Au sujet du changement tactique qu'il a mis en place face au Mali, Saâdane nous dira : «Pour moi, aucun match ne ressemble à un autre. Avant chaque rencontre, je mets en place 2 variantes tactiques et c'est en fonction de l'adversaire que je choisis la plus adéquate. Pour le match face au Mali, j'ai vu que ce dernier était très dangereux sur les côtés et c'est pour cela que j'ai insisté auprès de mes joueurs pour qu'ils bloquent surtout les couloirs. J'ai opté pour le 4-3-3 qui s'est révélé concluant.» «Je sais qu'en Algérie, on n'aime pas Saïfi, mais moi je compte sur lui» «Concernant mon choix de titulariser Saïfi face au Malawi, je dirai tout simplement qu'au vu de ce qu'il a montré aux entraînements avant cette rencontre, Rafik méritait de débuter en tant que titulaire. Au départ, je l'avais mis remplaçant, mais par la suite, je me suis ravisé et je l'ai incorporé d'entrée. Etant donné qu'il évolue dans un championnat où il fait très chaud, j'ai pensé que Saïfi pouvait mieux tenir le coup. Malheureusement, cela n'a pas été le cas. Je tiens aussi à dire que ce n'est pas lui qui m'a imposé de l'aligner d'entrée, c'est moi seul qui ai pris cette décision. Je sais qu'en Algérie, on ne l'aime pas. Mais moi, je compte sur lui.» «Yahia pourrait jouer face à l'Angola, mais je préfère rester prudent» «Comme tout le monde le sait, Anthar Yahia traine une blessure depuis quelques semaines maintenant. A présent, il est complètement rétabli et pourrait éventuellement reprendre sa place. Il est bien dans sa tête et il commence à retrouver peu à peu sa forme physique. Je préfère rester tout de même prudent.» «La blessure de Meghni est très délicate» Pour ce qui est de la blessure du milieu de terrain de la Lazio de Rome, Mourad Meghni, l'entraîneur national avouera que celle-ci est très délicate et affirme que le joueur devra faire très attention pour ne pas aggraver son cas. «Pour ce qui est de Meghni, je peux vous dire qu'il souffre d'une blessure très délicate. Il peut jouer, mais on préfère ne prendre aucun risque avec lui. Maintenant si on constate que d'ici au match face à l'Angola il ne ressent plus de douleurs, on pourra dès lors l'incorporer.» «On jouera pour la gagne face à l'Angola» Pour la rencontre de ce lundi face à l'Angola, Saâdane dira : «Après notre victoire face au Mali, on aura à jouer un autre match très difficile face à l'Angola ce lundi. Cette rencontre s'annonce décisive et on doit sortir le grand jeu pour espérer remporter les trois points. On jouera à fond sans se soucier de l'autre match du groupe.» «Je ne pense pas que le Mali pourrait battre le Malawi» «Quand je dis qu'il faudra jouer à fond face à l'Angola et ne penser qu'à la victoire, c'est parce que je doute fort que le Mali puisse remporter son match face au Malawi. Donc si on veut vraiment passer ce 1er tour, on ne doit pas penser au match nul, mais à la victoire, même si je sais que battre l'Angola ne sera pas une mission aisée, étant donné qu'il est le pays organisateur.» «Pour moi, le dossier Lemmouchia est clos» Interrogé sur le cas du joueur Lemmouchia qui a quitté précipitamment le groupe en rejoignant son domicile en France, la veille du match face au Mali, le coach national a tenu à démentir l'information rapportée par la presse nationale, faisant état d'un prétendu accrochage entre lui et le sociétaire de l'Entente de Sétif. «Pour ce qui est du cas Lemmouchia, je tiens à dire qu'il n'y a jamais eu lieu d'altercation entre lui et moi. Le joueur n'était pas bien dans sa tête et m'a informé de son souhait de rentrer chez lui. J'ai appelé le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, pour l'en informer. On a pris la décision de le libérer d'un commun accord. Pour moi, le dossier Lemmouchia est clos.» «Je maintiendrai le huis clos contre ceux qui n'aiment pas l'Algérie» Malgré la victoire enregistrée face au Mali, Saâdane ne compte pas changer de position. Huis clos maintenu et aucun journaliste ne pourra s'approcher des joueurs, sauf ceux qui aiment l'Algérie. «Les gens sont méchants et ne méritent pas notre sympathie. Certains méritent même qu'on leur rentre dedans et les remettre à leur place. Tant qu'on œuvre pour déstabiliser l'EN, je ne lèverai pas le huis clos aux entraînements, sauf peut-être pour ceux qui aiment vraiment l'Algérie.» «Belhadj et Chaouchi souffrent de petits bobos» «La mauvaise pelouse sur laquelle on a joué face au Mali nous a causé quelques dégâts, puisque Belhadj et Chaouchi souffrent de petits bobos. On leur fera passer des radios pour bien déterminer leurs blessures et éviter toute mauvaise surprise.» «L'ambiance entre les joueurs est parfaite» Pour conclure, Rabah Saâdane dira que l'ambiance au sein du groupe, et contrairement à ce qui se dit, est parfaite et les joueurs ne se plaignent de rien. «Pour le moment, tout ce passe bien et l'ambiance au sein du groupe est très conviviale. Beaucoup de choses ont été dites et je peux vous assurer que rien de cela n'est vrai. On a même dit qu'Ousserir aurait eu une altercation avec Chaouchi. C'est der la pure imagination, sachant qu'Ousserir a été rappelé à la dernière minute et ne faisait pas partie du groupe au départ. Qu'on arrête de dire n'importe quoi», a conclu Rabah Saâdane. Saïd Fellak