«Nous n'avons pas pour habitude de regarder les autres équipes.» Devant les mesures de sécurité draconiennes dont les sélections africaines du groupe A sont entourées à Cabinda, il est quasiment impossible de rencontrer les joueurs, sinon lors des conférences de presse d'avant-match et d'après-match. L'Ivoirien Didier Drogba, sans doute le plus demandé par les représentants des médias, ne s'est exprimé qu'après les deux matches joués par son équipe contre le Burkina-Faso et le Ghana, lors de la conférence d'après-match, en sa qualité de capitaine d'équipe, et dans la zone mixte. C'est en combinant entre ces deux lieux que nous avons pu recueillir des déclarations du joueur qui a posé une seule condition : qu'on ne lui parle pas des autres groupes. * Vous vous êtes bien ressaisis, après un semi-échec face au Burkina-Faso en battant le Ghana… Effectivement, nous avons été à la hauteur face au Ghana en défendant bien et en produisant un bon football face à un adversaire de qualité. Nous avons fait preuve d'efficacité devant le but, chose qui nous avait fait défaut face aux Burkinabés. Cette victoire nous fait du bien, car elle nous permet de retrouver notre football et de nous qualifier pour les quarts de finale. * Avez-vous ressenti une pression avant le match ? Oui, car quand on est prétendant au titre et qu'on n'arrive pas à gagner le premier match, il y a forcément une pression. Nous avons su gérer tout cela et gagner le match. Là, nous sommes soulagés. Nous continuerons notre parcours avec le même état d'esprit. * Vous avez joué à dix durant presque toute la deuxième mi-temps. A quel moment du match avez-vous senti que c'était dans la poche pour vous ? Après avoir inscrit le deuxième but. Cependant, même à 2-0, nous sentions le danger car les Ghanéens attaquaient beaucoup. La rentrée des remplaçants nous a fait beaucoup de bien, car ils étaient frais et ont contribué à la conservation du ballon. Cela nous a même permis d'inscrire un troisième but. * Nous avons remarqué que vous n'étiez pas très à l'aise sur le terrain, comme si la pelouse ne vous convenait pas… Nous avons joué dans un beau stade et devant un public magnifique et chaleureux, mais la pelouse n'était pas terrible. Elle est lourde, ce qui fait que le jeu s'en trouve ralenti. Pour les grands gabarits comme moi, c'est un handicap, surtout lorsqu'il faut reprendre instantanément sur des centres en retrait. Cependant, nous devons nous contenter de ce qu'il y a. En tout cas, si le terrain est mauvais, c'est pour les deux équipes, mais la nôtre est plus pénalisée, du fait que nous avons des joueurs portés sur le jeu technique et rapide. * Les sélections basées à Luanda, dont celle d'Algérie, se plaignent aussi de la mauvaise qualité de la pelouse sur laquelle ils évoluent. Entre rester à Cabinda pour jouer votre quart de finale sur un terrain que vous trouvez mauvais, mais que vous connaissez déjà, et aller jouer à Luanda sur un terrain qu'on dit également mauvais, que préférez-vous ? Je pense qu'il est préférable que nous restions ici à Cabinda où nous avons quand même quelques repères. C'est toujours difficile de changer ses habitudes et c'est pour cela que le plus indiqué serait de rester ici à Cabinda. * Pensez-vous avoir montré votre meilleur visage contre le Ghana ? Non, je ne le crois pas. Nous pouvons jouer encore mieux et être plus forts. Nous espérons être meilleurs au fil des matches. * Entre l'Algérie, le Mali et l'Angola, qui constituent les favoris de la poule A, lequel préférez-vous affronter en quarts de finale ? Je n'ai aucune préférence. Nous n'avons pas pour habitude de regarder les autres équipes. Nous préférons nous concentrer sur notre jeu. Que ce soit l'Algérie, le Mali ou l'Angola, cela m'est égal. Le plus important est que c'est la Côte d'Ivoire qui doit gagner. * L'Algérie a bien réagi en gagnant son deuxième match et il en a été de même pour la Côte d'Ivoire. Cette bonne réception des Mondialistes est-elle positive pour le niveau de la CAN ? Oui, c'est une bonne chose pour la CAN. A chaque fois que la Côte d'Ivoire gagne, c'est bon pour la CAN (rire). Entretien réalisé par Farid Aït Saâda