«L'Algérie forme un excellent groupe» L'ancien entraîneur du Paris Saint-Germain, Paul Le Guen, revient sur la défaite de ses Lions indomptables face au Gabon et promet un sursaut d'orgueil contre la Zambie. Le technicien français se dit surpris aussi par la réaction de l'Algérie face aux stars maliennes. * Vous êtes dans une situation délicate suite à la défaite face au Gabon. Qu'avez-vous dit aux joueurs pour les inciter à se ressaisir ? Je leur ai bien sûr parlé durant la séance de la reprise et je leur ai demandé de ne pas trop s'en faire après ce qui n'est qu'un faux pas, tout en leur rappelant que notre excellent parcours durant les éliminatoires ne saurait en aucun cas être remis en cause par ce premier match qui n'est qu'un simple accident de parcours. Certes, notre prestation a été juste moyenne, mais il faut dire aussi que nous sommes tombés sur un bon gardien de but. Il faut corriger certaines lacunes et ne pas baisser les bras, car nous avons de sérieux arguments pour rebondir dans ce tournoi. * Contrairement à vous, on a vu Eto'o beaucoup trop détendu… Non, il garde confiance. Nous avons des rôles différents. Moi, je suis l'entraîneur, lui c'est le capitaine. J'ai beaucoup de responsabilités en matière de stratégie et de choix de joueurs à assumer par rapport à lui. On a des caractères différents, un point c'est tout. Il n'y a rien de choquant dans l'attitude d'Eto'o. * Comment faites-vous pour gérer autant de stars ? Ça se gère bien. Le seul point noir est que l'hôtel est partagé avec l'adversaire. Il est devenu compliqué de mettre de l'ordre, car il est difficile de contrôler les joueurs dans l'hôtel ainsi que les journalistes qui viennent chez nous. Mais on va y arriver * Par rapport au premier match, pensez-vous qu'il est possible de remonter la pente (Ndlr : entretien réalisé avant le match face à la Zambie) ? C'est possible, mais ce ne sera pas facile face à la Zambie qui est une équipe très organisée. Elle l'a si bien montré durant le premier match face à la Tunisie. Elle a de sérieux arguments avec un entraîneur français qui connaît bien son métier. Quant à nous, je dirai qu'on doit gagner ce match pour espérer la qualification. * Vous êtes dans un groupe où il y deux autres entraîneurs français. C'est pratiquement la même mentalité au niveau du jeu, non ? Oui, ça ce n'est pas nouveau pour l'Afrique qui est habituée au système de jeu français. * Par exemple, qu'est-ce que vous avez dit à Giresse à la fin du match ? On a échangé quelques banalités avant le début de la partie. On est adversaires, on ne peut pas faire de grandes confidences, car on est concentrés sur notre travail. En fin de match, on a échangé quelques mots, je l'ai félicité car quand même son équipe a fait un bon match. Elle su être opportuniste. * Est-ce qu'il vous a chambré après cet échec pour le moins inattendu ? Non, pas du tout, ce n'est pas notre nature. * Mais Renard risque de le faire s'il vous bat, non ? Non, je ne le crois pas. * Pourquoi avoir choisi l'Afrique, alors que vous étiez annoncé un peu partout ? J'avais envie de réaliser une nouvelle expérience, après celle de Glasgow. L'Afrique est une formidable expérience pour moi. Je suis content d'être là et je ne le regrette pas du tout. * Vous êtes donc le nouveau sorcier blanc ? Du tout. La preuve est qu'on a perdu. Je suis ici pour réaliser le travail qu'on attend de moi chez les Lions indomptables et je vais le continuer. * Vous sentez-vous déjà lion ou pas encore ? Ça va prendre un peu de temps, mais je me sens très fier de m'occuper des Lions. * Juste un mot sur les deux premiers matches de l'Algérie ? Je pense que les Algériens n'ont pas eu beaucoup de chances lors de leur premier match. Ils étaient malheureux, car le Malawi était très opportuniste. Contre le Mali, l'Algérie était très costaude, car c'est ce qu'il fallait avec des joueurs puissants comme Diarra et Keïta, pour ne citer que ceux-là. C'est une vraie performance que l'Algérie a réalisée contre le Mali. * Ne croyez-vous pas que c'est à cause de la chaleur et l'humidité que l'Algérie a perdu contre le Malawi ? Ça peut jouer, mais l'essentiel est que l'Algérie a eu une bonne réaction d'orgueil par la suite. Maintenant, elle est bien placée pour se qualifier. * Connaissez-vous quelques joueurs algériens en particulier ? Oui, je les connais pratiquement tous, à l'image de Bougherra, Bezzaz et j'en passe. Je suis leur parcours. Ils forment un bon groupe et je leur souhaite bonne chance. * Seriez-vous tenté par la perspective d'entraîner l'Equipe nationale algérienne ? Volontiers, mais il faudrait qu'eux aussi soient intéressés. Entretien réalisé par Nacym Djender