«Je me demande pourquoi les Egyptiens ont peur de voir nos supporters faire le déplacement en Angola.» * C'est un match fou avec une qualification historique, n'est-ce pas ? Effectivement, ce fut un match fou auquel nous avons assisté avant-hier. Personne ne s'attendait à un tel scénario. Ce n'est pas tous les jours qu'on assiste à des matchs pareils. Ce genre de match restera à coup sûr dans les annales du football algérien. Cette qualification a été arrachée comme des grands et peu d'équipes peuvent faire autant. Je suis très heureux pour les Verts et fier de commenter ces moments de bonheur. * Comment avez vous suivi les péripéties de ce match ? Je pense que les joueurs algériens ont montré qu'ils méritaient qu'on leur fasse confiance. Ils ont prouvé qu'ils sont des hommes très attachés à leur pays. Ils veulent procurer le bonheur au peuple algérien le plus longtemps possible. Ce match a été difficile marqué par un engagement physique des deux côtés. On a éprouvé beaucoup de difficultés à entrer dans le match. Mais on a repris nos esprits, au fil des minutes. On a eu, par la suite, le contrôle du match. C'est la marque des grands joueurs et des grandes équipes. Le résultat final a été logique. J'estime que l'Algérie pouvait gagner dans le temps réglementaire. Maintenant ce qui compte, c'est cette belle qualification. * Ne pensez-vous pas que la valeur de l'adversaire a donné un goût particulier à cette qualification ? Je l'ai déjà dit auparavant, à savoir que les Algériens ont à chaque fois déclaré : «Donnez-nous un adversaire de taille et on montrera de quoi nous sommes capables». C'est d'ailleurs notre point fort. On sait élever notre niveau de jeu, quel que soit l'adversaire que nous affrontons. Personne n'imaginait qu'on allait jouer de cette façon face à une sélection ivoirienne qui renferme dans ses rangs les meilleurs joueurs de grands clubs européens. Il est vrai que je m'attendais à voir les Algériens présenter un visage séduisant et réaliser un grand match, mais je n'ai jamais imaginé les voir dominer la Côte d'Ivoire de bout en bout. Statistiquement parlant, nous nous sommes créé une quinzaine d'occasions contre cinq seulement pour les Ivoiriens qui ont reconnu notre suprématie. * On a remarqué que vous aviez perdu espoir, à la suite du second but de la Côte d'Ivoire. N'avez-vous certainement pas imaginé voir l'Algérie égaliser ? Non, je n'avais pas perdu espoir. Mais je dois reconnaître que je ne m'attendais pas à voir l'Equipe nationale revenir au score dans les ultimes instants du match. C'était vraiment inimaginable. Mais après ce but, j'étais convaincu que la qualification n'allait pas nous échapper, même si on devait jouer vingt autres matches. Raouraoua et Saâdane avaient dit aux joueurs de se faire plaisir sur le terrain. Et c'est là que j'ai compris leur message. D'ailleurs, moi-même j'ai eu beaucoup de plaisir à commenter ce match. * Dans votre commentaire, vous avez demandé au président de la République de refaire le coup d'Oum Dorman en envoyant les supporters en Angola. Pourquoi ? Pour la simple raison que la présence des supporters algériens motivera davantage les joueurs pour aller le plus loin possible dans cette CAN. Imaginez nos joueurs poussés encore plus par leurs supporters. Mon souhait est celui de n'importe quel Algérien qui aime voir son pays gagner. Je profite de cette occasion pour réitérer mon vœu de voir le président envoyer les supporters en Angola. Personnellement, j'irai là-bas demain pour commenter le match des demi-finales. * La presse égyptienne, qui a mal interprété vos propos, vous a critiqué. Qu'en dites-vous ? Je n'ai rien à dire, car on veut juste créer une polémique pour faire du sensationnel. Ce que j'ai dit était aussi le vœu des joueurs avec qui j'ai discuté avant le match. Je me demande pourquoi les Egyptiens ont peur de voir nos supporters faire le déplacement en Angola. * Vous avez discuté hier avec Shoubeïr et vous avez évoqué la probable très attendue confrontation Algérie-Egypte. Que lui avez-vous dit ? Je lui ai dit seulement que j'étais heureux qu'un pays arabe soit sûr d'animer la finale de la CAN et qu'il aura 50% de chances de gagner ce trophée. C'est une bonne chose pour le monde arabe. Je lui ai dit que cette confrontation va prouver que nous méritions bien d'aller au Mondial. * Comment voyez-vous cette rencontre, au cas où Algériens et Egyptiens se croisaient de nouveau ? Ce sera un match très disputé. Le plus important est qu'on soit dans notre jour. Je sais qu'on va gagner et passer en finale. Ce sera l'occasion de prouver à tout le monde que c'est nous qui méritons d'aller au Mondial. Maintenant, les joueurs doivent bien récupérer, après avoir tout donné face à la Côte d'Ivoire. Entretien réalisé par Y. Koudri