«Un entraîneur français m'a dit : «Maintenant, je comprends pourquoi les Egyptiens ont remporté les deux dernières CAN'» L'entraîneur Rabah Saâdane s'est exprimé, hier, sur les ondes de la Chaîne I et III de la Radio nationale où il est revenu sur l'élimination en demi-finales de l'Algérie face à l'Egypte. Il dira d'emblée qu'il faut mettre ce match aux oubliettes, car les Verts n'ont pas perdu sur le terrain, mais le scénario a été bien préparé à l'avance d'autant plus que les Egyptiens n'ont pas fait grand-chose avant l'expulsion de certains de nos joueurs. «L'arbitre Codjia nous a ruinés et ne nous a laissé aucune chance de résister. C'est malheureux, car nous avons perdu d'une manière illégale. Mais c'est ça l'Afrique qui ne se développera jamais. Je crois que le scénario de la rencontre a été préparé à l'avance, l'arbitre a ciblé Halliche et a usé de tous les moyens pour renverser la balance en faveur des Egyptiens. Ces derniers nous craignaient au départ, ils ne voulaient pas prendre le risque d'attaquer, ils se contentaient de contrer nos joueurs. Mais l'expulsion de Halliche et le penalty qu'il leur a offert les a libérés. Même à dix, ils n'ont pas réussi à nous dominer, mais l'expulsion de Belhadj a achevé le match», a-t-il dit. «Un entraîneur français m'a dit : «Maintenant, je comprends pourquoi les Egyptiens ont remporté les deux dernières CAN'» «Il est impossible de travailler dans des conditions pareilles. Ce qui nous est arrivé est anormal. C'est un travail de coulisses, le siège de la CAF se trouve au Caire et les Egyptiens font tout ce qu'il leur plaît. Il faut prendre des mesures coercitives pour mettre un terme à de telles mascarades. J'ai rencontré un entraîneur français à la fin du match et il m'a dit : «Maintenant, je compreds pourquoi l'Egypte a remporté la CAN deux fois consécutives.» «Les présidents de club connaissent bien Codjia» Pour l'arbitre béninois Coffi Codjia, Rabah Saâdane dira qu'il le connaît bien et qu'il s'attendait à tous les scénarios, dès lors qu'il a été désigné pour officier ce match. «Coffi Codjia est connu en Afrique, et tout le monde le connaît et sait qu'il s'achète facilement. On s'attendait à un tel scénario, allez demander aux présidents de club algériens et ils vous diront de quoi il est capable.» «On n'a pas bien récupéré physiquement du match de la Côte d'Ivoire» «Sur le plan physique, on n'était pas au top. En plus des difficultés de terminer le match avec huit éléments, on n'a pas bien récupéré de la rencontre de la Côte d'Ivoire durant laquelle on a joué 120 minutes sur un rythme très élevé. Il nous était donc impossible de montrer le même visage contre l'Egypte. Il n'y avait pas la même vivacité qui a fait la différence contre les Eléphants. Cela dit, je suis satisfait du rendement des joueurs qui ont relevé le défi et ont essayé de revenir dans le match, en dépit des difficultés physiques et de se retrouver en infériorité numérique. Ziani, par exemple, ne s'est pas entraîné lors des deux jours qui ont précédé le match, mais il a tenu à aller jusqu'au bout et faire de son mieux.» «Les longs déplacements ont eu raison de nous» «Il y a aussi des paramètres qui ont épuisé les joueurs, comme les déplacements qu'on a effectués ces derniers temps. On a joué dans différentes régions et on a parcouru des milliers de kilomètres dans un laps de temps très court. Les joueurs ont été épuisés, mais je n'irai pas jusqu'à dire que c'est la raison de la défaite contre l'Egypte, puisqu'ils ont toujours su comment se surpasser.» «Belhadj a présenté ses excuses, Chaouchi méritait l'expulsion en première mi-temps» «J'ai accordé un peu de temps aux joueurs pour se reposer et par la suite je leur ai parlé. Nadir Belhadj a présenté ses excuses et m'a dit qu'il n'a pas compris comment il a perdu son sang-froid. Concernant Chaouchi, je lui ai parlé et je lui ai dit qu'il méritait l'expulsion en première mi-temps, et qu'il ne fallait pas qu'il se comporte de la sorte dans une compétition de ce niveau. Je lui ai dit qu'on n'était pas en Algérie et qu'il ne s'agissait pas d'un tournoi local et qu'il faillait se comporter en professionnel et qu'il devait se maîtriser.» «On n'a pas su gérer le match comme face au Rwanda» «On ne savait pas comment maîtriser nos nerfs. Je suis en train de penser actuellement au scénario de la rencontre du Rwanda à Blida lors de laquelle on a fait preuve de professionnalisme, en dépit de tout ce qu'a fait l'arbitre dans le but de nous provoquer. Mais contre l'Egypte, on n'a pas su se maîtriser. Autrement, on aurait pu changer à la physionomie du match.» «La troisième place est notre objectif actuellement» «Actuellement, on pense au prochain match que nous devons gagner coûte que coûte, car on mérite la troisième place au minimum. C'est l'objectif aussi des joueurs qui veulent se rattraper, après avoir perdu la qualification en finale. Je suis en train de réfléchir à l'effectif que je vais aligner d'autant plus que plusieurs joueurs manqueront à l'appel. Je pense donner la chance à ceux qui n'ont pas encore joué.» «On a joué les six matchs qu'on avait prévus» «Je crois que notre objectif a été atteint dans cette CAN, à savoir aller le plus loin possible et jouer le maximum de matchs. On aspirait à améliorer la cohésion et progresser dans notre jeu collectif, et c'est ce que nous avons fait dans ce tournoi. Tout ce que nous avons travaillé au Castellet, nous l'avons pratiqué ici en Angola, et c'est de bon augure. Dieu merci, nous avons honoré l'Algérie et nous n'avons pas déçu notre public.» «On pensera au Mondial juste après le match du Nigeria» «Nous allons tourner la page de la CAN juste après la fin de la rencontre contre le Nigeria. Nous penserons à l'avenir et la préparation du prochain Mondial. On essaiera de corriger nos erreurs et améliorer certains aspects dans l'équipe.» «La sortie du peuple dans la rue nous a beaucoup touchés» «On n'a pas cru que le peuple algérien était sorti dans la rue pour nous exprimer son soutien. Et dès qu'on a appris la nouvelle, les joueurs ont été émus et se sont donné le mot de rendre la pareille à ce public et de faire en sorte de ne pas le décevoir dans les prochains rendez-vous. Franchement, nous n'oublierons jamais le soutien de notre public dans ces circonstances.» «Ziani pourra jouer, Meghni et Yebda pas sûrs » En plus des trois joueurs expulsés lors de la rencontre de l'Egypte, d'autres éléments pourraient faire l'impasse sur le match de classement d'aujourd'hui contre le Nigeria pour cause de blessures. «Yebda souffre de douleurs au niveau du ventre, Meghni souffre aussi de sa blessure au niveau du genou. Nous devons attendre jusqu'à la dernière minute pour nous fixer sur leur participation au non contre le Nigeria. Ziani, par contre, pourra jouer sans problème.» «Personnellement, je n'accepterai plus de jouer contre l'Egypte» «Je crois que tous les titres gagnés par l'Egypte jusque-là doivent être remis en cause, parce que personnellement je ne reconnais pas tous les titres qu'elle a remportés. Tant que le siège de la CAF se trouve toujours au Caire, l'Egypte continuera de bénéficier des avantages, que ce soit sur le plan organisationnel ou au niveau de l'arbitrage. Ce n'est pas normal, ça ne doit pas continuer comme ça. Si on doit croiser l'Egypte à l'avenir dans n'importe quelle compétition, personnellement, je me retirerai à l'avance. On ne jouera plus contre l'Egypte.» Adlane C.