«On sait que les supporters vont venir en force en Angola» Le latéral gauche des Verts, Nadir Belhadj, estime que l'Equipe nationale a réalisé un bel exploit en éliminant la Côte d'Ivoire et que l'objectif primordial est d'atteindre la finale. * Tout d'abord, est-ce que vous vous attendiez à cette belle prestation face à la Côte d'Ivoire ? Sincèrement, on voulait juste assurer la qualification, mais comme la manière a suivi face au favori en force de la CAN, cela ne peut que nous rendre très heureux. Il faut dire que nous n'avons pas volé cette qualification que nous avons méritée face à une solide sélection. On a fourni une grosse prestation. Le score aurait même pu être plus lourd, vu le nombre d'occasions que nous avons ratées. En somme, nous avons réalisé notre meilleur match face à la Côte d'Ivoire. * Où l'équipe est allée chercher cette force après ce mauvais début de match ? On n'est pas bien entrés dans le match à cause de l'état de la pelouse qui nous a empêchés de bien maîtriser le cuir. Mais après on a réussi à prendre les choses en main et imposer notre jeu. On était mieux que l'adversaire sur le plan physique. On était aussi armés d'une volonté farouche face à une équipe qui renferme dans ses rangs de grands joueurs. On a joué sans complexe face à une équipe qui avait pourtant les faveurs du pronostic. * Ne croyez-vous pas que la Côte d'Ivoire a sous-estimé l'Algérie, ce qui explique ce renversement de situation ? Je ne sais pas trop. Il faut le demander aux joueurs de la Côte d'Ivoire. Mais je trouve qu'il était tout à fait normal que la Côte d'Ivoire soit le favori pour passer au dernier carré, du moment qu'on n'a pas participé aux deux dernières éditions, alors que la Côte d'Ivoire animait les premiers rôles. On aime bien avoir ce statut d'outsider. Chose qui nous permet de prouver notre force, et ce, malgré le fait que certains nous ont qualifiés d'équipe faible après notre défaite face au Malawi. * Ne pensez-vous que cette défaite vous a été finalement bénéfique ? C'est sûr ! Ça nous a permis de redoubler d'efforts et de volonté, mais elle ne nous a jamais fait douter. On ne cherchait pas les arguments pour justifier cette défaite et le temps nous a donné raison, car le climat qui régnait ce jour-là était vraiment insupportable. Même vous les journalistes vous ne pouviez respirer dans les tribunes. Le plus curieux dans cette affaire, c'est que l'Algérie est la seule équipe à avoir joué durant ce tournoi à 14h30. * Beaucoup estiment que l'Equipe nationale est le favori pour le sacre final. Commencez-vous à rêver du trophée ? Pourquoi pas ! Après avoir éliminé le grand favori de cette CAN, en lui infligeant une belle leçon de football, on peut dire que désormais personne ne nous arrêtera. Mais en football tout est possible et le joueur doit réviser beaucoup de choses après chaque match. Après avoir décroché une place parmi les quatre premiers, il ne faut pas s'arrêter en si bon chemin. Il faut penser à la consécration mais aussi à bien préparer le Mondial, où on doit nous illustrer. Cette CAN nous a permis de bien préparer la Coupe du monde. * Mais l'appétit est ouvert. Vous allez jouer crânement vos chances pour avoir le trophée 20 ans après, non ? On le souhaite bien. Désormais, tout le monde espère sortir de ce tournoi avec le trophée dans ses bagages. Pour nous, ce ne sera pas du tout facile car de grandes sélections sont toujours en course. Il ne faut pas brûler les étapes, même si on aimerait bien offrir à l'Algérie une deuxième Coupe africaine. * Les Algériens ne se sont pas arrêtés de faire la fête. Est-ce que vous croyez qu'ils seront en nombre pour vous soutenir en demi-finale ? Partager la joie avec nos supporters dans le stade a un goût particulier pour nous, comme c'était le cas à Blida ou à Khartoum. On sait très bien que la cherté de la vie ici en Angola et les prix élevés de la billetterie compliquent le déplacement. Mais je pense que la victoire face à la Côte d'Ivoire a tout fait oublier à nos supporters. * Pour ce prochain match, ne pensez-vous pas que les blessures risquent de fausser vos calculs ? Je pense qu'on ne peut que faire avec. Nous avons quelques jours pour récupérer nos forces et après on verra. Je dirai toutefois qu'à chaque fois les remplaçants arrivent à faire convenablement leur boulot sur le terrain. Bouazza par exemple est rentré au cours du match, il a réalisé une grosse prestation avec un but décisif à la clé. Abdoun a fait de même. Je pense qu'on possède un groupe homogène. Notre force réside dans l'état d'esprit du groupe. * A quoi attribuez-vous le mauvais visage de la Côte d'Ivoire. Cela est-il dû au repos forcé de neuf jours sans compétition ? Contrairement à la Côte d'Ivoire, nous avons bien géré notre période de repos en restant à Luanda. Les Ivoiriens par contre se sentaient emprisonnés dans la cité olympique à Cabinda. On était vraiment dégoûtés en restant seulement 48h dans ce centre qui ne dispose de rien. * Se déplacer encore une fois dans un autre endroit pour jouer n'est pas fatiguant ? On va rester pendant trois jours avant d'aborder ce match des demi-finales. C'est suffisant pour préparer le match qu'on va aborder avec une certaine aisance, mais avec la ferme intention d'arracher la qualification et aller en finale pour gagner le trophée. C'est la première fois que vous disputez une CAN et vous arrivez dans le dernier carré. * On suppose que vous êtes fier de cet exploit ? Bien sûr ! Et je ne compte pas m'arrêter là. Je vais faire de mon mieux pour aller le plus loin possible et gagner ce trophée. Ce sera un joli exploit pour moi qui joue pour la première fois la CAN. Entretien réalisé par Redouane B.