«On jouera notre football habituel avec la même hargne et la même détermination.» * Un match comme celui-là, ça se prépare dans quel état d'esprit ? Hamdoullah, on est tous très motivés et on en veut un peu plus à chaque match. Contre l'Egypte, on ne focalise pas sur l'adversaire. On se dit que la demi-finale est plus importante que l'adversaire. On se doit donc de mettre toutes nos forces dans cette rencontre pour ne pas avoir à le regretter. * Surtout qu'il reste un palier avant la finale de la CAN ! C'est sûr qu'on est tous conscients de ce qui nous attend après. Beaucoup rêvent de jouer ce match à notre place. On se doit donc de faire honneur à notre pays en ne lâchant rien dans ce match. Il ne faudra pas qu'on oublie un seul instant pendant ce match qu'il s'agira de passer en finale da la CAN. Ce n'est pas tout le temps qu'on a la chance d'être si prêts de la finale. Et je peux vous assurer que tous les joueurs sont conscients de ce fait. On veut tous aller au bout après ce qu'on a réalisé. * Hameur, on vous sent de plus en plus en forme dans cette CAN. C'est le travail au Castellet qui vous a bonifié ainsi ? Oui, c'est vrai que depuis le Castellet je me donne à fond pendant les entraînements. Et lorsqu'on bosse aussi dure, ça finit toujours par payer, Hamdoullah. C'est bien pour moi et pour toute l'équipe. Je pense que c'est cette solidarité qui nous fait tous avancer. * Vous vous sentez en pleine confiance après votre beau but contre la Côte d'Ivoire ? C'est sûr que je me sens de mieux en mieux dans cette équipe. Ça se passe très bien pour moi tant en équipe nationale que dans mon club. Mes deux entraîneurs me font confiance et c'est le plus important à mes yeux. Je sens que je suis en forme dans la tête et physiquement. Lorsqu'on a la chance d'être sur le terrain avec le maillot national, on se donne forcément à fond pour défendre les couleurs du pays. On en est très honorés et donc, ça se voit tout de suite sur le terrain. * Au Caire et au Soudan, vous étiez sur le banc des remplaçants et cette fois, vous avez l'occasion de jouer contre l'Egypte. Comment vous le vivez intérieurement ? C'est sûr que j'ai suivi les trois matchs avec des fourmillements dans les jambes. J'avais envie, à chaque fois, de rentrer pour aider mes coéquipiers sur le terrain. J'avais peut-être plus de rage que ceux qui étaient sur le terrain, parce que du banc on est deux fois plus tendu. Mais Hamdoullah, j'ai su patienter et j'ai continué à travailler toujours plus pour élever mon niveau de jeu. Le travail finit toujours par payer. * Vous n'aviez jamais douté en vous disant que votre statut de remplaçant allait durer longtemps dans cette équipe nationale ? Non, pas du tout ! Je pense qu'il y a un sélectionneur qui sait ce qu'il fait et que s'il ne m'avait pas intégré avant, c'est qu'il avait bien des raisons. C'était à moi de lui montrer qu'il pouvait me faire confiance et, Dieu merci, le moment est arrivé. Il m'a fait confiance, j'ai donné tout ce que je pouvais donner et j'ai failli marquer déjà contre l'Angola et, par la suite, j'ai pu inscrire ce but contre la Côte d'Ivoire. Je suis très content de ce qui nous arrive à tous dans cette CAN et j'espère qu'on va aller au bout. * Qu'est-ce qu'on se dit lorsqu'on marque le but de la victoire contre l'équipe de Didier Drogba ? On est tout simplement heureux d'avoir libéré l'équipe. C'est sûr que ça fait plaisir de marquer pour l'Algérie et ce quel que soit l'adversaire en face. Lorsque j'ai marqué, il y avait de la place pour la joie, c'est sûr, mais l'expérience nous a appris à nous retremper tout de suite après dans le match pour rester concentrés. C'est ce qu'on a fait, Hamdoullah. * Vous avez appelé la famille après votre but décisif contre la Côte d'Ivoire ? Oui, ma famille m'a appelé le soir même et le jour d'après. J'ai reçu des appels du bled et de France pour me féliciter d'avoir marqué ce but. Ils étaient tous très contents pour moi et pour l'équipe nationale. Moi aussi, je suis hyper heureux d'avoir apporté un plus à l'équipe, surtout dans un match aussi puissant. * Il y a aussi des sentiments de fierté dans votre but, non ? Bien sûr qu'il y a de la fierté dans ce but et dans ma prestation. J'attendais ce moment depuis très longtemps. Hamdoullah, aujourd'hui, le coach sait qu'il peut me faire confiance à tout moment. Cela va me donner encore plus de force pour la suite. * Avec la blessure de Bezzaz, il y a plus de place pour vous à gauche, non ? C'est sûr que ça fait mal de voir Bezzaz se blesser. Il avait recommencé à rejouer à son vrai niveau et le voilà encore qui se blesse. Je suis vraiment très malheureux pour lui. Yacine est quelqu'un de très agréable. C'est un mec bien. C'est pour cela que je lui avais dédié mon but face à la Côte d'Ivoire. J'espère qu'il l'a vu et qu'il l'a su, parce que déjà de France, il m'avait souhaité de marquer au moins un but. C'est pour cela que je lui ai dédié mon but face à la Côte d'Ivoire, autant qu'à ma famille et à tout le peuple algérien. * Qu'est-ce que ça va être contre l'Egypte ? On jouera notre football habituel avec la même hargne et la même détermination. On se donnera totalement, comme d'habitude, pour gagner notre match. On ne peut pas baisser les bras si près de la finale de la CAN. On mouillera le maillot encore une fois pour faire plaisir au peuple. Entretien réalisé par Nacym Djender