«L'Algérie a réalisé un bon parcours en Angola» «Si je viens, je ne voudrai gêner personne» Une dernière exigence, être accepté par le groupe A la fin de la demi-finale aller de la Coupe d'Espagne entre l'Atlético de Madrid et le Racing Santander, Mehdi Lacen était ravi de nous rencontrer dans la zone mixte du stade Vicente Calderon de Madrid. Mehdi ne l'a pas dit, il ne l'a pas insinué non plus, il était très prudent, trop prudent même parce qu'il sait qu'en Algérie, le moindre mot qui sort de sa bouche est décortiqué au millimètre. Toutefois et si vous me demandez mon avis, je vous répondrai sans ambages que le garçon veut jouer pour l'équipe d'Algérie. La seule chose qui le tracasse encore, c'est la réaction des joueurs. Il sait que l'Algérie possède un groupe soudé et uni et il ne veut en aucun cas être la cause de sa dislocation. Mehdi veut être simplement certain que son arrivée au sein des Verts ne constituera pas un problème et qu'il ne sera pas vu d'un mauvais œil de la part de ses futurs coéquipiers. Et pour ce faire, l'un des joueurs les plus réguliers de la Liga espère avoir une dernière discussion avec M. Rabah Saâdane, avant la rencontre Algérie-Serbie. S'il veut voir Mehdi Lacen le 3 mars prochain sur la pelouse du stade du 5-Juillet, le sélectionneur national devra le convaincre qu'il sera le bienvenu dans un groupe sain et qu'il ne devra plus faire attention à ce qui se dit et s'écrit à son sujet. Une tâche en principe facile pour le sage Saâdane. «Je dois en discuter avec Saâdane» * Ce soir, vous avez pris 4 buts face à l'Atlético. Que s'est-il passé au juste ? Il s'est passé que nous n'avons pas joué comme nous avons l'habitude de le faire et à la fin, on nous en a mis 4. On aurait même pu nous mettre 7 buts. * C'est un peu bizarre car en championnat, le Racing se porte bien… C'est vrai que ça marche bien pour nous en championnat. Je crois que ce soir, nous nous sommes trompés sur notre manière de jouer. Nous sommes une équipe qui exerce un pressing haut, qui lutte et aujourd'hui, nous n'avons pas su jouer de cette façon-là, nous n'avons pas su être nous-mêmes. Contre une équipe qui possède des joueurs de qualité, cela ne pardonne pas… La preuve, ils nous ont mis beaucoup de buts en jouant le contre à merveille. * C'est le coach qui vous a donné ces consignes ou ce sont les joueurs qui n'ont pas été fidèles à eux-mêmes ? Non, le coach ne nous a pas demandé de jouer comme ça. L'équipe n'a pas joué comme elle aurait dû le faire, c'est tout. Nous avons essayé de presser, de gagner les duels, mais nous arrivions souvent en retard. Nous étions dans un jour sans, point final. C'est rageant de passer à côté, après avoir réussi à se hisser jusqu'en demi-finale. Nous avons tout gâché en 90 minutes. * Vous parlez comme s'il n'y aura pas un match retour… C'est vrai qu'on ne peut jamais savoir ce que le football nous réserve comme surprise. Nous les avons déjà battus 5 à 1 la saison dernière en championnat, mais on ne peut pas refaire très souvent ce genre de matchs… Mais bon, il y a encore un match à jouer. Certes, nous n'aurons pas beaucoup de possibilités pour renverser la vapeur, mais nous allons les jouer à fond en essayant de les étouffer dès le coup d'envoi. * Etes-vous devenu papa pour la deuxième fois ou pas encore ? Non, pas encore. Mais le bébé pourrait arriver demain ou après-demain. L'heureux évènement n'est pas loin. * Tout va bien ? Pour le moment, non. Ma femme y est presque, on va voir si j'aurai la chance d'y assister parce que demain (Ndlr : hier vendredi), je serai sur le chemin du retour Madrid-Santander. Je serai également occupé à préparer le match de Liga ce dimanche. Si le bébé arrive ce week-end, je n'aurai peut-être pas la chance de le voir venir au monde. * Avez-vous suivi la Coupe d'Afrique des nations ? Oui bien sûr. J'ai pratiquement tout vu. * Avez-vous vu l'équipe ? Oui, j'ai vu l'Algérie. Ils ont été assez bons. Ils ont été jusqu'en demi-finale avant que les choses ne se gâchent un peu. Mais en général, leur parcours a été satisfaisant. * Il y a eu du bon avec ce match face à la Côte d'Ivoire et du moins bon comme les matchs face à l'Egypte et le Malawi. Est-ce votre avis ? Mais c'est normal, parfois une équipe joue bien, d'autres fois elle le fait moins bien. On ne peut pas répéter les grands matchs tous les jours, on ne peut pas être toujours en haut. Moi, je préfère parler du parcours en général et là, je peux vous dire qu'ils n'ont pas du tout été mauvais, car arriver jusqu'en demi-finale d'une compétition aussi compliquée que la Coupe d'Afrique des nations, ce n'est pas une mince affaire. * La question que se posent tous les supporters algériens est la suivante : seriez-vous là le prochain stage de l'équipe d'Algérie ? Je ne sais pas encore. C'est vrai, je ne sais pas si je serai présent au prochain stage. Il reste encore des points à éclaircir. * Mais il ne vous reste pas beaucoup de temps avant de décider avec ce match du 3 mars face à la Serbie… Je sais qu'il y a un match contre la Serbie à Alger en mars, mais on va voir ce qui va se passer d'ici là. Je sais ce qui se dit à mon propos dans la presse algérienne… on verra bien. C'est sûr que je dois avoir une discussion avec le sélectionneur et on prendra une décision ensemble. * Vous n'avez pas encore discuté avec M. Saâdane ? Du prochain stage de l'équipe ? Non, pas encore. * Admettons que M. Saâdane vous envoie une convocation pour le prochain stage d'Alger. Que feriez-vous ? Je dois d'abord discuter avec lui. * N'est-ce pas la réaction d'une partie de la presse et de quelques joueurs de la sélection qui vous bloque encore ? Il est clair que je ne veux pas gêner qui que ce soit en allant en sélection. * Mais les choses ont changé depuis. Le savez-vous ? Sincèrement, je n'en sais rien. Parfois, j'ai des informations qui n'augurent rien de bon, d'autres fois, j'en ai d'autres qui m'encouragent à venir. Des fois, je lis de mauvaises choses dans la presse. Je respecte toutes les opinions à mon sujet, mais je ne veux pas créer des problèmes. C'est pour cette raison que je dois d'abord discuter avec le sélectionneur et on verra ce qui va se passer. * Qu'attendez-vous du sélectionneur ? De quoi dépendra votre décision ? De beaucoup de choses. * Pouvez-vous nous en citer au moins une ? (Rire) Non, je ne vous dirai rien… je parlerai d'abord avec le sélectionneur. Notre correspondant en Espagne, Gonçal Pérez l'a rencontré à Madrid