Il parle de la CAN, de l'équipe d'Algérie, de Mahmoud Guendouz, de ce qui l'a choqué et de bien d'autres sujets qui font l'actualité. * Nous croyons savoir que vous avez été choqué par les réactions des Algériens à votre encontre. Qu'en est-il ? Pas du tout, car ce terme de «choqué» n'est pas assez fort. * Comment cela ? Ecoutez, nous avons fait de notre mieux pour rester neutre lors de la couverture de tout ce qui touche les sélections arabes qui ont participé à la CAN. C'était notre principale ligne directrice. Vous vous êtes rendu compte que nous avons déployé de gros moyens pour que le téléspectateur vive au coeur de la sélection algérienne. Notre caméra était présente partout, au restaurant, les lieux de détente, etc. Après le match de Oum Dourmane, nous n'avons pas dévié de notre ligne directrice qui est celle de la neutralité. * Où est donc le problème ? Je vais être clair avec vous. En quoi suis-je responsable des propos d'un de mes invités qui ont été mal perçus en Algérie ? Il s'en est suivi une cascade de critiques et même d'insultes totalement injustifiées. * Les insultes dont vous parlez ont-elles été la conséquence de la façon dont vous avez couvert l'événement, ou suite aux propos de Guendouz ? Les propos qu'a tenus Guendouz n'engagent que lui-même. En quoi l'émission ou son animateur sont-ils responsables ? A ce que je sache, Guendouz est citoyen algérien… * Que voulez-vous dire par là ? Il a donné un avis qui lui est propre, c'est tout.«Guendouz, en plus d'être Algérien, était le capitaine de l'équipe nationale et il a laissé son sang sur le terrain dans les années 80 pour défendre les couleurs de son pays» * Vous-même, vous n'avez pas fait preuve d'une grande impartialité… Je vois ce que vous voulez dire. Après le match Algérie- Egypte, vous auriez voulu que je dise qu'il y a eu une cabale contre l'Algérie et que Codjia était la cause de la défaite de l'Algérie et que l'Egypte ne méritait pas d'aller en finale. J'ai donné mon avis en mon âme et conscience, comme vous êtes libre de donner le vôtre. * Vous avez quand même permis à Samah Amar de traiter les Algériens de terroristes dans votre émission… Samah Amar n'est pas employée par MBC. C'est une journaliste de «Nil sport» que nous avons fait réagir. En plus de cela, je vous informe qu'elle est coordinatrice au sein de la Fédération égyptienne. Je ne suis aucunement responsable de ce qu'elle a dit. * Désolé, mais cette personne était une de vos correspondantes en Angola… Elle n'avait pour mission que de nous donner les dernières nouvelles en ce qui concerne la sélection égyptienne. Je vous rappelle que je l'avais rappelée à l'ordre en direct et que le lendemain elle avait présenté ses excuses au peuple algérien. * Vous-même, vous n'avez manifesté que peu d'enthousiasme après la qualification des Fennecs pour le Mondial. Comment l'expliquez-vous ? Je ne comprends pas… * Tout simplement, vous étiez débordant de joie après la victoire de l'Egypte en finale de la CAN et tout à fait froid quand l'Algérie a décroché son ticket pour le Mondial. Est-ce cela la neutralité dont vous parlez ? Le match de Oum Dourmane était entouré d'une grande passion. Nous, en tant que médias, avions le devoir de dépassionner tout cela et c'est ce qui explique ce manque d'enthousiasme dont vous parlez. * C'est discutable, mais ceux qui regardent votre émission ont constaté que vous avez consacré un énorme volume horaire au succès de l'Egypte, alors que la qualification de l'Algérie était pour vous presque un non-événement… L'Egypte a été sacrée championne d'Afrique.Vous auriez voulu que je pleure de tristesse à l'antenne pour vous faire plaisir ? 85 millions d'Egyptiens étaient fous de joie et aussi le monde arabe. Soyons logiques. Croyez-moi, j'aurais été encore plus heureux si l'Algérie avait été sacrée. Je voudrais apporter une précision. * Laquelle… Y a-t-il une chaîne de télévision algérienne qui aurait loué une victoire de l'Egypte ou de l'Irak sur l'Algérie ? * Sûrement pas… Figurez-vous que nous avons salué comme il se doit, sans notre émission, la victoire de l'Irak aux dépens de l'Arabie Saoudite en finale de la Coupe d'Asie alors que notre chaîne (MBC) est saoudienne. * Est-il vrai que vous avez été invité à vous rendre en Algérie ? Aucun écrit ne m'est parvenu à ce sujet même si, verbalement, M. Azzedine Mihoubi, ministre de la Communication, l'a fait. Il y a aussi la direction de l'ESS qui veut que je rende visite aux Sétifiens. * Comptez-vous vous rendre à Sétif ? Pas pour le moment et vous comprenez que la conjoncture actuelle ne s'y prête pas. * En parlant de l'ESS, les supporters de ce club vous ont plébiscité. Qu'en pensez-vous ? Avant de parler de cela, je vous informe que l'ESS, suite à ses différents succès, a bénéficié d'une très grande attention de la part de notre émission plus que les équipes saoudiennes qui ont gagné des titres. Cela démontre que les Algériens tiennent chez nous une place prépondérante et, croyez moi, cela fait mal au coeur d'entendre dire que nous avons affirmé que Antar Yahia a été sacré au détriment de Aboutrika.«Certains me reprochent de trop en faire pour l'ESS et m'ont surnommé «Abou Stif» en rapport de mon prénom qui est Mustapha» * Ce n'est pas fini car nous avons autre chose à vous reprocher… Laquelle ? * C'était lorsque votre envoyé spécial à Oum Dourmane vous disait que rien ne se passait et que vous, vous insistiez auprès de lui pour lui faire dire certaines choses. Un commentaire ? Je ne faisais que mon travail de journaliste en voulant avoir des détails, c'est tout. Il y a 22 pays arabes qui attendent des informations détaillées et surtout crédibles. Il est de notre devoir, nous les médias, de répondre à l'attente de ce peuple en essayant d'être objectifs. Croyez-moi, ce n'est pas du tout facile. Je viens juste d'écrire (lundi passé) un vingt-deuxième article dans le quotidien «Ech Cherk El Awsat» concernant les relations tendues qui existent entre l'Algérie et l'Egypte et cela en prônant l'apaisement entre deux peuples frères. Je suis très mal récompensé en retour. * Comment cela ? L'un des joueurs de votre équipe nationale qui se prénomme Samir (Zaoui, ndlr) a proféré des insultes tout à fait gratuites à l'encontre de ma mère. Cela m'a fait très mal. * Quelles sont les solutions, d'après-vous, pour qu'il y ait un réchauffement quant aux relations entre l'Algérie et l'Egypte ? La solution doit être politique et cela au plus haut niveau des deux Etats. Malheureusement, cela n'est pas le cas et il faut craindre un pourrissement si rien n'est fait très vite. * Est-ce que vous recevez des messages en provenance d'Algérie ? Et comment ! Nous en sommes maintenant à trente-cinq mille e.mail. Il m'est matériellement impossible de les lire en totalité et encore moins d'y répondre. Cela montre l'audience que nous avons auprès des Algériens. * Quel est le message que vous voulez transmettre aux Algériens ? Qu'ils continuent à aller de l'avant. C'est un peuple qui a été un exemple dans le monde arabe en se débarrassant du joug colonial. Sur le plan sportif et en football en particulier, l'Algérie est réapparue au-devant de la scène. Cela est sûrement le résultat de très grands sacrifices. Les Algériens doivent soutenir de tout leur cœur leur équipe car celle-ci a les moyens de leur procurer beaucoup de joie et de bonheur. * Vous qui nous avez dit que les propos des Algériens vous ont choqué, quelle sera votre position envers les Fennecs lors du Mondial ? Je ne fait aucun amalgame. «L'Algérie est le seul pays arabe à être en Afrique du Sud. Ce sera notre porte- flambeau. Nous vous promettons, à «Sada el malaeib» une couverture exceptionnelle de tout ce qui touche de près ou de loin la sélection algérienne» * On vous laisse conclure… Cela a été un plaisir et aussi un devoir de répondre à vos questions. Je profite de l'occasion pour remercier les correspondants du Buteur et d'El Heddaf qui étaient en Angola pour l'aide apportée, sur place, à notre envoyée spéciale, Radhia Salah.