Les joueurs du NAHD ont repris hier matin le chemin des entraînements après un jour de repos. Seulement, la première séance de la semaine n'a pas eu lieu. Les coéquipiers d'Aymen Madi sont restés bloqués dans les vestiaires et n'ont pu quitter Bensiam qu'après l'intervention des agents de l'ordre public. Il était 13h lorsque les agents du 14e arrondissement ont réussi à évacuer les joueurs par la porte de derrière. Le public sang et or a été derrière cette perturbation puisque une soixantaine d'Husseindéens ont décidé d'envahir Bensiam. Côté des supporters, notamment ceux menés d'armes blanches, c'est le ras-le-bol puisque ces derniers ont décidé de sortir de leur mutisme et tirer à boulets rouges sur les joueurs. La patience des supporters a connu sa limite hier dimanche où ils ont failli commettre l'irréparable. Pour eux, il y a des tricheurs au sein du groupe qui n'ont pas été à la hauteur. «Ça y est, cela ne peut plus continuer. Le club se retrouve dans une situation catastrophique et les joueurs sont restés les bras croisés. Par incompétence et indifférence, ils ont entièrement échoué. Nous ne comptons pas se taire et nous sommes décidés aujourd'hui à aller jusqu'au bout. On ne compte pas cautionner cette médiocrité et on ira plus loin afin de procéder à un grand nettoyage», dira un fervent supporter. Par cette action, les fans nahdistes veulent surtout protéger leur club de la relégation et des récalcitrants qui peuvent encore le conduire au plus bas. «On ne va pas se taire. On réclame des joueurs dignes de confiance. On ne veut pas refaire les erreurs du précédent exercice. On doit absolument retenir la leçon», a conclu un autre supporter. Après le premier saut pacifique, il y a un mois, les supporters ont décidé de monter un peu plus leur ton et de passer à l'accrochage et à la confrontation directe avec les joueurs. Ouznadji, le plus visé Tout le monde a eu sa dose hier et aucun joueur n'a été épargné par les supporters. Seulement, un était plus visé par rapport à ses coéquipiers. Il s'agit du buteur de l'équipe, Nouri Ouznadji. Ce dernier a été traité par tous les noms et a échappé à l'agression. Il n'oubliera pas de sitôt cette mésaventure, d'ailleurs comme l'ensemble des joueurs. Broos choqué S'il y avait une personne qui n'a rien compris à ce qui s'est passé à la reprise, c'est bel et bien l'entraîneur du NAHD. Choqué, Hugo Broos n'a pas trouvé les mots pour décrire cet incident. Une scène qui lui a certainement rappelée la mort d'Ebossé et qui lui a fait beaucoup de mal. Le Belge avait confié à ses proches qu'il n'a jamais vu de sa vie un tel comportement et songe très sérieusement à mettre fin à son aventure avec le Nasria si les choses ne s'améliorent pas. Affaire à suivre. Abdeslam et Bourzag ont essayé de les calmer Devant l'insistance des supporters à envahir les vestiaires, le capitaine Cherif Abdeslam et le préparateur physique Ouahib Bourzag sont sortis pour s'expliquer avec eux. Ils leur ont fait savoir que l'équipe n'est pas divisée et n'existe aucun clan au sein du groupe. Pour eux, les joueurs sont en train de se donner à fond mais les résultats ne suivent pas. En dépit de leur discours, les deux hommes n'ont pas convaincu les supporters en délire. Vers la délocalisation des entraînements A la fin de cet incident, tout le monde était sous le choc et nul n'arrivait à expliquer la réaction des supporters. Ce qui est sûr, le pire a été évité de justesse et des vies auraient pu tomber. Dieu merci, les choses n'ont pas mal tourné mais les joueurs ne pourront plus, au moins ces jours-ci, retourner à Bensiam. Selon des indiscrétions, les entraînements seront délocalisés probablement à Dar El Beïda en attendant que les fans se calment.