Dans un long entretien accordé au magazine 2022mag.com, l'ex-capitaine d'équipe de l'EN parti en retraite s'est lâché et évoqué plusieurs étapes importantes de sa carrière et sa relation avec les différents sélectionneurs. « Il m'avait promis de m'aligner en huitième de finale, mais il ne l'a pas fait » Pour la première fois, Madjid Bougherra parle du clash qu'il a eu avec Vahid Halilhodzic lors du Mondial brésilien. Madjid n'a pas trop apprécié sa mise à l'écart de l'équipe type face à la Russie puis contre l'Allemagne : «J'ai reproché à Halilhodzic de ne pas avoir tenu parole. Il m'avait écarté du match contre la Russie en me disant qu'il voulait me préserver pour les huitièmes en cas de qualification. Finalement, je n'ai joué ni contre la Russie ni contre l'Allemagne. Mais comme l'équipe a fait un grand match face aux futurs champions du monde, la pilule a été moins amère pour moi». « La renaissance de la sélection a commencé avec Saâdane » Après s'être arrêté sur sa dernière reluisante CAN avec l'Algérie, Madjid Bougherra a commencé par évoquer le sélectionneur national qui a été derrière son éclosion en équipe nationale, à savoir Rabah Saâdane : «J'ai beaucoup apprécié Rabah Saâdane. La renaissance de la sélection a commencé avec lui. Notamment, notre formidable campagne des éliminatoires du Mondial 2010. Avec Vahid Halilhodzic, j'ai eu une relation sans nuages. Sauf lors du dernier match du Mondial 2014». « Gourcuff a eu le mérite de m'expliquer ce qu'il attendait de moi » Revenant sur sa situation avant la CAN 2015 qu'il avait abordé comme doublure avant de se retrouver titulaire pour le reste du tournoi joué en Guinée équatoriale, Madjid Bougherra a donné son avis sur Christian Gourcuff et sa méthode de communication : «Avec Christian Gourcuff, nous étions dans le respect. Il a eu le mérite de bien m'expliquer ce qu'il attendait de moi et je pense avoir répondu à cette attente». « En Angola, on a raté notre demi-finale pour des raisons extra-sportives » Madjid Bougherra est revenu sur les différentes Coupes d'Afrique qu'il a jouées avec l'Algérie et plus particulièrement celle disputée en Angola où il s'est passé des choses : «D'abord, parce qu'en phase finale nous sommes censés rencontrer les meilleurs du continent. Cela s'est vérifié avec la composition de notre groupe. Ensuite, d'autres éléments entrent en jeu : l'environnement, la durée de la compétition, le climat. Et puis, hormis la CAN 2013, les éditions 2010 et 2015 n'ont pas été si mauvaises que ça pour l'Algérie. En Angola, on a complètement raté notre demi-finale pour des raisons extra-sportives». « Halliche ou Mesbah peuvent me remplacer dans ce rôle de leader de l'EN » Madjid Bougherra affirme qu'il devait prolonger l'aventure en équipe nationale, même si dans sa tête cela devait se terminer après le Mondial 2014. Après s'être expliqué sur les raisons qui l'avaient poussé à aller jusqu'à la CAN 2015, Bougherra donne son avis sur son potentiel successeur dans ce rôle de leader du groupe des Verts. «Je ne m'inquiète pas vraiment pour ma succession dans le vestiaire. Je vois bien Rafik Halliche et Djamel Mesbah jouer ce rôle. Ils en ont les moyens.» « Ma famille n'a pas compris ma décision d'arrêter en sélection » Le premier à avoir été informé de sa décision d'aller en retraite internationale, c'était l'ex- sélectionneur national Vahid Halilhodzic, dira Madjid Bougherra. «En défense, nous sommes plusieurs à avoir dépassé la trentaine. Je voulais sortir par la grande porte. C'est fait maintenant, il n'est pas question d'avoir des regrets. C'est comme ça. J'en avais parlé avec Vahid Halilhodzic. Je lui avais annoncé que j'allais mettre fin à ma carrière à l'issue du Mondial 2014. Ma famille n'a pas compris d'emblée ma décision. Et puis, beaucoup de supporters de l'équipe nationale ont essayé de me convaincre de continuer.» « Je jouerai jusqu'à ce que je me retrouve avec des béquilles » Si sur le plan international Madjid Bougherra n'est pas près de revenir sur sa décision, il semble qu'en club, il compte aller jusqu'au bout de ses forces. «Je vais continuer à travailler dur pour rester au top. Je ne me fixe aucune limite, je jouerai jusqu'à ce que je me retrouve avec des béquilles.» « Je me vois bien terminer ma carrière en Turquie, j'aime bien l'ambiance du football là-bas » Abordé au sujet de son avenir ou plutôt où il se voyait terminer sa carrière de footballeur après avoir mis un terme à celle internationale, Madjid Bougherra dira : «En Turquie. J'adore l'ambiance extraordinaire qui accompagne le foot et les footballeurs dans ce pays. Je suis fan». « Le Mondial 2022 organisé au Qatar dérange parce que c'est un pays arabe, il y a de la jalousie » Concernant la polémique suscitée par certains pays européens qui essayent de remettre en cause l'organisation de la Coupe du monde 2022 par le Qatar, Bougherra rétorque : «J'ai l'impression que cela dérange parce que c'est un pays arabe. Il y a comme de la jalousie. Je ne comprends pas. C'est un problème qui me dépasse».
