Un poison nommé Pipo Né le 9 août 1973 à Plaisance, Filippo Inzaghi est un avant-centre du Milan AC, de type «renard des surfaces». Il mesure 1m 81 pour 74 kg. Son frère, Simone Inzaghi, est également footballeur. Filippo Inzaghi est le recordman de buts marqués dans les compétitions européennes avec 65 unités. Les débuts du «canoniere» La carrière de l'attaquant baroudeur débute en deuxième division italienne, Série B, à Piacenza. Après une escale en C1, à Leffe, et deux nouvelles saisons dans l'antichambre de l'élite à Verone puis de nouveau à Piacenza, Pippo découvre la Série A en 1995 avec Parme. Si le petit avant-centre commençait à planter dans la division inférieure, il doit se contenter de 2 petits buts en 15 matches et doit une nouvelle fois changer de club. En arrivant à l'Atalanta Bergame, le natif de Plaisance trouve enfin ses marques et réalise sa meilleure saison en club. En 33 rencontres, il fait trembler les filets 24 fois, s'adjugeant son seul et unique titre de «capo canoniere» (meilleur buteur du championnat italien). Un joueur qui vit par et pour le but S'il est un joueur qui vit par et pour le but, c'est bien Filippo Inzaghi. Inzaghi ne va pas particulièrement vite, n'a pas une frappe de balle exceptionnelle et n'est pas non plus un expert en dribble. Qui plus est ses détracteurs raillent ses provocations incessantes et ses plongeons dans la surface. Mais les statistiques parlent pour lui. Paulo Rossi : «C'est lui qui me ressemble le plus» L'attaquant mythique de la Squadra Azzurra, Paolo Rossi, en fait son descendant : «C'est l'attaquant qui me ressemble le plus. Parfois vous ne le voyez pas de tout le match et au moment où vous vous y attendez le moins, il change le cours de la rencontre.» Pippo se voit donc courtisé par des clubs plus huppés et c'est la Juve qui décroche le pompon. Pour la première fois de sa carrière, Inzaghi porte les mêmes couleurs deux saisons de suite, et même quatre, empilant 57 buts en championnat pour les Noir et Blanc. L'arrivée de Trezeguet lors de la saison 2000/01 le pousse malgré lui vers la sortie. Le grand rival de la Juve, Milan, récupère donc la terreur des surfaces. Le phénomène «Super Pippo» se révèle en Ligue des champions Après une saison moyenne, Pippo revient sur un nuage en 2002/03, avec 17 buts en Série A et surtout 12 en 16 matches de Ligue des champions. Car c'est avant tout lors des joutes européennes que le phénomène «Super Pippo» se révèle. En dix saisons, il va totaliser 52 buts dans les diverses compétitions continentales. Un chiffre que le hisse au quatrième rang des plus grands réalisateurs en Coupes d'Europe de l'histoire, ex aequo avec le Madrilène Raul. La malédiction des blessures On crut pourtant que Inzaghi était perdu pour le football suite à la cascade de blessures qui est venu briser son élan. En octobre 2003, il est victime d'un traumatisme crânien, puis subit un claquage au mollet en janvier 2004, une double opération de la cheville gauche en avril et en novembre, avant de se fracturer la main. Une dernière tendinite au genou perturbe son retour en 2005, mais Inzaghi est déterminé à revenir, coûte que coûte, au plus haut niveau. C'est chose faite au cours de la saison 2005/06. Pippo joue à nouveau régulièrement et retrouve son ratio d'un but tous les deux matches. Un vrai tueur à gages Encore une fois, c'est en Ligue des champions que le tueur à gages sort le grand jeu. En huitièmes de finale, face au Bayern Munich, puis en quarts contre Lyon, «Super Pippo» signe deux doublés décisifs, renvoyant à ses chères études la recrue Gilardino qui ne parvient à marquer qu'en championnat. Diminué par une inflammation des amygdales, Inzaghi manque la demi-finale aller contre Barcelone et ne peut faire la différence au retour. Ses prestations lui offrent toutefois une place pour la Coupe du monde allemande sans gagner une place dans l'équipe type. Cependant, pour son seul match en tant que titulaire, Super Pippo refait parler de lui face aux Tchèques pour une victoire 2-0. Il bat le record de Gerd Müller En 2006-07, Inzaghi ne joue plus beaucoup, souvent remplaçant de Gilardino, Kakà ou Gourcuff. Il ne plante que deux buts en vingt matches de championnat mais va à nouveau devenir l'âme de Milan en Champions League. Il plante tout d'abord quatre buts en 11 matches puis en rajoute deux... en finale et face à Liverpool. Le 4 décembre 2007, il bat le record de Gerd Müller en inscrivant son 63e but en Coupe d'Europe, toutes compétitions confondues. Tout comme Solskjaer à MU, Inzaghi est devenu le joker de choc, continue d'épater pour son sens du but et d'énerver pour sa comedia dell'arte. Ses points forts, ses points faibles Le physique est ce qui le handicape le plus dans son jeu. Ni véloce ni puissant, Inzaghi manque d'arguments pour peser sur les défenses. Son apport dans le jeu n'est pas non plus transcendant. A l'image d'un David Trezeguet, Pippo est tributaire de la forme de ses coéquipiers ou des erreurs éventuelles de la défense adverse. Mais le vrai renard des surfaces parvient à équilibrer ses prestations d'une manière ou d'une autre, surgissant là où on l'attend le moins pour monter l'erreur fatale à ses anges gardiens. Avec un chasseur comme lui, la vigilance doit être continue. C'est à l'intérieur de la surface de réparation que Pipo Inzaghi est le plus dangereux. Toujours à la limite du hors-jeu, Inzaghi est un poison dans les 30 derniers mètres et une épidémie dans les 16. Roi du rectangle, c'est là qu'il traîne pour marquer sur des ballons repoussés ou provoquer la faute. Pippo ne paie pas de mine, mais les défenseurs ont toujours du mal à gérer ce client peu commode. Maldini : «Il ne faut jamais l'oublier en fin de match !» Maldini qui le connaît mieux que quiconque dit de lui qu'il «ne faut jamais oublier qu'il est sur le terrain jusqu'au coup de sifflet final de l'arbitre. Il a l'art de se faire oublier, faisant croire aux défenseurs qu'il est dans la poche, pour les mettre en confiance. C'est à ce moment qu'il devient le plus dangereux. Des fois, de loin, je le vois comme un vrai renard qui guette sa proie à la tombée de la nuit. Plus le temps passe, plus il se réveille. A une poignée de secondes de la fin du match, si vous l'oubliez un seul instant dans la surface, soyez certain qu'il vous le fera regretter», témoigne le capitaine emblématique du Milan AC. Il mène contre Raùl dans la bataille des records L'attaquant vedette du Real Madrid, Raùl Gonzales mène en Coupe d'Europe une bataille de records à distance, sans merci avec Pipo Inzaghi. Avec 64 buts inscrits, Raul avait pu rejoindre Filippo Inzaghi en tête des meilleurs buteurs de tous les temps, en marquant un but contre Bate, qui lui avait permis d'avoir une avance significative en Champions League sur son coéquipier du Real Madrid Ruud Van Nistelrooy (62 réalisations). Mais le 23 octobre dernier, Inzaghi inscrit son 64e but en Coupe d'Europe, toutes compétitions confondues, redevenant ainsi seul meilleur buteur devant Raúl, qui l'avait rejoint à 63 buts en début de saison. Le 5 novembre 2008, à 35 ans, SuperPippo annonce officiellement qu'il prolonge son contrat avec le Milan AC jusqu'au 30 juin 2010. 22 jours plus tard, Pippo marque son 65e but en Coupe d'Europe (face aux Anglais de Portsmouth en UEFA) est repasse en tête devant Raul. Palmarès de Filippo Inzaghi Champion du monde en 2007 ( Italie) Vainqueur de la Super Coupe d'Europe en 2003 (Milan AC) Vainqueur de la C1 en 2003, 2007 (Milan AC) Vainqueur de la Super Coupe d'Italie en 1997 (Juventus Turin) Champion d'Italie en 1998 (Juventus Turin), 2004 (Milan AC) Vainqueur de la Coupe d'Italie en 2003 (Milan AC) Finaliste du Championnat d'Europe en 2000 (Italie) Meilleur buteur du championnat d'Italie en 1997 (Atalanta Bergame)