La liste des joueurs à libérer tant attendue, que Kheireddine Madoui devait communiquer d'un moment à l'autre, est enfin tombée, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle va en surprendre plus d'un. Avant-hier soir, le coach sétifien s'était réuni avec le président Hammar en tête-à-tête pour discuter du programme de l'intersaison, mais surtout de l'effectif que Madoui a décidé de garder, des éléments dont il ne veut plus et des joueurs qu'il veut avoir en prévision de la nouvelle saison. L'entraîneur sétifien a donc remis à son président la liste des joueurs à libérer qui comportait cinq noms. Les quatre premiers n'ont pas vraiment constitué une surprise dans la mesure où l'on s'y attendait un peu. Il s'agit d'abord de Ze Ondo, dont le cas a été déjà abordé dans ces mêmes colonnes étant donné que le Gabonais a été le premier joueur à avoir été libéré. Ensuite, il y a les deux défenseurs Mellouli et Boukria qu'on savait déjà que Madoui n'allait pas garder pour diverses raisons, insuffisances techniques et physiques entre autres. En plus, les deux joueurs sont en fin de contrat. Autrement dit, Mellouli et Boukria n'ont pas été libérés puisqu'ils sont libres de tout engagement. Seulement, on n'a pas souhaité renouveler leurs contrats. Gasmi fait les frais de son clash avec Madoui En ce qui concerne Ahmed Gasmi, que certains pensaient qu'il allait rester, Madoui a donc décidé autrement. Et il n'est pas à écarter que ce qui s'est passé entre Madoui et Gasmi deux jours avant le match contre le Raja de Casablanca ait une relation avec la décision du coach. Mais ce n'est certainement pas l'unique raison, car on estime que du point de vue rendement, l'ex-attaquant de l'USMA n'a pas répondu aux attentes. Il est à noter aussi que sur le plan administratif la libération de Gasmi ne constitue pas un problème. Car il y a un avenant dans son contrat qui stipule qu'il sera libre de suite si l'une des deux parties, la direction ou le joueur, souhaitait mettre fin à la collaboration. Ce n'est pas le cas de Ze Ondo qui risque de créer des problèmes à la direction dans la mesure où celle-ci ne l'avait pas avisé de cette décision avant qu'il ne parte en stage avec la sélection de son pays. Lagrâa, la surprise Cela dit, la surprise concerne le cinquième nom qui n'est autre que celui de Mohamed Lagrâa. Car comme nous l'indiquions hier, le défenseur sétifien était censé rester à l'Entente d'autant qu'il avait déjà négocié une prolongation de son contrat avec Hammar. Certes, les deux hommes n'avaient pas trouvé un terrain d'entente, mais les négociations n'ont pas été interrompues. Hammar nous avait même fait savoir hier qu'il allait rencontrer Lagrâa le jour de la reprise des entraînements pour finaliser avec lui au moment où le joueur nous faisait part de ses inquiétudes quant à son avenir avec l'Entente. Les 180 millions qu'il avait refusés sont derrière la décision de Madoui La raison serait le salaire que l'ex-Harrachi avait exigé pour renouveler son contrat. Il a exigé, en effet, 200 millions de centimes alors que Hammar lui avait proposé 180 millions que Lagrâa a refusés. Madoui aurait demandé à Hammar d'être plus raisonnable lorsqu'il s'agit de proposer des salaires aux joueurs, car le coach sétifien a trouvé qu'un salaire de 180 millions est déjà excessif et que Lagrâa n'aurait jamais dû refuser une telle somme. Il lui a demandé d'être un peu plus avisé, car on ne sait pas de quoi sera fait demain. L'entraîneur de l'Entente a même rappelé à son président le cas de Karaoui, qui avait exigé un salaire de 350 millions avec une avance de quatre mois, plus quatre mois de ses arriérés contre le renouvellement de son contrat. La direction n'a pas accepté, Karaoui est parti, l'Entente a économisé 4,2 milliards et l'ESS a remporté un triplé historique sans lui. Lagrâa : «Je peux me contenter de mon ancien salaire si on m'accorde plus de considération» Et au moment où le nom de Lagrâa ne figure pas dans l'effectif établi pour la nouvelle saison, le manager du joueur a pris attache hier avec les différentes parties pour essayer de trouver une solution au problème, tant ce dernier est financier. Il a fait savoir à Hammar et Madoui que son joueur a juste voulu une rémunération et qu'il est possible de trouver un terrain d'entente. Entre-temps, nous avons contacté Lagrâa qui nous a semblé très déçu. Il nous a fait savoir que ce qu'il avait demandé était raisonnable et malgré tout ce qu'il a entendu jusque-là, il est prêt à attendre l'ESS quelques jours encore avant de négocier avec les clubs qui le veulent. Il est allé jusqu'à nous dire : «Je suis même prêt à me contenter de mon ancien salaire (145 millions), à condition qu'on ait plus de considération à mon égard et qu'on me montre qu'on veut réellement de moi à l'ESS.»