Le programme de la préparation de cette intersaison, comme il a été tracé par le staff technique en concertation avec les responsables du club, est loin de plaire aux joueurs qui ont apparemment essayé d'approcher leurs responsables à ce sujet, mais sans résultat, et c'est ce qui les a poussés à évoquer le sujet avec nous. De toutes les manières, c'était prévisible. Il n'est pas normal, en effet, de programmer quatre stages bloqués et éloigner les joueurs de leurs familles et de leur environnement pendant toute cette période. Il leur sera impossible par la suite de se concentrer sur leur sujet, ils ne penseront qu'à rentrer chez eux, et par conséquent, ils ne se donneront plus à fond aux entraînements. Il y a autre chose qui est importante, c'est qu'à force de vivre ensemble au quotidien, jour et nuit, et dans un petit espace, sans grand-chose à faire, ça finit par créer des tensions et des frictions au sein du groupe, c'est inévitable. Vous ne trouverez aucun grand club au monde qui va regrouper ses joueurs toute cette période, c'est même très déconseillé. Le fait de ne pas rentrer chez eux après ce stage les a mis très en colère Ce qui est encore plus particulier, c'est que ce premier stage du MOB est intervenu au mois de Ramadhan, le mois sacré par excellence. Tout le monde sait que les Algériens sont très attachés à leurs traditions pendant ce mois, en particulier la réunion de toute la famille autour d'une même table du f'tour qui n'a pas de valeur égale. «Le fait de s'éloigner de la famille et de tout son environnement pendant ce mois pour entrer en stage à l'étranger est déjà un grand sacrifice», nous diront les joueurs qui ne comprennent pas pourquoi ils doivent en plus, à la fin de ce premier stage, rallier directement Alger pour un autre mini-stage qui sera ponctué par deux matchs amicaux. «Si au moins on nous avait accordé deux ou trois jours pour qu'on puisse rentrer chez nous avant d'enchaîner avec un autre stage à Alger», se plaignent-ils. Car, pour rappel, dès la fin de ce regroupement de Aïn Draham le 8 juillet, l'équipe du MOB rentrera directement à Alger pour un autre stage et c'est cela qui fait très mal aux joueurs. Il ne faut pas oublier que les Béjaouis vont retourner une nouvelle fois en Tunisie juste après l'Aïd avant d'entrer directement en stage, le quatrième, à Alger, qui va précéder la première journée du championnat. «Il y a parmi nous des pères de familles, des tuteurs et ceux qui ont des parents âgés qui ont besoin d'eux en ce mois de Ramadhan» Les joueurs du MOB, qui n'ont pas trouvé apparemment une oreille attentive, ont voulu vider leur sac en notre compagnie. «Il y a parmi nous des joueurs qui sont mariés et qui ont des enfants. Est-il normal qu'ils restent loin de leurs familles tout ce temps-là pendant le mois où ils doivent être le plus présents ?» Ils ajoutent : «D'autres sont des tuteurs de familles, ils ont des parents âgés qui ont besoin d'eux, surtout dans les derniers jours du Ramadhan. On ne comprend pas pourquoi les responsables du club n'ont pas tenu compte de tout cela. C'est anormal !» «Les nouveaux joueurs ne connaissent pas Béjaïa, ni le stade de l'Unité-Maghrébine» Lors de notre discussion avec les joueurs, ces derniers ont même évoqué les cas des nouveaux joueurs qui ne connaissent même pas la ville du club où ils ont signé. «Trouvez-vous normal que les nouveaux joueurs ne connaissent même pas la ville de Béjaïa, ni le stade de l'Unité-Maghrébine qu'ils n'ont pas encore vu ? Tout nouveau joueur, la première chose qu'il souhaite, c'est de s'entraîner dans le stade où il va jouer toute la saison. Non, on ne s'est pas encore entraînés dans notre stade alors qu'il va abriter dès la deuxième journée un grand derby contre la JSK», se sont-ils interrogés. Le groupe risque l'implosion et la formation de clans Et comme nous l'indiquions plus haut, ces stages bloqués à répétition finiront souvent par des problèmes parmi le groupe qui risque de se diviser en petits clans. «Comme cela est arrivé à la JSK la saison passées avec beaucoup de stages fermés qui ont éclaboussé le groupe avec des problèmes sans fin», rappellent les joueurs du MOB qui tiennent à signaler déjà un climat lourd et un moral à plat à cause de ce programme qui va s'étaler jusqu'à la reprise du championnat. La vivacité qui les caractérisait les premiers jours et toute la volonté qui les animait ont nettement disparu pour laisser place à une grosse déception, plus particulièrement ces deux derniers jours lorsqu'ils ont eu vent du programme de travail qui les attend. Certains nous l'ont clairement dit : «C'est une corvée pour nous. Le cœur n'y est plus !» Ils interpellent Geiger et tirent la sonnette d'alarme Ils espèrent néanmoins que leur entraîneur, Geiger, fasse quelque chose pour modifier le programme. Dans un premier temps, les joueurs veulent au moins rentrer chez eux dès la fin de ce stage de Aïn Draham pour passer au moins deux jours en famille, c'est très important pour eux. Après, il faudra discuter le reste du programme, car pour eux, il est inconcevable de rester loin de leurs familles en fin du mois de Ramadhan où on a besoin d'eux, sachant qu'un autre stage de 20 jours est programmé juste après l'Aïd à Gamarth. Les joueurs du MOB, à travers tout ce qu'ils nous ont dit, ont voulu tirer la sonnette d'alarme, ils ne veulent pas aborder le championnat avec un sale état d'esprit et un moral à plat. Ils comptent vraiment sur leur entraîneur pour intervenir afin de changer ce programme que les joueurs ont qualifié de «draconien» et surtout d'irréfléchi.