Il faut se décomplexer à Tchaker . C'est un bien étrange paradoxe que celui qu'ont vécu les Blidéens jusque-là. Sur les vingt-trois points que comptabilise l'équipe, près de la moitié ont étés récoltés à l'extérieur. Depuis la victoire tirée par les cheveux acquise lors de la dixième journée, face au MSPB (1-0) il y a de cela plus de quatre mois, les fans de l'USMB n'ont rien eu à se mettre sous la dent à «Tchaker Stadium», comme ils aiment appeler leur stade en guise de victoire. La récolte en points est nettement meilleure pour les camarades de Chebira, quand ils évoluent hors de leurs bases. Il n'y a pas à dire, les Blidéens perdent tous leurs moyens quand ils évoluent chez eux, et la formidable pression du public n'est pas étrangère à cela. Un joueur qui a voulu garder l'anonymat nous dira à ce sujet : «Personnellement, et je ne suis pas le seul, j'ai une boule dans l'estomac les matins de matchs à Tchaker. En entrant sur le terrain, et à la vue des dizaines de milliers de supporters qui remplissent les tribunes il y a une certaine peur qui s'installe, et elle persiste pendant plusieurs minutes après le coup d'envoi. Lorsque nous sommes menés au score ou que nous n'arrivons pas à marquer, c'est encore pire. Nous jouons bien plus libérés à l'extérieur. Je ne dis pas cela pour accabler nos supporters car ces derniers nous encouragent comme il se doit, mais il est vrai que jouer à Tchaker est un peu spécial et nous faisons très attention à ne pas commettre d'erreurs. Cela fait que nous ne prenons pas de risque et que nous manquons d'initiative.» Tchaker : terrain neutre ? Certains n'hésitent pas à qualifier le terrain de Tchaker comme un terrain neutre. Un inconditionnel du club blidéen nous dira à ce sujet : «Etant donné que Tchaker est un complexe olympique, la pelouse est très éloignée des tribunes où se trouvent les supporters et les joueurs de l'équipe adverse jouent sans aucune pression, comme si c'était sur un terrain neutre. Cela n'a rien à voir avec d'autres stades où, juste en passant la main à travers la clôture, on peut saisir un joueur par le maillot, au moment où il est, par exemple, sur le point d'exécuter une touche. Si cela ne tenait qu'à moi, l'USMB recevrait ses adversaires au stade de Boufarik. Là, les équipes qui viendront auront vraiment l'impression qu'elles jouent en déplacement.» Mouassa : «C'est un réel problème psychologique» Le premier à être contrarié par cette incapacité de l'équipe de réaliser des résultats probants à domicile est, bien sûr, Mouassa. Nous avons voulu savoir auprès du coach si ses joueurs avaient vraiment des appréhensions, lors des matchs joués à Tchaker. L'entraîneur nous expliquera que jouer sur la pelouse de Tchaker ou une autre n'avait aucune espèce d'importance : «Je dirais, et là je ne parle pas uniquement de ceux de l'USMB, que nos joueurs manquent de professionnalisme. Ils ont un travail à faire et cela sur n'importe quelle surface et n'importe où. Il faut qu'ils aient cette force de caractère qui leur permettra de se surpasser quelles que soient les conditions de jeu. Il est vrai que, jusqu'à présent, nous n'avons pas réussi à réaliser de belles performances sur notre terrain, mais cela est dû à des erreurs et à des insuffisances techniques. La pression du public n'a rien à voir avec tout cela. Quand vous ratez un contrôle ou que vous faites des erreurs de placement, le lieu où vous jouez ne peut en être la cause. Tchaker est un stade comme les autres, c'est plutôt dans la tête des joueurs que cela se passe.» ----------------------------------- * Ghalem qui rit… Ghalem qui pleure ! Lors du match de coupe face au CAB, le keeper blidéen est passé par toutes les émotions. Très heureux après réalisé trois superbes parades en cours de match qui ont évité à son équipe une élimination précoce, Mohamed Ghalem atteindra le summum de la joie quand, lors de la série de tirs au but, il permettra d'éponger le ratage de Boutabout. Il était dit que cette «roulette russe», qu'est la séance des tirs au but, tournera à l'avantage des Batnéens. Ghalem quittera le terrain bien après les autres joueurs. Il s'isolera dans un coin pour pleurer à chaudes larmes avant que le soigneur du club n'arrive à le convaincre de rejoindre les vestiaires. * Djemaoune à se mordre les doigts ! Il ne restait que quatre minutes à jouer dans les temps morts quand, suite à un coup franc bien tiré par Herbache, Djemaoune reprendra du plat du pied le cuir qui ira raser la transversale. Le gardien du CAB était archi-battu sur cette action. L'attaquant blidéen regrettera sans doute longtemps ce but raté qui lui aurait permis de reprendre grâce auprès de son entraîneur, et surtout de son président après ses derniers déboires. * Le «drop» de Boutabout Bien curieuse la façon avec laquelle l'attaquant Boutabout a botté le ballon lors de la séance des tirs au but, mardi passé, face au CAB, il enverra le cuir sur la transversale de Aouiti, comme un rugbyman qui veut réussir un drop. Il faut dire qu'en tant que premier tireur il n'a pas mis ses jeunes coéquipiers dans les meilleures conditions en ce qui concerne la suite de la séance. * Trois supporters victimes d'un accident de la route Trois supporters de l'USMB, qui ont fait le déplacement à Batna, ont vu leur véhicule (une Clio classique) effectuer une sortie de route. Il n'y a eu, heureusement, que des dégâts matériels et les trois occupants s'en sont sortis qu'avec de légères contusions.