Les joueurs sont trop harcelés pour se concentrer C'est désormais une certitude : il est très difficile, voire problématique, sinon impossible de faire jouer, à l'heure actuelle, des matchs de la sélection nationale en Algérie. Cela ne tient pas à des considérations subjectives liées à un quelconque choix de prestige. Ce n'est pas juste pour le plaisir de jouer «ailleurs» où parce que le gazon serait plus vert chez les autres. Il s'agit d'une question pratique liée aux difficultés croissantes d'organiser un match des Verts, compte tenu de plusieurs circonstances. Les joueurs sont trop harcelés pour se concentrer Le premier facteur qui fait que faire jouer des rencontres de la sélection en Algérie pose plus de problèmes qu'il n'en résout est le formidable engouement qui entoure les joueurs de l'équipe depuis la qualification mémorable à la Coupe du monde réalisée en novembre dernier. Désormais, il est très difficile pour un international, à plus forte raison s'il s'agit d'un cadre de l'équipe, de circuler en Algérie ou même de se montrer sans être assailli par des admirateurs, en quête de photos souvenirs ou d'autographes. Depuis leur arrivée à l'aéroport jusqu'à leur départ, ils ne sont pas épargnés par les sollicitations, ce qui finit irrémédiablement par les lasser, voire même par les agacer. Même dans les hôtels où ils sont hébergés, qu'il s'agisse d'établissements civils ou militaires, des admirateurs et admiratrices trouvent le moyen de se faufiler jusqu'aux joueurs pour les sempiternelles photos. Même au stade, à quelques minutes du match, ils sont harcelés. Cela altère forcément leur concentration et ne les met pas dans les meilleures dispositions psychologiques pour jouer. La pelouse du 5-Juillet a été fatale à Lacen Le deuxième facteur qui plaide en défaveur de programmer des matches amicaux en Algérie est l'état déplorable des pelouses dans les stades algériens. Peut-être que le gazon n'est pas plus vert ailleurs, mais il est certainement de meilleure qualité. C'est que les faits sont têtus : la pelouse du stade du 5-Juillet est loin de valoir les énormes investissements qui ont été consentis pour sa réfection. Objet de critiques à son inauguration l'été dernier à l'occasion du match amical Algérie – Uruguay, elle l'a été également après une autre rencontre amicale récente, celle contre la Serbie. Exemple pour illustrer ses méfaits : Medhi Lacen, qui en était à sa première production en Algérie et qui avait, auparavant, accumulé 22 titularisations avec son club, le Racing Santander, soit aucun match de raté, s'est blessé contre la Serbie à cause de la mauvaise qualité du terrain. Bilan : un orteil fracturé et trois matches de manqués avec son club une fois retourné en Espagne. Meghni s'est blessé sur un terrain d'entraînement Si le problème se résout aux pelouses des stades où se déroulent les matches, ce serait demi-mal. Or, il se trouve que même les terrains où se déroulent les entraînements ne sont pas toujours conformes aux normes. Mourad Meghni en connaît un bout puisque c'est sur un terrain d'entraînement en Algérie, plus précisément celui de la caserne de la Protection civile à Dar El Beida, qu'il a contracté la tendinite qu'il traîne depuis des mois. C'était à l'occasion de la préparation du match face à la Zambie, au mois de septembre dernier et le milieu de terrain de la Lazio, habitué à ne s'entraîner et à ne jouer en Europe que sur du gazon naturel, découvrait pour la première fois de sa vie le gazon artificiel. Cette «prise de contact» s'est conclue par une blessure malencontreuse au tendon du genou. Même s'il a pu rejouer après, c'est toujours sous injections. Difficulté de se concentrer pour les joueurs, mauvaise organisation dans les stades, terrains en piteux état… Autant de données qui font que plus loin se fera la préparation du Mondial, mieux cela vaudra. F. A-S.