11 septembre 1996 : Première réussie contre Canto A l'heure de plonger enfin dans la plus prestigieuse des compétitions continentales (après 3 campagnes de C3 avec Bordeaux, marquées par 18 matches et 4 buts), Zinédine Zidane croise le fer avec Manchester United (l'équipe qu'il croisera le plus dans l'épreuve, à 8 reprises) et son fier capitaine Eric Cantona. Pour un face-à-face brûlant entre le nouveau et l'ancien leader des Bleus. ZZ marque son territoire à la 34e minute et glisse quelques rides sur le front du King. Sur une balle dégagée avec conviction par Didier Deschamps, le n°21 remonte le terrain à grandes enjambées (lors de ses premières prestations, les Italiens l'avaient trouvé «lent») sème son prestigieux vis-à-vis et sert de l'extérieur du pied droit Alen Boksic qui résiste à Nicky Butt pour tromper Peter Schmeichel et sceller la victoire des Italiens 24 octobre 2000 : Coup de sang Zidane a traversé l'été sur un nuage après un Euro survolé. Le retour sur terre est violent. Après une expulsion contre le Deportivo la Corogne, Zidane retrouve sa place contre Hambourg dans l'équipe de Carlo Ancelotti. Nerveux, le Français voit rouge à la 29e minute. Accroché, projeté à terre, il adresse un violent coup de tête à Jochen Keintz. Dans un stadio Delle Alpi glacé, la Juve perd son fil conducteur (1-3). Expulsé (l'un de ses 12 cartons rouges en carrière, 3 à Bordeaux, 5 à la Juve, 2 à madrid et 2 en équipe de France) par l'arbitre écossais Stuart Dougal, «ZZ» écope de 5 matchs de suspension et fait une croix sur un 2e Ballon d'or qui lui semblait promis. Le trophée récompensera Luis Figo... 23 avril 1997 : passeport pour la finale Après un 1er but dans la compétition (le 13 mars 1997 contre Rosenborg, lors de la phase de poules), Zinédine Zidane s'illustre lors de la demi-finale retour opposant les Italiens à l'Ajax. A Amsterdam, les Bianconeri se sont imposés 1-2. Au retour, la Juve étouffe le suspense (4-1) et le Français clôt le score (après des buts de Lombardo, Vieri et Amoruso). Passeport pour la finale. «Sur le but, Didier (Deschamps) me fait une passe dans l'axe, je rentre dans les 18 mètres en contrôlant le ballon de l'extérieur du pied droit, Van der Sar sort alors je fais une feinte de frappe, son défenseur le percute, je fais un crochet et je marque dans le but vide», racontera le Français au terme de l'un de ses plus beau match à Turin. 28 mai 1997 : revers amer Olympiastadion, Munich. Finale de la Ligue des Champions. L'habit du favori est porté par la Juve qui va être surprise par la solidité du Borussia Dortmund (illustrée par sa sentinelle Matthias Sammer) et le réalisme d'une attaque conduite par Karlheinz Riedle. ZZ, comme Michel Platini avant lui (contre Hambourg de Felix Magath, Horst Hrubesch et Manfred Kaltz en 1983, au stade olympique d'Athènes) perd sa 1ere finale de C1. 20 mai 1998 : parfum de malédiction Predrag Mijatovic offre le sacre au... Real Madrid. La Juve et son stratège subissent une nouvelle et cruelle défaite (1-0). Après une finale perdue, en C3 avec les Girondins de Bordeaux contre le Bayern Munich (1996), Zinédine Zidane, artiste frustré à l'Arena d'Amsterdam vit un nouveau cauchemar. Un parfum de malédiction planant sur ses finales perdues. Il ne le poursuivra plus que quelques semaines. A la veille de la finale 12 juillet 1998 de la Coupe du monde, interrogé sur cette loi des séries, le meneur de jeu avait, agacé, écourté l'échange avec les journalistes. Mais au terme de ses 5 années turinoises, la C1 lui résistera. La sentence de l'Avvocato Agnelli est sans appel «Zidane ? un joueur plus divertissant qu'utile.» 23 avril 2002 : le droit d'y croire D'une pichenette du pied droit inspirée décochée à l'entrée de la surface de réparation, Zinédine Zidane stupéfie le Camp Nou. Le Real (5 tirs cadrés) ajoute un but grâce à Steve McManaman, dans les arrêts de jeu. La porte de la finale est grande ouverte, après une 1e victoire des Merengue depuis 19 ans dans l'antre du Barça des Kluivert, Luis Enrique, Overmars ou Saviola (1-1, au retour à Bernabeu). 15 mai 2002 : une volée accrochée dans l'histoire La Corogne 2002, Leverkusen 2002, Valladolid 2003, Villareal 2005 (comme Betis Séville 1996 ou République tchèque 1993) les plus beaux buts de Zinédine Zidane ont un point commun, ils ont été inscrits du pied gauche. En finale de la Ligue des Champions, à l'Hampden Park, le Français a attendu son heure pour sortir de sa boîte. Marca s'enthousiasme au sujet du but de la victoire inscrit par le stratège français à la 45'. Une reprise de volée du gauche, modèle d'équilibre, de précision et de puissance : «Quand un ballon descend du ciel et qu'il est ensuite repris par un dieu, alors il n'y a plus rien à dire. Le football a été créé pour que nous vivions des moments comme celui-ci.» Arrêt sur image. Une balle en cloche de Roberto Carlos se pose sur le pied gauche de Zinedine Zidane... Christophe Dugarry, émerveillé, racontera après avoir suivi le match avec les Bleus à Clairefontaine, avant le grand départ pour la Corée du Sud et la Coupe du monde 2002 : «Les défenseurs attendent que le ballon retombe, personne ne peut imaginer qu'il va le reprendre, le ballon est tellement haut, le geste si difficile à réaliser. Ce n'est pas une reprise de bas en haut, il coupe le ballon à l'horizontale. Il faut être en équilibre, prendre le ballon au bon moment, comme au ball-trap. Un truc incroyable. Magique.» Le stratège français peut enfin brandir la coupe aux grandes oreilles. 6 avril 2004 : la confidence glissée dans l'oreille de Giuly Buteur au match aller (bouclé 4-2), le Real Madrid est, lors du quart de finale retour au stade Louis II emporté par la furia de l'AS Monaco de Ludovic Giuly (double buteur), Fernando Morientes, Patrice Evra, Jérôme Rothen et cie entraînés par Didier Deschamps. Giuly qui vit l'une de ses plus belles soirées de footballeur (il reverra le match avec son père dans l'euphorie de la nuit) et racontera qu'à la mi-temps (1-1), Zinédine Zidane lui a dit : «On est morts...» Au retour des vestiaires, Morientes ajoute vite un but (48e), avant la qualification arrachée par le capitaine monégasque (66e). 8 mars 2006 : Henry plante le point final Un superbe but de Thierry Henry (d'un tir à ras de terre après 3 occasions) en ouverture de la 2e mi-temps des 8es de finale aller met un terme aux espoirs de Ronaldo, Beckham, Roberto Carlos, Sergio Ramos, «Zizou» et Cie. Lors du match retour à Highbury, un match truffé d'occasion mais bouclé sur un 0-0 scelle la fin, brutale, du Maestro dans la C1. Après 9 campagnes. Des hauts et des bas. Il reste encore quelques matches au stratège des Bleus pour préparer sa sortie... 25 mai 2014 : victoire par procuration En costume (une rareté pour un entraîneur adjoint), Zinédine Zidane sert d'aiguilleur à la détermination du Real Madrid qui arrache à l'ultime minute le droit de disputer la finale de la Ligue des Champions contre son voisin l'Atlético sur une tête rageuse de Sergio Ramos. La Decima sera décrochée dans la prolongation, notamment grâce à la virtuosité d'Angel Di Maria. Le Real, club le plus titré de l'histoire en C1 n'est pas rassasié... IN. Sport24.lefigaro.fr