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Liga : Zidane a-t-il la carrure pour devenir un grand entraîneur ?
Publié dans Le Maghreb le 07 - 01 - 2016

Zinédine Zidane entraîneur d'un grand club, voilà qui n'avait rien d'évident pour un joueur qui n'a jamais brillé par son leadership. Un faux problème pour deux hommes qui ont accompagné son éclosion : Rolland Courbis et Luis Fernandez.
"Je ne l'imaginais pas entraîneur." Rolland Courbis résume un sentiment général sauf que lui connaît Zinédine Zidane sur le bout des doigts pour l'avoir entraîné deux saisons à Bordeaux. Et si Zidane est devenu Zizou, c'est grâce à Courbis qui détient la paternité du surnom le plus célèbre du football français. Quand il l'avait sous ses ordres, jamais Courbis n'aurait pu croire que son meneur de jeu devienne le coach de l'un des plus grands clubs du monde : "Je ne le voyais pas sur le terrain pour manager une équipe", note aujourd'hui l'ancien entraîneur de Montpellier. "Il était trop timide et pas franchement passionné. Je l'imaginais dans le rôle d'un Bernard Lacombe à Lyon, celui de conseiller d'un président."
Pour Courbis, comme pour ceux qui ont suivi l'immense carrière de Zidane de près ou de loin, le voir embrasser une carrière d'entraîneur n'avait rien d'évident. L'ancien numéro 10 des Bleus n'avait pas le leadership d'un Didier Deschamps, programmé pour devenir ce qu'il est aujourd'hui. Zidane, le mutique, le discret, l'introverti, va devoir se faire écouter et respecter au sein d'un vestiaire qui a usé 20 coaches lors des 20 dernières années. Voilà l'un de ses plus grands défis : dégager une autorité suffisante pour mener le Real sur le chemin qu'il a choisi.

56% des internautes de Marca doutent de lui
Mais ne comptez pas sur lui pour mener son vestiaire à la baguette. Cela n'a jamais été sa marque de fabrique même lorsqu'il fut capitaine de l'équipe de France. De toute manière, il ne faut pas confondre autorité et autoritarisme. "Je ne suis pas quelqu'un qui parle beaucoup, et je ne vais pas me mettre à parler beaucoup parce que je suis devenu entraîneur", avait-il déjà prévenu en juin dernier dans les colonnes de So Foot. "J'entends dire : il faut être sévère, il faut être sans pitié (…) Moi, je crois qu'il ne faut pas chercher à être quelqu'un qu'on n'est pas." Lui est "quelqu'un de réservé", admet-il volontiers : "Je sais que c'est dans ce domaine, de la communication des idées, qu'il faut que je progresse, que je travaille." La communication tout court d'ailleurs. La vie d'un entraineur de grand club européen, c'est entre deux et quatre conférences de presse par semaine. Maîtriser sa parole et celle du club, faire passer des messages aux médias et à ses hommes : Zidane va devoir forcer sa nature. "Il a énormément progressé depuis 10 ans", note malgré tout Courbis. "Quand je vois ses interviews aujourd'hui, je remarque qu'il a fait du chemin." "Il n'est pas timide", rectifie un Luis Fernandez qui a accompagné les premiers pas du prodige chez les professionnels à Cannes. L'ancien coach du PSG a noté les progrès de ZZ lors de sa présentation lundi. "Il prend le micro et parle. Pas dix minutes mais c'était suffisant pour faire passer un message."

Du charisme plutôt que de l'autorité
Contrairement aux apparences, Zidane n'arrive pas en terrain conquis. 56% des internautes de Marca doute de sa capacité à être l'homme qu'il faut au Real Madrid. La presse espagnole est, elle aussi, très prudente. Pour deux raisons : d'abord son manque totale d'expérience d'abord mais aussi, on y revient, sa capacité à maîtriser le vestiaire merengue. "C'est un défi d'imposer mon autorité", a-t-il avoué ce mardi lors d'une conférence de presse où il fut égal à lui-même : calme et consensuel. Il n'a pas la verve d'un Mourinho et ne dégage pas le même magnétisme qu'un Pep Guardiola. Mais pour Courbis comme pour Luis Fernandez, ce n'est pas un problème. "Quand on parle de Zizou, on est admiratif", rappelle Fernandez. "Les joueurs sont fascinés par le personnage et son charisme. Ils vont faire en sorte d'aider l'entraîneur. Il peut être différent et apporter quelque chose d'autre." "On sous-estime énormément une qualité essentielle pour être un bon entraîneur : être capable de créer une atmosphère joyeuse et faire adhérer tous les joueurs à un projet", explique Courbis. "Et ça, Zizou sait faire." Il paraît clair que si Zidane devait se référer à l'un de ses anciens mentors, il choisirait Carlo Ancelotti et son management tout en douceur. Zidane est dans la même veine. L'ancien coach du Real et du PSG n'est pas connu pour ses grosses colères ou ses coups de sang, davantage pour sa proximité avec ses joueurs. C'est cette voie que va suivre son ancien joueur à la Juve.

Les 3 défis que Zidane doit relever pour redresser le Real
Même s'il jouit d'une exceptionnelle cote de sympathie au sein du club merengue et auprès de ses socios, le nouvel coach du Real devra remplir plusieurs missions pour être véritablement adoubé et éviter le triste sort de bon nombre de ses prédécesseurs. En nommant Zinédine Zidane à la tête du Real Madrid, Florentino Perez, qui avait jusque là publiquement soutenu Rafael Benitez, s'est offert un parapluie de luxe. Adoré, voire vénéré par les socios du Real, Zizou incarne mieux que personne le style et la tradition de la Maison Blanche. Il en a été l'icone sur le terrain. Les amoureux du Real ont rejeté en bloc la proposition footbalistique de Benitez et sa communication hasardeuse. Benitez a souffert d'un délit de sale gueule, aussi. Technicien compétent mais sans le charisme nécessaire pour guider Cristiano Ronaldo, Benzema et compagnie, doté d'un caractère fuyant inadapté au Real, il a échoué. Zidane est désormais sur le devant de la scène. Lui est adoré par les joueurs qui, pour les plus jeunes, ont été élevés au rythme de ses acrobaties et de ses roulettes. Zidane, sous Ancelotti, a eu une relation privilégiée avec CR7, Benzema, Bale, Isco ou Jesé en tant qu'entraîneur des attaquants. S'il parle football, on l'écoute. Et le passé (Del Bosque, Ancelotti) a prouvé qu'un coach n'était absolument pas obligé de jouer les pères fouettards pour faire respecter l'ordre au Real. Accompagner l'équipe, lui montrer la voie, gérer les égos est largement suffisant. Et ça, aujourd'hui, Zizou semble parfaitement capable de le faire malgré une expérience limitée comme entraineur numéro 1.
Mais si ZZ a accepté ce défi, c'est qu'il se sentait prêt. Un peu comme Guardiola avec le Barça en mai 2008, un homme au parcours similaire à celui de l'ex-numéro "5" des Galactiques (légende du club, coach de la réserve, gros bosseur...). Le Barça comme le Real sont des trains qu'on ne peut pas laisser passer si l'occasion de prendre les commandes se présente. Avec Zidane, Florentino Perez joue en tout cas la dernière carte de son projet (flou). Il joue même sa crédibilité aux yeux des supporters merengue. Lui qui a consommé onze entraîneurs en treize ans de présidence donne les pleins pouvoirs à son chouchou. Et Zizou va devoir faire face à plusieurs défis.

Retrouver de la stabilité
Carlo Ancelotti et Rafael Benitez ont souffert du même problème au Real Madrid. L'effectif actuel est extrêmement brillant, mais manque cruellement d'équilibre. Ce Real ne dispose plus de Xabi Alonso. Il n'a pas non plus un Vidal, un Thiago Motta, un Matic ou, bien évidemment, un Sergio Busquets pour ratisser les ballons et les rendre proprement. Casemiro, volontaire mais un peu tendre, et Kovacic, aussi volontaire mais encore plus tendre, sont les deux joueurs les plus à même d'occuper ce rôle de milieu de terrain défensif qui manque au Real.
Toni Kroos, Luka Modric, Isco et James sont, eux, des joueurs beaucoup plus attirés vers le but. A moins d'un gros renfort au mercato, ZZ va donc devoir trouver la formule magique et le bon équilibre au milieu. Or, Zidane, qui a longtemps eu Claude Makelele comme "garde du corps" au Real et bien sûr en équipe de France, connaît trop l'importance du poste de numéro 6. Sans Makelele, les Merengue se sont écroulés au début des années 2000. Le début de la fin des Galactiques. A titre personnel, j'en vois un qui serait "disponible". A 30 ans, Lass Diarra est le meilleur milieu défensif du football français. Il connait le Real Madrid comme sa poche et seul un conflit ouvert avec José Mourinho avait provoqué son départ du club merengue. Lass a retrouvé les Bleus où Didier Deschamps en a fait son relais sur le terrain. Deschamps, une référence pour ZZ... Je lis que le joueur de l'OM est suivi intensément par l'Inter. Sans manquer de respect au club italien, le Real, c'est autre chose. Problème, Lass a signé quatre ans à Marseille. Et notre Lass national a l'habitude de faire respecter ses contrats, quitte à aller au clash. Mais il a le profil pour aider Zizou dans sa mission, j'en suis persuadé.
Zidane prône un football offensif, porté vers les attaquants. C'est ce qu'il veut voir. Il sait que ce jeu-là plait aux exigeants socios. Mais il sait aussi que sans "soutiers" de très haut niveau, il n'ira pas bien loin. Heureusement, le public sera compréhensif avec Zidane qui ne commencera à être vraiment jugé qu'au début de la saison prochaine.
Mais le Real, dans cette configuration-là, n'a que très peu de chances de remporter un trophée (il est déjà hors course en Coupe du Roi). Car face aux très gros, aux équipes dures, viriles et froides, celles face à qui tout se jouera et face à qui le Real sera jugé, il ne partira pas avec les mêmes armes. Sauf si Madrid passe à l'action au mercato...

Retrouver une identité
Zizou peut s'apparenter à un chercheur. Il n'avait pas de grandes dispositions pour entraîner après 2006, mais après être devenu conseiller de Florentino Perez et relais de José Mourinho à partir de 2011, l'adrénaline lui a manqué. Dès son adolescence, l'enfant de Marseille a été élevé avec la pression et cette petite boule dans la gorge avant un match. C'est cette pression qui l'avait décidé à revenir en équipe de France en 2005, un an après l'avoir quitté. C'est aussi cette pression qui lui a manqué quand il est devenu un "dirigeant". Zidane a besoin du terrain. Comme Guardiola (encore lui), on peut qualifier Zidane de "voleur d'idées". Aimé Jacquet, Marcelo Lippi, Vicente del Bosque, Carlo Ancelotti, José Mourinho... mais aussi Marcelo Bielsa ou Pep Guardiola, à qui il a rendu visite respectivement à Marseille et à Munich, sont des modèles. Etre entraîneur de l'équipe A du Real, Zizou y a pensé. Sans nul doute, il a fait et refait son équipe des dizaines de fois. Le plus important, outre l'équilibre : retrouver une vraie identité. Le Real Madrid a construit son histoire sur le beau jeu, le talent offensif et l'inspiration. Et avec un schéma préférentiel, le 4-4-2. Si, avec la Castilla, le 4-3-3 est régulièrement utilisé, ZZ sait qu'il a tellement de milieux de terrains créatifs dans son effectif qu'il doit les utiliser. Pour marquer des buts, pour gagner et pour plaire. Récupérer la présence d'un meneur de jeu n'est pas exclue. James, voire Modric ou Isco pourraient retrouver un poste où ils ont leurs habitudes. Mais quid de la BBC ? Benzema et lui sont très liés. Cristiano Ronaldo reste incontournable et est le meilleur buteur du club. Quant à Gareth Bale, Zidane a milité pour sa venue. Difficile à gérer, même si c'est un problème de riches.

Retrouver une sérénité (et préparer le futur)
Selon Bixente Lizarazu, le moment est idéal pour Zidane, un homme qu'il connait parfaitement. Le nouveau coach du Real va pouvoir préparer sereinement son huitième de finale de la Ligue des Champions contre l'AS Roma. Zizou a signé un contrat de deux ans et demi et il est largement écouté par Florentino Perez, qui lui voue une admiration sans bornes. Quand Mourinho commençait à faire des siennes, il s'était logiquement éloigné du technicien portugais. Zidane avait dans la foulée prévenu Perez des dommages collatéraux occasionnés par le Mou.
Obsédé par sa volonté de faire imploser le Barça, Florentino avait pourtant laissé cartes blanches à son coach. Dans son livre "Preparense para perder" ("Préparez-vous à perdre"), le très respecté Diego Torres, qui suit l'actualité du Real Madrid pour El Pais, avait relaté un épisode lors de la troisième année de Mourinho au Real : "J'aurais dû écouter Zizou... Zizou me l'avait dit. Pourquoi je ne suis pas intervenu...", s'était ainsi lamenté Florentino auprès de ses proches.
Zidane devra avoir un plan pour le futur. Il l'a sans doute déjà. Préparer la transition d'une équipe qui peut apparaître en fin de cycle fait partie de ses priorités. Qui seront les sanctionnés ? Les élus ? Les premiers matches du Real, mondialement suivis, donneront une première indication. En attendant, ZZ devra préparer et libérer les âmes. Retrouver de la cohérence et la sérénité qui a manqué durant la courte étape de Rafael Benitez. Un grand défi, à la hauteur de la légende du personnage.


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