Alain Michel : «Oui, il y a une possibilité de prendre l'USMA en ce moment, mais …» Restera, restera pas, tout le monde se pose la question à l'USMA et dans son entourage au sujet de Noureddine Saâdi, annoncé partant au lendemain de la défaite face au Mouloudia en championnat. Rappelons que Allik avait pris la décision de se séparer de tout son staff au coup de sifflet final de la rencontre en chargeant un des employés du club de transmettre son message au coach et à ses deux adjoints afin qu'ils démissionnent de leurs postes respectifs. L'employé en question ne l'a pas fait sur-le-champ, estimant que le moment n'était guère approprié. Saâdi dit alors n'avoir reçu aucune instruction dans ce sens, ce qui est vrai. Comme tout le monde le sait, à l'USMA, ce n'est jamais le président qui annonce à l'entraîneur qu'il est démis de ses fonctions. C'est toujours un limogeage déguisé qui pousse le coach à remettre le tablier, même s'il est signataire d'un contrat en béton. Saâdi en sait quelque chose, lui qui connaît la maison mieux que quiconque d'ailleurs. Saâdi ne compte pas se laisser faire Saâdi et Allik se connaissent assez bien, chacun sait comment pense l'autre. Même si Saâdi dit vrai lorsqu'il déclare que personne n'est venu lui signifier quoi que ce soit, en tentant même de dédramatiser la situation, au fond de lui, il sait très bien que son président veut se débarrasser de lui. Pour lui, il n'y a aucun doute là-dessus. Seulement, cette fois-ci, il aurait décidé de ne pas se laisser faire, quitte à mener la vie dure au premier responsable du club. Il n'a pas oublié, en effet, sa mésaventure avec l'USMA en 2005 et la manière avec laquelle il a été poussé vers la porte de sortie alors qu'il était leader du championnat avec sept points d'avance. Aussi, et selon son entourage, même s'il doit partir, il ne le fera pas sans avoir encaissé son argent jusqu'au dernier centime, en ne faisant aucune concession à son employeur sur ce plan. Il observe et il attend Et ce qui conforte cet état de fait, c'est que le président des Rouge, ne voyant rien venir de son entraîneur, aurait pris attache avec un des membres du staff technique pour que ce dernier transmette le message à Saâdi, ce qui aurait été fait. Le coach usmiste aurait laissé entendre alors, en guise de réponse indirecte, qu'il allait provoquer une conférence de presse où il annoncerait sa démission, mais jusqu'à présent, rien n'a été fait. En vérité, le coach usmiste ne va rien entreprendre, il observe et il attend. La situation n'avait pas évolué avant la réunion d'hier C'est ainsi qu'hier, à l'occasion de la reprise, Noureddine Saâdi s'est rendu le plus normalement du monde au stade pour diriger la séance d'entraînement programmée dans l'après-midi, une séance qui n'allait pas être ordinaire par ailleurs. Une réunion qualifiée d'importante était prévue en effet, en marge de cette séance où des décisions allaient être prises, apprenait-on dans la matinée. Cela dit, la décision de se séparer du staff technique était hier toujours en suspens, pour deux raisons. Allik n'aurait pas encore obtenu l'accord définitif de celui qui allait remplacer Saâdi, et quelques-uns de ses proches auraient tenté de le dissuader de procéder en ce moment à un changement à la barre technique, lui conseillant de laisser le staff actuel jusqu'à la fin de la saison. Reste à savoir si Allik est réellement revenu sur sa décision ou non. Nos informations disent que non, et la situation en était là avant la réunion d'hier. Pour la résumer, Allik attend que Saâdi démissionne, et Saâdi attend que Allik lui signifie sa fin de mission. Alain Michel : «Oui, il y a une possibilité de prendre l'USMA en ce moment, mais …» Comme nous l'indiquions hier, parmi les noms annoncés pour la succession de Noureddine Saâdi, on trouve Alain Michel qui est en pôle position. C'est avec lui que les discussions avaient plus ou moins avancé, et c'est lui, parmi les techniciens qui étaient en contact avec la direction du club, qui était le plus disponible, d'autant qu'il avait laissé la porte ouverte lors de la première approche, laissant croire au président Allik qu'il y avait une grande chance de l'enrôler. Nous avons donc joint l'ex-coach du Mouloudia pour avoir de plus amples informations. Michel a été on ne peut plus clair. Il confirme d'abord les contacts avec l'USMA, «Oui, j'ai été contacté et je ne vois pas d'inconvénient à prendre l'USMA, même si j'ai entraîné le Mouloudia auparavant. C'est une éventualité à ne pas écarter en effet !» Alain Michel a tenu toutefois à préciser que cela ne se fera pas sans aborder le fond de la situation avec les responsables du club. «Je ne vais pas prendre l'USMA comme ça, parce qu'ils me veulent, ou parce que moi j'ai besoin de travailler. Non, cela ne va pas se faire de cette manière. Si je ne vois pas qu'ils ont un programme clair et ambitieux, je ne suis pas preneur », a-t-il indiqué. Et sur la possibilité de prendre l'équipe en ce moment et d'entraîner l'USMA avant la fin de la saison, Alain Michel n'a également pas écarté cette éventualité. «Il y a effectivement une possibilité de prendre l'USMA en ce moment, mais uniquement si son entraîneur n'est plus en place. Je ne suis pas là pour prendre la place d'un autre, et vous comprenez pourquoi cette question me gêne et pourquoi je ne voulais pas m'exprimer sur le sujet», a-t-il précisé. L'on comprend, donc, qu'il y a de fortes chances de voir l'ex-coach du Mouloudia remplacer Saâdi si Allik campe toujours sur sa position, celle de se séparer de son staff. Encore faut-il que Saâdi démissionne. ---------------------------------------------------------- La réunion d'hier n'a pas eu lieu Finalement, la réunion qu'on a qualifiée d'importante, et qui devait avoir lieu hier en marge de la séance d'entraînement entre Allik, les joueurs et le staff technique n'a pas eu lieu. Et pour cause, le président n'est pas venu. Il était question durant cette réunion, selon les premières informations, d'écarter certains joueurs et de mettre les points sur les i avec le staff technique, mais apparemment, tout a été ajourné. Il est à rappeler que cinq à huit joueurs étaient ciblés par la direction du club qui envisage de mettre fin à leur contrat avec le club, ou du moins, les écarter du groupe qui prendra part régulièrement à la compétition. Par ailleurs, l'absence du président Allik a été interprétée par des proches du club par le fait qu'il n'a pas encore définitivement tranché au sujet de l'avenir du staff technique actuel. Il est fort probable, cependant, que la journée d'aujourd'hui puisse apporter du nouveau. Beaucoup d'absents à la reprise La séance d'entraînement d'hier a été caractérisée par l'absence de plusieurs éléments, notamment ceux qui habitent l'intérieur du pays. Hormis Cheklam et Zidane, la majorité d'entre eux ont préféré prolonger leur repos. Ghazi blessé à la cheville Karim Ghazi était présent hier à la reprise, mais ne s'est pas entraîné avec le groupe en raison de quelques douleurs à la cheville. Il a dû se contenter des soins nécessaires.