«Il faut également penser à décrocher une place honorable au classement.» Ali Rial estime que tout n'est pas encore perdu cette saison et donc il n'est pas question de baisser les bras. Une place honorable en championnat est encore possible «pourvu que tout le monde s'y mette», dit-il. Il parait que l'ambiance n'est pas au beau fixe au sein du groupe, vous le confirmez ? Non, ce n'est pas vrai. Certes, les choses n'allaient pas bien au lendemain de la dernière défaite face au Mouloudia, d'autant qu'on venait juste d'être éliminés en Coupe d'Algérie, mais les choses se sont arrangées depuis. On s'entraîne le plus normalement du monde, et sérieusement en plus. On a oublié tout ce qui s'est passé. Même si vous n'avez plus aucun objectif ? Le fait d'avoir perdu tous nos objectifs ne nous donne pas le droit de baisser les bras ou de partir en vacances. Il faut se comporter comme un professionnel et accepter son sort même si c'est difficile à digérer. Il faut continuer à travailler, et comme on dit, il faut toujours voir les choses du bon côté. Si on a perdu beaucoup de choses cette saison, il faut penser à la saison prochaine. Nous avons peut-être la chance de se préparer tranquillement, sans pression. Et puis, il faut également penser à décrocher une place honorable au classement. Comment gérez-vous cette période sans compétition ? Le plus normalement du monde. Nous avions besoin de cette mini-trêve pour respirer un peu, surtout après le stress que nous avons vécu ces dernières semaines. Nous en profitons donc pour reprendre des forces et aborder la dernière ligne droite avec un meilleur état d'esprit. Justement, à la reprise, vous aurez affaire à de sérieux clients, l'USMAn et l'ESS. Un commentaire ? Ces deux équipes jouent encore pour des places au podium et par conséquent nous nous attendons à deux matches très intenses. De notre côté, il n'est pas question de se laisser faire, car nous sommes appelés à nous racheter et à rendre sa crédibilité à l'USMA. Six unités seront en jeu et nous n'avons pas l'intention de céder le moindre point. Il faut d'abord assurer le maintien et voir après s'il est encore possible de réaliser quelque chose d'autre. Pensez-vous que l'USMA soit encore capable de décrocher au moins la cinquième place au classement ? Oui et je demeure optimiste. Tout peut arriver en effet, et comme vous le savez, si vous réalisez deux ou trois victoires consécutives, vous vous retrouvez tout de suite en haut du tableau et la réciproque est vraie. Donc, nous allons tout faire pour récolter le maximum de points pour espérer décrocher cette place, et qui sait, peut-être que cela va nous ouvrir la porte à une compétition internationale la saison prochaine. Tout est possible, pourvu que tout le monde s'y mette. Vous devez savoir que vos supporters sont très en colère envers vous suite aux très mauvais résultats de cette saison. Si vous avez quelque chose à leur dire, quel serait votre message ? Je ne peux que leur demander de nous pardonner au nom de tous les joueurs, car nous avons failli à notre mission et nous les avons déçus. Mais qu'ils soient sûrs que nous avons fait le maximum sans ménager aucun effort pour leur faire plaisir et défendre dignement les couleurs de l'USMA. Il faut qu'ils sachent également que nous avons été plus affectés qu'eux, notamment après la deuxième défaite face au Mouloudia, car nous étions meilleurs qu'eux sur le terrain, mais nous n'avons pas su gérer cette rencontre. On leur promet des jours meilleurs, mais il faut qu'ils restent aux côtés de l'équipe qui a tant besoin d'eux. ---------------------------- * Retour à la case départ Cela fait quatre ans qu'on entend le même refrain à l'USMA, à savoir celui du rajeunissement. Et cela fait quatre ans qu'on martèle que l'USMA va changer de politique en consacrant tous ses efforts à la formation et à la promotion des jeunes du cru. Plusieurs éléments ont été certes promus en équipe première, mais force est de constater qu'aujourd'hui encore, on parle toujours de changement de politique et de rajeunissement, comme si on n'avait rien fait. Il ne suffit pas en effet de jeter quelques jeunes dans le bain pour dire qu'on a mis en place un projet pour reconstituer l'équipe. La preuve est là, quatre ans après, la nouvelle équipe n'a pas vu le jour. En plus d'avoir toujours été tentée par l'ambition de jouer les premiers rôles à mi-parcours au lieu de rester concentrée sur les objectifs de départ, l'USMA n'a pas su en plus, et c'est cela la raison principale de ses échecs à répétition, accompagner sa politique des moyens adéquats. Car c'est toujours beau de mettre un projet en place, encore faut-il se donner les moyens de le réaliser. C'est là où on s'est toujours trompé, c'est là où on n'a pas su associer les outils qu'il faut à la politique mise en place. Parmi les outils qui ont toujours fait défaut aux Rouge et Noir, c'est l'entraîneur formateur, un spécialiste en la matière. Car un entraîneur, et un entraîneur formateur, ce sont deux choses différentes. A partir du moment où on a décidé de rajeunir l'équipe, de faire appel aux jeunes du cru, la direction ne devait pas dépenser beaucoup d'argent, et le principal du budget de l'équipe devait être consacré à un staff constitué essentiellement d'entraîneurs formateurs qui accompagneront ces jeunes durant leur ascension. En plus clair, c'est sur l'entraîneur que l'USMA devait investir et non sur des joueurs et des techniciens qui ne cherchent qu'à soigner leur propre image. On s'était mis sur la bonne voie lorsqu'on avait fait appel à Lobello puis à Fulone, mais on a vite retrouvé ses mauvaises habitudes en déviant des objectifs tracés. La sanction est immédiate et les résultats sont là : cinq années de galère. Aujourd'hui, on retourne à la case départ.